Beaucoup de juifs doivent quitter les quartiers populaires à cause d'agressions antisémites
Résumé
Citations
« «Mais qu'est-ce qu'on a fait pour devoir fuir et vivre cachés comme des malfrats?» Cela fait maintenant cinq mois que Sophie*, Laurent et leurs trois enfants ont dû quitter, en catastrophe, leur pavillon de Romainville, en Seine-Saint-Denis. Après s'être fait cambrioler en mars, cette famille retrouve un matin de mai sa voiture pneus crevés, taguée au tournevis en grosses lettres: «Juif», «Israël», et une étoile de David… «Ça fait trop, ils vous ont repérés, partez!», leur conseille la police. Agressions, vandalisme, menaces, injures, ce sont des dizaines d'actes antisémites que le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) recense chaque année. Certes, leur nombre a baissé en 2016, selon les statistiques officielles. Mais dans certaines banlieues, cet «antisémitisme étouffé», regrette le BNVCA, est tellement prégnant qu'il pousse de nombreux juifs à déménager. »