La bureaucratie stalinienne a restreint l'influence de la jeunesse dans le parti
Résumé
Citations
« Le X° congrès des Jeunesses communistes qui s’est réuni en avril 1936 au Kremlin […] se réunissait pour exproprier, au sens politique, la jeunesse : d’après ses nouveaux statuts, le Komsomol – la Jeunesse communiste – perd, même juridiquement, tout droit de participer à la vie sociale. L’instruction et l’éducation sont désormais ses seules sphères d’action. Le secrétaire général des Jeunesses communistes déclara, sur l’ordre de ses supérieurs : "Nous devons… cesser de bavarder sur le plan industriel et financier, à propos de la baisse du prix de revient, de l’équilibre des comptes, des semailles et de toutes autres tâches du gouvernement, comme si nous en décidions." Le pays entier pourrait répéter ces derniers mots : "Comme si nous en décidions !" »
« Le congrès vota simultanément deux réformes : il légalisa la participation des adultes aux Jeunesses, augmentant ainsi le nombre des komsomols-électeurs, et il priva l’organisation du droit de s’immiscer non seulement dans la politique générale (chose dont il ne pouvait être question), mais encore dans les questions courantes de l’économie. Le relèvement de la limite d’âge est dicté par le fait qu’il est de plus en plus difficile de passer automatiquement du Komsomol au parti. La suppression des derniers droits politiques et même de leur seule apparence est due à la volonté d’assujettir complètement et définitivement les Jeunesses communistes au parti épuré. Les deux mesures, évidemment contradictoires, ont la même cause, et c’est la peur que la jeune génération inspire à la bureaucratie. »