Lénine considère tous les bourgeois comme coupables
Résumé
Citations
« Parmi les opérations répressives les plus difficiles à répertorier et à évaluer figurent les massacres de détenus et d’otages incarcérés pour leur seule appartenance à une « classe ennemie » ou « socialement étrangère ». Ces massacres s’inscrivaient dans la continuité et la logique de la Terreur rouge de la seconde moitié de 1918, mais à une échelle encore plus importante. Cette débauche de massacres « sur une base de classe » était en permanence justifiée par le fait qu’un monde nouveau était en train de naître. Tout était permis, comme l’expliquait à ses lecteurs l’éditorial du premier numéro de Krasnyi Metch (Le Glaive rouge), journal de la tcheka de Kiev : « Nous rejetons les vieux systèmes de moralité et d’"humanité" inventés par la bourgeoisie dans le but d’opprimer et d’exploiter les "classes inférieures". Notre moralité n’a pas de précédent, notre humanité est absolue car elle repose sur un nouvel idéal : détruire toute forme d’oppression et de violence. Pour nous, tout est permis car nous sommes les premiers au monde à lever l’épée non pas pour opprimer et réduire en esclavage, mais pour libérer l’humanité de ses chaînes…Du sang ? Que le sang coule à flots ! Puisque seul le sang peut colorer à tout jamais le drapeau noir de la bourgeoisie pirate en étendard rouge, drapeau de la Révolution. Puisque seule la mort finale du vieux monde peut nous libérer à tout jamais du retour des chacals ! » »
« Le 6 décembre, Lénine déclara devant une assemblée de responsables à Moscou que trois cent mille bourgeois s’étaient massés en Crimée. Il assura que, dans un proche avenir, ces « éléments » qui constituaient un « réservoir d’espions et d’agents prêts à prêter main-forte au capitalisme » seraient « châtiés ». »