Les IA génératives sont une opportunité pour développer l'enseignement

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Argument pourCet argument est un argument « pour » dans le débat Les IA génératives vont-elles détruire notre façon d'écrire ?.
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Si on s'accorde à dire que le but de l'enseignement est de préparer l'élève à la vie quotidienne, en société, et en milieu professionnel, il faut remarquer que les IA génératives vont faire partie de leur quotidien et probablement de leur profession à l'avenir. On peut alors envisager une forme de "besoin de les préparer à utiliser efficacement ces outils".

Mais ce n'est pas exactement ça que j'essaierai d'illustrer ci dessous : je vais essayer de vous montrer que sous un certain objectif d'enseignement (tout sauf le bourrage de crâne), l'IA générative reste tout à fait compatible.

Beaucoup me diront que ces outils pourraient empêcher l'élève de "réfléchir", tout en se passant de la question (et c'est assez malheureux) de ce en quoi consisterait cette "réflexion". Les faire réfléchir à quoi ?

Si il s'agit de réaliser des dissertations de philosophie en thèse ou antithèse à recopier des citations sans les comprendre, ou de faire apprendre des dates historiques par coeur aux élèves, l'IA générative gêne en effet le bourrage de crâne. En revanche, si il s'agit d'exposer des élèves à de la culture (économie, physique, linguistique, stratégie, biologie, psychologie...), il suffit de changer les types d'activités proposés et on voit que l'IA générative peut être un outil pour exposer les élèves à cette culture, c'est comme un gros livre qui se lit tout seul, si vous voulez.

Changer par quoi ? Eh bien, par des activités plus naturelles, plus proches de la manière dont les élèves vont être amenés à appréhender et à restituer la culture à l'avenir, avec les IA génératives et google, tout en comprenant ce qu'ils racontent (ce qui est déjà le cas pour beaucoup). On pourrait essayer d'inciter les élèves à discuter avec leur IA générative pour accéder à de l'information, exiger davantage de travail de "recherche" ou "d'exposition à l'IA qui raconte", de la part de l'élève. Ensuite, et c'est ce qui constitue la motivation, demander à ces élèves de s'exprimer, de raconter dynamiquement ce qu'ils ont appris dans le cadre d'une conversation, de proposer des liens par eux mêmes entre ce qu'ils ont lu et ce que différents élèves ont dû lire. En supprimant le besoin de s'exprimer "académiquement" (personne ne s'exprime académiquement dans le monde professionnel d'aujourd'hui, seulement avec respect), on diminue le besoin des élèves de faire "rédiger leur discours" par l'IA générative, et on leur permet de se concentrer sur le contenu informatif ("explique moi simplement ...", "rebondit sur ce qu'il a dit ..."). En créant un moment interactif entre le professeur et les élèves, et entre les élèves et eux mêmes, on diminue d'autant plus la propension de l'élève à "juste répéter" les mots de l'IA générative. Ce qu'on espère à terme, c'est que l'élève préfère demander à l'IA générative de fournir une liste synthétisés de points d'information, voire de lui expliquer des choses, que l'élève pourra ensuite mettre en forme ou étendre, puis de permettre à cet élève de dialoguer avec d'autres élèves qui auront eux même demandé à l'IA (ou à leur professeur, dont les capacités sont malheureusement limitées) de leur expliquer des choses. Cette mise en commun peut être un moyen d'entraîner les élèves à échanger, à se raconter des choses, et à comprendre rapidement les propos des autres.

Dans la vraie vie, en effet, on cherche déjà sur google. Dans les milieux productifs ou la recherche, on discute essentiellement d'idées qui ont déjà été éprouvées, et donc qu'on a lu quelque part. Peu de place est laissé au "savoir par coeur bourrage de crâne". On cherche l'information et on se la partage dans la perspective du problème qu'on est en train d'essayer de résoudre. (et n'allez pas me dire qu'apprendre par coeur des dates en histoire géo, des noms de textes, des définitions de biologie sans les comprendre, permet d'apprendre à résoudre des problèmes).

L'IA n'est pas incompatible avec l'enseignement (suivants des objectifs pédagogiques différents du bourrage de crâne), mais plus important encore, l'IA fait partie du monde à venir, et il est important d'y former les élèves. Tant qu'à faire, pourquoi ne pas essayer d'améliorer l'enseignement (qui bourre inutilement le crâne des élèves depuis des décennies) sur plusieurs terrains ? On pourrait s'en servir pour apprendre aux élèves à prendre l'initiative et à dialoguer, s'en servir pour augmenter le volume de culture auxquels ils sont exposé (en changeant la nature de cette culture : moins de par coeur, plus de récit et de liens cohérents entre les événements), ou pour favoriser l'autonomie des élèves dans leurs futures recherches.

CitationsCitations

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLes hallucinations de l'IA générative ne sont pas handicapantes

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