Le Parti ouvrier social-démocrate allemand a justifié la Première guerre mondiale par la défense de la démocratie et de la civilisation allemandes contre le despotisme et la barbarie du tsarisme russe

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Mots-clés : Directions syndicales, Directions politiques, Mouvement ouvrier, Trahison, Première Guerre mondiale, Chauvinisme, Parti ouvrier social-démocrate allemand, Démocratie, Civilisation, Liberté, Despotisme, Barbarie, Tsarisme[ modifier ].

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« Mais le tsarisme ! C'est lui indiscutablement qui a décidé de l'attitude adoptée par notre parti, surtout tout au début de la guerre. Dans sa déclaration, le groupe social-démocrate avait lancé le mot d'ordre : contre le tsarisme ! Dans la presse sociale-démocrate, c'est devenu aussitôt un combat pour la « civilisation » européenne tout entière.

Le Frankfurter Volksstimme écrivait déjà le 31 juillet [1914] :

« La social-démocratie allemande a depuis longtemps accusé le tsarisme d'être le rempart sanglant de la réaction européenne, depuis l'époque où Marx et Engels poursuivaient tous les faits et gestes de ce régime barbare de leurs analyses pénétrantes, jusqu'à l'époque actuelle, où il remplit ses prisons de prisonniers politiques mais tremble pourtant devant tout mouvement ouvrier. Puisse maintenant venir l'occasion d'en finir avec cette société effroyable sous les drapeaux de guerre allemands. »

Le Pfälzische Post de Ludwigshafen, le même jour :

« C'est un principe qu'a forgé notre inoubliable August Bebel : il s'agit ici du combat de la civilisation contre la barbarie, auquel le prolétariat participe également. »

Le Münchener Post du 1er août :

« Dans l'accomplissement du devoir de la défense du pays contre le tsarisme sanglant, nous ne voulons pas qu'on fasse de nous des citoyens de deuxième classe. »

Le Volksblatt de Halle daté du 5 août :

« S'il est exact que nous sommes attaqués par la Russie – et c'est ce que toutes les dépêches nous ont donné à entendre jusqu'ici –, il va de soi que la social-démocratie approuve tous les moyens mis en œuvre pour la défense. Nous devons de toutes nos forces chasser le tsarisme du pays ! »

Et le même journal, le 18 août :

« Maintenant, les dés en sont jetés, maintenant ce n'est plus seulement le devoir de défendre notre patrie et de sauvegarder l'existence de la nation qui nous fait prendre les armes, comme tous les autres Allemands, mais aussi la conscience que l'ennemi contre lequel nous nous battons à l'est est également l'ennemi de tout progrès et de toute civilisation… La défaite de la Russie équivaut à la victoire de la liberté en Europe. »

Le Arbeiterzeitung d'Essen s'écriait déjà le 3 août :

« Si maintenant ce pays est menacé par les desseins de la Russie, alors, puisqu'il s'agit de combattre le militarisme russe dont les crimes contre la liberté et la civilisation ne se comptent plus, nous n'accepterons pas d'être en reste avec personne dans le pays quant à l'accomplissement du devoir et à l'esprit de sacrifice… A bas le tsarisme ! A bas le rempart de la barbarie ! Voilà le mot d'ordre. »

De même, le Volkswacht de Bielefeld daté du 4 août :

« Le mot d'ordre est partout le même : Contre le despotisme russe et sa perfidie !»

Le journal du parti à Elberfeld daté du 5 août :

« Il est de l'intérêt vital de toute l'Europe occidentale d'éliminer ce tsarisme abominable et assoiffé de crimes. Mais cette action qui concerne toute l'humanité est contrecarrée par l'avidité des classes capitalistes d'Angleterre et de France qui veulent priver le capital allemand des sources de profit qu'il exploitait jusqu'ici. »

Le Rheinische Zeitung de Cologne :

« Amis, faites votre devoir, tous autant que vous êtes, là où vous envoie le destin ! Vous luttez pour la civilisation européenne, pour la liberté de votre patrie et pour votre propre prospérité. »

Le Schleswig-Holsteinische Volkszeitung du 7 août écrivait :

« Il va de soi que nous vivons à l'époque du capitalisme et que nous aurons très certainement aussi des luttes de classes après la Grande Guerre. Mais ces luttes se dérouleront dans un Etat plus libre qu'aujourd'hui ; elles se limiteront beaucoup plus au domaine économique et il sera impossible à l'avenir, une fois que le tsarisme russe aura disparu, de traiter les sociaux-démocrates comme des réprouvés, comme des bourgeois de deuxième classe dépourvus de droits politiques. »

Le 11 août, le Hamburger Echo s'écriait :

« Car nous n'avons pas seulement à mener une guerre de défense contre l'Angleterre et la France, nous avons à faire avant tout la guerre au tsarisme, et cette guerre-là nous la faisons avec un enthousiasme et sans réserve. Car c'est une guerre pour la civilisation. »

Et l'organe du parti à Lübeck déclarait encore le 4 septembre :

« Si la liberté de l'Europe est sauvegardée après le déchaînement de la guerre, l'Europe le devra à la puissance des armes allemandes. C'est contre l'ennemi mortel de toute démocratie et de toute liberté que tendent tous nos efforts dans ce combat ! »

Voilà l'appel qui retentissait de tous côtés dans la presse du parti social-démocrate allemand. »

Rosa Luxemburg, La crise de la social-démocratie, 1916.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections