Le gouvernement provisoire russe de 1917 n'était pas démocratique

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : Léninisme, Révolution russe, URSS, Terreur, Bolchévisme, Totalitarisme, Démocratie, Coup d'État[ modifier ].

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« On affirme souvent que « le coup de force bolchevik d’octobre-novembre 1917 renversa une démocratie naissante… ». Rien n’est plus faux. La république n’était pas encore proclamée en Russie, aucune institution démocratique n’existait sérieusement en dehors des Soviets ou Conseils des ouvriers, des paysans et des soldats… Le gouvernement provisoire, présidé par Kerenski, s’était refusé à accomplir la réforme agraire, refusé à ouvrir les négociations de paix réclamée par la volonté populaire, refusé à prendre des mesures effectives contre la réaction. Il vivait dans le transitoire entre deux vastes complots permanents : celui des généraux et celui des masses révolutionnaires. Rien ne permettait de prévoir l’établissement pacifique d’une démocratie socialisante, la seule qui eût été hypothétiquement viable. À partir de septembre 1917, l’alternative est celle de la dictature des généraux réactionnaires ou de la dictature des Soviets. Deux historiens opposés s’accordent pleinement là-dessus : Trotsky et l’homme d’Etat libéral de droite, Milioukov. La révolution soviétique ou bolchevik fut le résultat de l’incapacité de la révolution démocratique, modérée, instable et inopérante que la bourgeoisie libérale et les partis socialistes temporisateurs dirigeaient depuis la chute de l’autocratie. »

Victor Serge, « Trente ans après la Révolution russe », 1947.

« L'histoire de l'année 1917 n'est pas en effet celle de la constitution progressive d'une république bourgeoise mais celle d'une désorganisation progressive dont les effets se font particulièrement sentir à l'automne 1917 : l'armée connaît des désertions massives, les campagnes s'embrasent, les minorités nationales se soulèvent, et la faim commence à gagner les villes. Or, tout cela s'accompagne d'une perte de confiance progressive non seulement envers le parti menchevik mais plus généralement envers sa matrice théorique et son schéma développementiste, c'est-à-dire envers la capacité de la bourgeoisie à remplir la seule fonction qui explique qu'on la tolère, organiser la vie économique. »

Guillaume Fondu, Devant la révolution : débats et combats politiques en 1917, p.33-34, Introduction : comprendre et faire la révolution, Editions sociales les parallèles, 1917 + cent, Paris, 2017.

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