L'Assemblée constituante russe de 1918 ne reflétait plus l'état d'esprit des masses révolutionnaires
Résumé
Citations
« Cette assemblée [l'Assemblée constituante], élue avec des listes composées avant la révolution d’Octobre, ne pouvait pas refléter le nouvel état d’esprit des masses. Les socialistes-révolutionnaires, qui étaient majoritaires, s’étaient par exemple présentés sur des listes uniques, alors qu’ils avaient scissionné en octobre et que les uns participaient au gouvernement soviétique tandis que les autres s’y opposaient. »
« La réponse léninienne à cette accusation (dissolution de l'assemblée constiuante en janvier 1918, preuve de l'antidémocratisme de Lénine) est tout aussi classique, mais bien moins exposée dans la littérature historique dominante : les élections des délégués à la Constituante avaient eu lieu sur des listes de candidatures rendues très rapidement périmées par les évènements révolutionnaires. En particulier le parti qui avait obtenu de loin le plus grand nombre de sièges, le parti socialiste-révolutionnaire, s'était scindé après l'élection entre SR de droite et SR de gauche, ce qui changeait beaucoup de choses. En janvier 1918, on pouvait donc légitimement considérer que la Constituante n'avait déjà plus de vraie représentativité, de sorte que ce qui n'aurait pas été démocratique aurait été de la mettre en place. La preuve que cette analyse n'était pas sans valeur est, écrit Nicolas Werth lui-même, que la dissolution de la Constituante "ne souleva aucun écho apréciable dans le pays" (Werth I p. 135 Histoire de l'Union Soviétique De l'Empire russe à la Communauté des états indépendants PUF 2008). »
« La majorité « conciliatrice » de l’Assemblée constituante ne reflétait que l’insuffisance de pensée, de caractère des couches intermédiaires des villes et des campagnes et des éléments prolétariens arriérés. »