L'opinion publique est orientée par les détenteurs des médias
Résumé
Citations
« La tolérance universelle devient problématique lorsqu’elle est appliquée à des individus manipulés et endoctrinés qui répètent comme des perroquets, comme si cela venait d’eux, l’opinion de leurs maîtres […]. Avec la concentration des pouvoirs économique et politique et avec l’intégration d’opinions opposées dans une société qui utilise la technologie comme un instrument de domination, la contestation réelle reste bloquée. Dans une démocratie organisée sur un mode totalitaire, l’objectivité entretient une attitude mentale tendant à oblitérer la différence entre ce qui est juste et ce qui est erroné. En fait le choix entre des opinions opposées a été fait avant que ne commence la discussion. Il n’a pas été fait par une conspiration, mais juste par « le cours normal des événement », qui n’est que le cours des évènements administrés. Le choix s’impose de lui-même dans des choses telles que la composition d’un journal qui découpe l’information vitale et en disperse les morceaux parmi des matériaux qui lui sont étrangers, parmi des articles qui n’ont rien à voir avec elle, et relègue ainsi les informations importantes à une place des plus obscures. La juxtaposition d’annonces publicitaires, l’interruption des émissions par des spots de publicité neutralisent les opinions contraires. Les gens exposés à cette impartialité trompeuse ne sont pas des tabula rasae, ils sont endoctrinés par les conditions dans lesquelles ils vivent et qu’ils n’arrivent pas à transcender. Comment briser la tyrannie de l’opinion publique et de ceux qui la construisent dans une société close ? Pour rendre les individus capables de devenir autonomes, de trouver par eux-mêmes ce qui est vrai, il faudrait les libérer de l’endoctrinement dominant qu’ils ne reconnaissent même plus comme endoctrinement. La vérité, « toute la vérité », requiert la rupture avec l’apparence des faits. Une partie essentielle de la vérité est de reconnaître dans quelle effrayante mesure l’histoire a été faite par et pour les vainqueurs, c’est-à-dire de reconnaître dans quelle mesure elle est le développement de l’oppression. Je crois qu’il y a un « droit naturel » de résistance pour les minorités opprimées et étouffées, un droit d’utiliser des moyens illégaux si les moyens légaux se révèlent inadéquats. »