À la veille de l'insurrection d'Octobre, la lassitude des masses ouvrières et paysannes reposait justement sur la crainte que les bolchéviks ne passent pas à l'action
Résumé
Citations
« Le mot politique favori des adversaires « de gauche » de l’insurrection, et il s’en trouvait également dans les milieux bolcheviks, consistait à noter l’absence à la base d’un élan combatif. « L’état d’esprit des travailleurs et des masses de soldats – écrivait Zinoviev et Kamenev, le 11 octobre – ne rappelle nullement même les états d’esprit qui existaient avant le 3 juillet. » Ceci n’était point dépourvu de motifs ; il existait, dans le prolétariat de Petrograd, un certain accablement à la suite d’une trop longue attente. On commençait à désespérer même des bolcheviks : eux aussi allaient-ils les décevoir ? Le 16 octobre, Rakhia, un des plus combatifs bolcheviks de Petrograd, finnois d’origine, disait à la conférence du comité central : « Évidemment, notre mot d’ordre commence déjà à retarder, car on doute que nous fassions ce à quoi nous faisons appel. » Mais la lassitude de l’attente, qui ressemblait à de la langueur, ne dura que jusqu’au premier signal de combat. »