Lénine a violemment réprimé les ouvriers en 1918
Résumé
Citations
« Quel que soit le nombre exact des victimes de la Terreur rouge de l’automne 1918 – et le seul décompte des exécutions rapportées dans la presse nous suggère qu’il ne saurait être inférieur à 10 000-15 000 –, cette Terreur consacrait définitivement la pratique bolchevique de traiter toute forme de contestation réelle ou potentielle dans le cadre d’une guerre civile sans merci soumise, selon l’expression de Latsis, à « ses propres lois ». Que des ouvriers se mettent en grève, comme ce fut, par exemple, le cas à l’usine d’armement de Motovilikha, dans la province de Perm, au début du mois de novembre 1918, pour protester contre le principe bolchevique de rationnement « en fonction de l’origine sociale » et les abus de la tcheka locale, c’est l’usine tout entière qui est aussitôt déclarée « en état d’insurrection » par les autorités. Aucune négociation avec les grévistes : lockout et renvoi de tous les ouvriers, arrestation des « meneurs », recherche des « contre-révolutionnaires » mencheviks soupçonnés d’être à l’origine de cette grève. Ces pratiques avaient certes été monnaie courante dès l’été 1918. À l’automne cependant, la tcheka locale, désormais bien organisée et « stimulée » par les appels au meurtre venus du Centre, alla plus loin dans la répression ; elle fit exécuter plus de 100 grévistes sans autre forme de procès. »
« Dans la seconde quinzaine de mai et au mois de juin 1918, de nombreuses manifestations ouvrières furent réprimées dans le sang à Sormovo, Iaroslavl, Toula, ainsi que dans les villes industrielles de l’Oural, Nijni Taguil, Beloretsk, Zlatous, Ekaterinbourg. La part de plus en plus active prise par les tchekas locales dans la répression est attestée par la fréquence croissante, en milieu ouvrier, des mots d’ordre et slogans contre la « nouvelle Okhranka » (police politique tsariste) au service de la « commissarocratie ». »