Les mendiants dépendent trop des riches pour devenir révolutionnaires
Résumé
Citations
« Ils [les mendiants] sont seulement tolérés : la résignation est donc le premier devoir du mendiant, la première vertu du pauvre. Comme les domestiques, cette espèce de prolétaires rampe devant les puissants. Ils ne forment pas une opposition contre l’ordre social actuel, au contraire. Ils dépendent des miettes de pain qui tombent de la table des riches. Comment pourraient-ils souhaiter que le riche disparût ! Eux-mêmes ne sont pas exploités. Le riche peut être d’autant plus généreux, le pauvre peut attendre d’autant plus de lui que le degré d’exploitation du travailleur, que le revenu du riche est plus grand. Le pauvre, comme le domestique, profite de l’exploitation ; quelle raison aurait-il de la combattre ? Au commencement de la Réforme en Allemagne, quand l’Église catholique était haïe au plus haut point par toutes les classes, parce qu’elle les avait exploitées, ce furent des prolétaires de ce genre qui lui restèrent fidèles parce qu’ils en recevaient de plus riches aumônes que des citadins avares et des paysans pillés. »