À Hénin-Beaumont les opposant sont muselés, harcelés et intimidés

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« Sidérant au quotidien, cela veut dire que l'on y voit ce que moi je n'avais jamais vu, après avoir travaillé pendant plus de 20 ans dans plusieurs journaux de la presse quotidienne régionale, et avoir rencontré beaucoup de représentants politiques, d'élus, de responsables d'association. On est là dans un fonctionnement unique. C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas, comme on le vit ailleurs au quotidien, d'avoir des hauts et des bas dans la relation avec les élus. Là, on est dans une opposition permanente, dans un harcèlement de la part des élus de la municipalité. Harcèlement qui fait qu'au quotidien on ne peut plus exercer notre métier de journaliste. C'est cela qui est sidérant par rapport à la liberté de la presse, élément fondamental de notre démocratie. Nous pouvons en témoigner : dans la commune d'Hénin-Beaumont, cette liberté de la presse est entravée. »

« Intimidations, vexations, humiliations, contrôles… Dans « Nouvelles du Front », Marine Tondelier, une élue de l’opposition à Hénin-Beaumont, décrit des l’intérieur l’exercice du pouvoir du Front national. Un récit accablant qui permet de comprendre certaines pratiques du parti d’extrême-droite.  »

« Dès 2016, la mairie FN d’Hénin-Beaumont avait prévu l’installation de 110 caméras de surveillance à travers la ville (de moins de 30 000 habitant·es) et d’un centre de supervision, pour un coût global budgété de 531 000 euros.

Or, l’installation effective du dispositif de vidéosurveillance a pris du retard, puisque la mairie d’extrême droite avait tablé sur une aide financière de l’État de 300 000 euros, via le Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FPID). Or, au moins jusqu’ici, l’État a un peu traîné les pieds, face à l’enthousiasme de la mairie FN.

Alors que l’ex-FN devenu RN poursuit tranquillement sa politique d’implantation locale et de préparation des municipales de 2020, sa gestion locale a fait, ces derniers mois, peu de vagues publiquement. La volonté de certaines municipalités d’extrême droite d’afficher une « normalité » vers l’extérieur y contribue autant que le comportement des médias, dont l’attention s’est détournée de la gestion des mairies FN/RN à partir du moment où l’actualité n’y apparaissait pas « spectaculaire » ou sensationnelle.

Hénin-Beaumont, la seule municipalité que le FN a prise en 2014 avec une majorité absolue dès le premier tour des élections municipales, a toujours été le laboratoire de cette stratégie du « peu de vagues ». Le maire de la ville, Steeve Briois, étant aussi vice-président du FN, ex-secrétaire général ainsi que député européen, il occupe les hautes positions dans l’appareil du parti parmi les maires d’extrême droite en place.

Au cours du premier semestre 2018, l’attention publique et médiatique a surtout été attirée sur la municipalité d’Hénin-Beaumont à l’occasion de plusieurs procès qui impliquent des acteurs politiques locaux, à la fois de l’équipe municipale mais aussi de l’opposition. Du côté de la municipalité, des poursuites sont en cours depuis l’automne 2017 contre l’adjoint à la culture du maire, Christopher Sczcurek, pour diffamation. Une adresse IP avait été identifiée comme appartenant à cet élu et entre décembre 2015 et décembre 2016, plusieurs articles à caractère diffamatoire avaient été publiés à partir de cette adresse. Il s’agissait avant tout d’attaques contre le quotidien régional, La Voix du Nord : « La propagande gauchiste de la VDN continue », « La VDN est à la botte de l’opposition et certains journalistes se couchent » ; « La VDN aux ordres de la gauche ». L’élu est mis en examen, pour ces propos, depuis le 3 octobre 2017.

Le 6 février 2018,le Parlement européen a voté la levée de l’immunité parlementaire de Steeve Briois, sur la demande du parquet de Douai. Ceci afin de permettre des poursuites pour des propos qualifiés d’injures publiques, que le maire avait publié le 23 décembre 2015 sur sa page Facebook et qui visait l’élu d’opposition David Noël (PCF). Ce dernier était accusé, notamment, de « haine » contre la ville. Du côté de l’opposition, l’élue écologiste Marine Tondelier, l’une des plus actives à tenir tête à la municipalité FN/RN, a été à son tour mise en examen, comme l’a annoncé la VDN le 7 juillet 2018. En cause, plusieurs passages du livre qu’elle a publié en mars 2017 sous le titre Nouvelles du Front, où elle relate les intimidations et les pressions exercées par l’équipe municipale contre ses détracteurs locaux. »

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections

  • Argument contreLes journalistes souvent de gauche n'ont pas à s'étonner d'être mal-traités par un parti qu'ils combattent depuis des années

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