À sa création en 1945, la Sécurité sociale était essentiellement financée par les travailleurs, pas par les patrons
Résumé
Citations
« La Sécurité sociale était, comme les Assurances sociales, financée par des prélèvements sur les salaires, pas sur les profits. […] Et le prix à payer, pour les travailleurs, était considérablement augmenté. La cotisation ouvrière passait de 4 à 6 %. Pour la part dite patronale, la cotisation passait de 4 à 10 %. Mais comme cette augmentation était accompagnée de la suppression d'une taxe d'un taux équivalent instaurée en 1942 pour indemniser les ouvriers des usines bombardées, les patrons ne cotisaient pas un centime de plus. »
« Aux patrons qui se plaignirent du poids des cotisations qui leur avaient été imposées, le ministre du Travail de l'époque, Daniel Mayer, membre de la SFIO, rappelait « que toutes les augmentations de charges avaient été en réalité prélevées sur les salaires et avaient fait obstacle à une augmentation beaucoup plus forte de ceux-ci, qui sans cela eût été inévitable » et que « le total des salaires et des charges sociales, bien loin d'augmenter depuis 1938, avait sensiblement diminué ». Autrement dit, non seulement les patrons n'avaient rien perdu à l'instauration de la Sécurité sociale, ils y avaient même gagné. Et pour que les choses soient claires, le ministre ajoutait : « Cette augmentation des charges sociales se traduit donc en définitive par un effort de solidarité imposé aux travailleurs salariés et à eux seuls, au profit de leurs malades, de leurs enfants et de leurs vieux ». La Sécurité sociale n'a effectivement jamais fonctionné, et n'a d'ailleurs jamais été conçue, comme un moyen de redistribution entre les riches et les pauvres, mais seulement comme un instrument de solidarité entre travailleurs, entre travailleurs actifs et travailleurs retraités et entre travailleurs bien portants et travailleurs malades. »