Lénine a violemment réprimé les ouvriers au printemps 1919
Résumé
Citations
« Le printemps 1919 fut marqué par de très nombreuses grèves, sauvagement réprimées, dans plusieurs centres ouvriers de Russie, à Toula, Sormovo, Orel, Briansk, Tver, Ivanovo-Voznessensk, Astrakhan. Les revendications ouvrières étaient presque partout identiques. Réduits à la faim par des salaires de misère qui couvraient tout juste le prix d’une carte de rationnement assurant une demi-livre de pain par jour, les grévistes réclamaient d’abord l’alignement de leurs rations sur celles des soldats de l’Armée rouge. Mais leurs demandes étaient aussi et avant tout politiques : suppression des privilèges pour les communistes, libération de tous les prisonniers politiques, élections libres au comité d’usine et au soviet, cessation de la conscription dans l’Armée rouge, liberté d’association, d’expression, de presse, etc. Ce qui rendait ces mouvements dangereux aux yeux du pouvoir bolchevique, c’est qu’ils ralliaient souvent les unités militaires encasernées dans les villes ouvrières. À Orel, Briansk, Gomel, Astrakhan, les soldats mutinés se joignirent aux grévistes, aux cris de « Mort aux youpins, à bas les commissaires bolcheviques ! », occupant et pillant une partie de la ville qui ne fut reconquise par les détachements de la Tcheka et les troupes restées fidèles au régime qu’à l’issue de plusieurs jours de combat. Face à ces grèves et à ces mutineries, la répression fut diverse. Elle alla du lock-out massif de l’ensemble des usines, avec confiscation des cartes de ravitaillement – une des armes les plus efficaces du pouvoir bolchevique était l’arme de la faim – jusqu’à l’exécution massive, par centaines, des grévistes et des mutins. »