Le vaccin contre l'hépatite B est responsable de cas de sclérose en plaques
Le vaccin contre l’hépatite B[modifier le wikicode]
En 1992, l'OMS recommande aux États membres la vaccination universelle des enfants contre l'hépatite B. En juillet 1994, la France décide de proposer, dès la rentrée suivante, cette vaccination gratuite pour les enfants des classes de 6e. Ce programme scolaire est appuyé par une campagne intense de publicité (presse et télévision), non scientifiquement contrôlée, et parfois dramatisant. En 3 mois, près de 500 000 élèves sont vaccinés[1], mais les objectifs initiaux sont dépassés, des millions de jeunes adultes se font vacciner chez leur médecin. Ils sont estimés à 6 ou 7 millions durant la seule année 1995[2]. Fin 1995, des cas de sclérose en plaques chez des personnes vaccinées sont notifiés et une controverse sur la responsabilité du vaccin dans l’apparition de la maladie éclate. 106 malades sont recensés en décembre 1996 et plus de mille en 2001[3], regroupés au sein de l'association REVAHB[4],[5]. La presse évoque alors un nouveau scandale sanitaire, du type de l’affaire du sang contaminé.
Le 1er octobre 1998, le ministre de la Santé Bernard Kouchner décide de suspendre la vaccination dans les collèges, tout en la maintenant pour les nourrissons, en laissant familles et médecins en décider par eux-mêmes. Un communiqué de l'OMS critique la position de la France, comme scientifiquement injustifiée et mettant en danger les programmes mondiaux de vaccination contre l'hépatite B[6]. De nombreuses études[7] se succèdent de 1999 à 2011, aucune ne détecte un sur-risque significatif, à l'exception de celle d'Hernan (2004)[8]. En 2012, le dernier bilan de l'AFSSAPS (Agence de sécurité sanitaire Française) indique qu'aucun élément nouveau n'est apparu pour mettre en cause cette vaccination, l'OMS et les agences sanitaires des principaux pays ayant la même position.
En France, la vaccination des nourrissons contre l'hépatite B stagne à 25 % jusqu'en 2004, puis remonte à 88% en 2012[9], principalement, en raison des vaccins hexavalents (vaccinant contre 6 maladies dont l'hépatite B).
En juin 2009 le laboratoire fabricant a été condamné pour ne pas avoir mentionné sur la notice du vaccin les risques de sclérose en plaques, pourtant mentionnés dans le dictionnaire Vidal dès 1994. Le tribunal de Nanterre décide que "l'imputabilité de la pathologie […] à l'injection du vaccin […] est établie"[10]. Une centaine de victimes ont aussi été indemnisées par l’État, sélectivement et à l'amiable : il s'agissait des professionnels de santé, ayant reçu la vaccination à titre obligatoire, et ayant développé certaines maladies. Les tribunaux administratifs ont parfois augmenté ces indemnisations[11]. Mais en France, le droit du travail est différent du droit commun. Dans le droit du travail, il suffit d'une « présomption d'imputabilité », aucune preuve de causalité n'est nécessaire. En droit commun, la Justice a conclu par un non-lieu, le 9 mars 2016, après une enquête de 17 ans sur cette affaire de vaccination. Ces différences, de même que les décisions judiciaires successives sur chaque dossier, ont généré une forte incompréhension pour les personnes s'estimant victimes du vaccin[12] . À ce jour, sur son site, l'OMS indique que 184 pays vaccinent contre l'hépatite B, et que 82% des enfants sont vaccinés[13].
Depuis, en France, pour tous les vaccins, il existe un système d'autorisation et de contrôle des publicités[14], ainsi que, pour les nouveaux vaccins, leur inscription systématique sur la liste des produits faisant l'objet d'un plan de gestion des risques coordonné par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé|ANSM.
- ↑ Article|langue=|auteur1=J. Brice|titre=Programme de valorisation de la vaccination contre l'hépatite B dans les collèges|périodique=Bulletin épidémiologique hebdomadaire|numéro=17|jour=25|mois=avril|année=1995|issn=|lire en ligne=|pages=p.73-74
- ↑ Article|langue=|auteur1=P. Bégué|titre=Vaccination contre l'hépatite B en France|périodique=La Revue du Praticien. Médecine générale.|numéro=381|jour=12|mois=mai|année=1997|issn=|lire en ligne=|pages=p.33-39
- ↑ communiqué de presse de l'Afssaps 14 novembre 2002
- ↑ La contestation dans d'autres pays européens suivit avec plusieurs années de retard Vaccin anti-hépatite B en Italie, obligatoire en 1992, association de victimes créée en 2007
- ↑ Lien web|titre=REVAHB - Association des victimes du vaccin hepatite B|url=http://www.revahb.fr/%7Csite=www.revahb.fr%7Cconsulté le=2016-03-31
- ↑ La suspension de la vaccination contre l'hépatite B ne se justifie pas sur le plan scientifique. Communiqué de l'OMS du 2 octobre 1998.
- ↑ Calès P. « Vaccination anti-hépatite B et risque de sclérose en plaques : études cas-témoins ». Gastroenterol Clin Biol 2001
- ↑ Lien web|langue=anglais|titre=vaccine safety WHO|url=http://www.who.int/vaccine_safety/initiative/tools/Hep_B_Vaccine_rates_information_sheet.pdf?ua=1%7Csite=%7Cdate=%7Cconsulté le=
- ↑ Article|langue=|auteur1=O. Launay|titre=Vaccination contre l'hépatite B : où en est-on ?|périodique=La Revue du Praticien|volume=65|numéro=|jour=|mois=Septembre|année=2015|issn=|lire en ligne=|pages=p.953-961
- ↑ Lien web|titre=Hépatite B : Sclérose en plaques après un vaccin : GSK condamné - Sciences - MYTF1News|url=http://lci.tf1.fr/science/sante/2009-06/sclerose-en-plaques-apres-un-vaccin-gsk-condamne-5519745.html%7Csite=MYTF1NEWS%7Cconsulté le=2016-03-31
- ↑ Lien web|langue=fr|titre=Le ministère de la Santé lourdement condamné|url=http://www.leparisien.fr/societe/le-ministere-de-la-sante-lourdement-condamne-25-09-2006-2007360502.php%7Csite=leparisien.fr%7Cconsulté le=2016-03-30}}
- ↑ H. Pillayre, "Les victimes confrontées à l'incertitude scientifique et à sa traduction juridique : le cas du vaccin contre l'hépatite B", Droit et société, vol. 86, no. 1, 2014, pp. 33-53. http://www.cairn.info/revue-droit-et-societe-2014-1-page-33.html
- ↑ Lien web|langue=|titre=couverture vaccinale OMS|url=http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs378/fr/%7Csite=%7Cdate=%7Cconsulté le=
- ↑ D. Torny. "Politiques vaccinales" in François Bourdillon (dir.), Traité de prévention, Flammarion, pp.206-211, 2009, Médecine-Sciences. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00436994/document