Avec Marine Le Pen, ce serait la fin de l'état de droit
Résumé
Citations
« C’est très difficile de se prononcer sur ce que deviendrait l’exercice professionnel des magistrats si Marine Le Pen était élue, car il y a un grand flou autour de son programme sur la justice – elle a assoupli son discours, même si les fondamentaux restent. Elle met en avant une augmentation du recrutement des magistrats (comme tous les candidats, ou presque), un mode de recrutement modifié, et surtout un durcissement législatif avec une diminution de la marge de manœuvre des magistrats.
Concrètement, cela risque de poser de grosses difficultés. On risque de perdre une marge d’adaptation aux situations individuelles, de se retrouver face à des situations aberrantes du type “peines planchers”, des incarcérations très brèves, et moins d’aménagements de peines.
Cela risque d’aggraver la situation, avec beaucoup plus d’incarcérations et beaucoup moins de prévention et de réinsertion. Les conséquences de ce programme, ce serait de courtes peines d’emprisonnement, supposément “au nom du bon sens’, c’est la rhétorique habituelle de l’extrême droite. Or toutes les études démontrent que les courtes peines sont criminogènes, qu’elles désinsèrent et provoquent de la récidive. Par ailleurs, les sorties sèches en fin de peine se multiplieraient ; or, l’aménagement de peine est essentiel pour éviter que les gens réitèrent une infraction. La seule logique de ce programme reviendrait à construire toujours plus de prisons et d’enfermer éternellement les gens. Ce serait la fin de l’État de droit. »