La question de l'insurrection bolchévik était publiquement débattue dès septembre 1917

De Wikidébats, l'encyclopédie des débats et des arguments « pour » et « contre »
Aller à la navigation Aller à la recherche
Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : Léninisme, Révolution russe, URSS, Terreur, Bolchévisme, Totalitarisme, Démocratie, Coup d'État, Insurrection[ modifier ].

RésuméRésumé

CitationsCitations

« Contrairement à l’image qu’a tenté d’imprimer sur nos rétines l’historiographie officielle, l’insurrection d’Octobre n’a rien du complot fomenté dans l’ombre. Dès les premiers jours de septembre, elle est le sujet de discussion qui anime la vie publique russe. L’historien américain Alexander Rabinowitch relate l’intensité de cette improbable séquence politique dans Les bolcheviks prennent le pouvoir. Jusqu’aux derniers instants qui précédèrent Octobre, l’insurrection occupe à elle seule l’ordre du jour de toutes les assemblées politiques, et figure à la une de tous les journaux, des plus enthousiastes aux plus hostiles. Le débat enflamme la société. Les dissensions internes du parti sur la question, entre Lénine et Kamenev, sont également de notoriété publique. »

Olivier Besancenot, Que faire de 1917 ?, Autrement, Paris, 2017.

« Techniquement, militairement, l’insurrection d’Octobre fut exécutée par une minorité d’ouvriers et de soldats, mais elle ne fut pas un putsch, comme voudraient le faire croire les détracteurs des bolcheviks. Ou alors, ce serait un putsch d’un genre complètement inédit. Car l’insurrection d’Octobre fut ouvertement annoncée, largement débattue et même soumise au vote. Tout au long du mois d’octobre, il n’était plus question que de l’insurrection. Quand les mencheviks et les socialistes-révolutionnaires la rejetaient, les bolcheviks distribuaient des tracts, organisaient des meetings pour en expliquer l’urgence. Les colonnes des journaux étaient remplies de pour et de contre. Faut-il oui ou non remettre tout le pouvoir aux soviets et renverser le gouvernement provisoire ? C’est sur cette question que se faisaient toutes les élections dans les soviets. Voter bolchevique, c’était voter pour l’insurrection. Et semaine après semaine, les soviets votèrent massivement pour les bolcheviks. Oui, Octobre fut bien l’insurrection des masses, une révolution, en ce sens que l’immense majorité des travailleurs et des soldats en avaient compris la nécessité, la soutenaient et l’attendaient. »

Lutte ouvrière, « 1917-2017 : la révolution russe », octobre 2017.

« Le soulèvement allait-il éclater effectivement aujourd’hui ou demain ? En tramway, dans la rue, dans les magasins, il n’était question que du prochain soulèvement. Sur la place du Palais, devant le palais d’Hiver et devant l’état-major, de longues files d’officiers proposent au gouvernement leurs services et reçoivent en échange des revolvers : au moment du danger, ni les revolvers ni leurs possesseurs ne se montreront. Les éditoriaux de tous les quotidiens du jour sont consacrés à la question du soulèvement. Gorki exige des bolcheviks, si seulement ils ne sont pas « le jouet sans défense d’une foule ensauvagée », qu’ils démentent les bruits, L’anxiété devant l’inconnu pénétra aussi dans les quartiers ouvriers, et surtout dans les régiments. Là, on commençait à croire que le soulèvement se préparait sans eux. Par qui ? Pourquoi Smolny se taisait-il ? La position contradictoire du soviet, en tant que parlement ouvert et qu’état-major révolutionnaire, créait, au dernier tournant, de grandes difficultés. Il devenait impossible de se taire plus longtemps. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourDès la fin septembre, les ouvriers de Petrograd commençaient à s'entraîner au tir à l'air libre en vue d'une insurrection

Arguments contreObjections

Débat parentDébat parent