Ce sont les patrons qui profitent des migrants pour augmenter l'exploitation
Résumé
Citations
« Les employeurs des travailleurs sans papiers sont parfois des petits margoulins prestataires de service pour des plus gros, dans le nettoyage ou la sécurité. Mais ce sont aussi des grandes sociétés comme KFC ou Buffalo Grill dont 15 % des employés étaient sans papiers avant la grève. Ou les grands du BTP, Vinci, Bouygues, Eiffage qui pratiquent la sous-traitance en cascade sur tous leurs chantiers ce qui leur permet d'embaucher des sans-papiers tout en se lavant les mains des conséquences. Ce sont eux qui trichent avec la loi mais ce sont les travailleurs qui sont sanctionnés. Quand 30 000 travailleurs sont expulsés chaque année faute de titre de séjour en règle, moins de 1500 employeurs sont mis en cause pour « infractions constatées d'emploi d'étrangers sans titre de séjour ». Quand ils sont condamnés, ce qui est rare, ils paient parfois une amende… mais eux ne sont jamais expulsés ! »
« Comme le soulignait Philippe Martinez, « ce n’est pas l’immigration qui crée du dumping social, mais l’absence de droits ». Autrement dit, les seules rémunérations qui sont tirées vers le bas sont celles versées illégalement à des travailleurs sans-papiers. Si la situation de ces personnes était régularisée, il ne serait plus possible pour des employeurs peu scrupuleux de les payer en dessous des normes autorisées. Normes dont, au-delà des considérations économiques, tout être humain devrait pouvoir bénéficier car, assimilée à de l’esclavagisme, cette situation est intenable : sans droits, ces personnes travaillent évidemment dans l’insécurité du lendemain, sans fiches de paye, sans statut, donc sans accès à la plupart des mécanismes d’émancipations sociales comme un logement encadré, un prêt bancaire, des congés, des arrêts maladies, et tous les autres dispositifs dont on sait l’importance pour notre santé mentale et physique du quotidien. »