Le revenu de base doit être identique pour riches et pauvres
Résumé
Citations
« Opérer une distinction entre les riches et les pauvres nous ramène à une logique d’assistanat, avec tous les inconvénients inhérents à un tel système : ressources à justifier, contrôles à exercer, opacité, surenchères, lourdeur bureaucratique. En outre, et surtout, c’est rompre avec le postulat de l’égale appartenance de chacun à la communauté du seul fait de son existence. Pour autant, le revenu net distribué après impôt n’est pas le même pour tous puisqu’il s’ajoute aux revenus imposables. Dès lors, la partie reprise par l’impôt progressif vous pénalisera d’autant plus que votre revenu est plus élevé. »
« Il est instructif […] de comparer un instant les pays de tradition universaliste, essentiellement scandinaves, à ceux qui, comme le Royaume-Uni, l’Irlande ou les États-Unis, ont le ciblage pour tradition. Tous les indicateurs le montrent, les premiers parviennent bien mieux à réduire pauvreté et inégalités que les seconds. Plusieurs arguments sont généralement avancés pour expliquer ce paradoxe, qui n’est qu’apparent. En premier lieu, les programmes de transferts ciblés sont mal connus de leurs bénéficiaires potentiels, qui se perdent dans un maquis d’organismes, de règlements et de catégorisations. Deuxièmement, la nature même des programmes ciblés implique de vérifier, parfois de manière intrusive et humiliante, que les bénéficiaires effectifs remplissent bien les conditions d’octroi. Enfin, les programmes ciblés assurent très mal la continuité des droits. Comme expliqué plus haut, les transferts sont partiellement ou totalement supprimés en cas de changement de statut, ce qui n’incite pas les bénéficiaires à prendre des risques pour se réinsérer sur le marché du travail. En évitant ces trois obstacles inhérents aux transferts ciblés sur les plus défavorisés, le paiement régulier d’une allocation inconditionnelle contribue à asseoir leur sécurité économique. »