À la veille de l'insurrection d'Octobre, une secousse était nécessaire pour transformer le soviet en un appareil d'insurrection

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : secousse, soviet, insurrection, révolution d'Octobre[ modifier ].

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« Le calme avant la tempête, dans les masses, indiquait un grave embarras dans la couche dirigeante. Les organes et les institutions qui s’étaient formés dans la période relativement paisible des préparatifs – la révolution a ses périodes de repos comme la guerre a ses journées de calme – se montrent, même dans le parti le mieux trempé, non adéquats ou non tout à fait adéquats aux problèmes de l’insurrection. Un certain déplacement, un certain remaniement deviennent inévitables au moment le plus critique. Les délégués du Soviet de Petrograd, qui avaient voté pour le pouvoir des soviets, étaient loin de s’être tous pénétrés autant qu’il convenait de l’idée que l’insurrection armée était devenue la tâche du jour même. Il fallait, avec le moins de secousses possible, les faire passer sur une nouvelle voie pour transformer le Soviet en un appareil d’insurrection. Dans l’état de maturation de la crise, il ne fallait pas pour cela des mois, ni même de nombreuses semaines. Mais, précisément dans les derniers jours, le plus dangereux était de ne pas retomber sur ses pieds, de donner l’ordre du grand saut quelques jours avant que le Soviet fût prêt à le faire, de provoquer une perturbation dans les rangs, de détacher le parti du Soviet même pour vingt-quatre heures. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« Les analogies tirées de l’histoire naturelle, appliquées à la révolution, s’imposent tellement que certaines d’entre elles sont devenues des métaphores usagées : « éruption volcanique », « accouchement d’une nouvelle société », « point d’ébullition »… Sous l’aspect d’une simple image littéraire se dissimulent ici les lois intuitivement saisies de la dialectique, c’est-à-dire de la logique du développement. Ce que la révolution dans son ensemble est par rapport à l’évolution, l’insurrection armée l’est par rapport à la révolution elle-même : le point critique où la quantité amassée devient par explosion une qualité. Extrêmement importante, aux points de vue politique et théorique, est la courte période qui précède immédiatement « le point d’ébullition », c’est-à-dire la veille de l’insurrection. On enseigne en physique que si un échauffement régulier s’arrête subitement, le liquide conserve pendant un certain temps une température invariable et entre en ébullition après avoir absorbé une quantité complémentaire de chaleur. Le langage courant vient encore ici à notre aide, en définissant l’état de fausse tranquillité et de recueillement avant l’explosion comme « le calme avant la tempête ». Lorsque la majorité des ouvriers et des soldats de Petrograd passa indiscutablement du côté des bolcheviks, la température d’ébullition était, semblait-il, atteinte. C’est précisément à ce moment que Lénine proclama la nécessité d’une insurrection immédiate. Mais ce qui est frappant, c’est qu’il manquait encore quelque chose pour l’insurrection. Les ouvriers et surtout les soldats devaient encore absorber une certaine quantité d’énergie révolutionnaire. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

RéférencesRéférences

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