La misandrie est une réponse à la misogynie et se veut majoritairement non violente

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Le féminisme est-il encore nécessaire ?.
Mots-clés : Féminisme[ modifier ].

RésuméRésumé

La misandrie affichée, qu'elle passe par des hashtags #menaretrash ou #balancetonporc fait grincer des dents la gent masculine, promptement encline à répondre #notallmen ou "tous les hommes ne sont pas des monstres". Certes. En effet, les femmes attaquent, certes avec une forme à l'apparence stigmatisante mais qui vient après des millénaires de patriarcat et autant de tribunes mettant en branle leur légitimité. Autant de soutien-gorges brûlés, de poitrines nues énervées exhibant des slogans féministes pour encore se voir accusées de détester intrinsèquement les hommes. Ce n'est pas aussi simple. A l'inverse de la misogynie, la misandrie n'est pas institutionnalisée, est non violente (peu de victimes à ce jour), et se veut une réponse directe au masculinisme et à une tradition littéraire machiste. En faisant le calcul, de potentiels futurs siècles de misandrie littéraire n'effaceraient pas tous les écrits misogynes des siècles passés. Au pire, les hommes risquent d'observer certaines femmes se détourner volontairement de l'hétérosexualité comme Virginie Despentes, ou d'être ignorés. Si mouvement misandre il y a, son émulation reste dérisoire face aux fondations patriarcales existantes et ses risques létaux mineurs. Si on se souvient avec nostalgie du #girlpower des Spice Girls, force est de constater qu' aucun groupe ou collectif féminin sur Terre ne revendique LE pouvoir ni d'ailleurs quelconque pouvoir sur l'homme. Il faut replacer le contexte des écris et sorties "misandres" de certaines féministes zélées, intervenant toujours dans un contexte où les hommes agissent comme prédateurs. Et les chiffres vont dans le sens de ces dites féministes. Dans un article de Libération paru suite à la sortie de son livre Moi les hommes, je les déteste, Pauline Harmange parle des insultes et menaces qui ont suivi. Comme elle, celles osant braver le spectre d'une sexualité sans homme ou attaquant leur masculinité font face à une machine de décridibilisation, facilement assimilées à des camionneuses virilistes poilues et mal baisées. C'est connu, si LA femme gueule, c'est une vieille fille mal pénétrée. On pense à Milla, jeune-femme queer menacée de mort sur les réseaux sociaux suite à ses invectives contre l'islam et à son coming out, à Simone Veil lors de son entrée dans l'hémicycle sous les injures antisémites et sexistes alors qu'elle défendait le droit à l'avortement, à Dominique Bombardier venue dénoncer la pédophilie et clamer son dégout à Gabriel Matzneff sur le plateau télévisé de Pivot s'est ensuite faite taxer de "salope" et de "mal baisée"…
On constate que certains hommes et élites réagissent très violemment quand ceux-ci sentent leurs prérogatives menacées.

N'oublions pas que "détester" un homme dans le féminisme dit "moderne", c'est surtout :
- réinventer une sexualité féminine pour sortir des diktats de pénétration masculine invasive
- lutter contre une image conformiste de femme passive
- se défendre pour refuser le viol, les agressions et le sexisme
- s'émanciper dans tous les domaines vers une égalité avec les hommes
- lutter contre l'institution du patriarcat et non contre les hommes eux-mêmes

Nous finirons par mettre d'accord ces messieurs : oui certaines femmes sont violentes, certaines agissent mal après un divorce, certaines savent mal exprimer leur peur des hommes, d'autres ne manqueront pas de renvoyer systématiquement la carte du sexisme pour se défendre, certaines restent vindicatives même entre elles, certaines femmes sont capables du pire.. oui oui et oui. Mais beaucoup sinon la majorité souhaitent juste un peu d'empathie.

CitationsCitations

« Notre misandrie fait peur aux hommes, parce qu'elle est le signe qu'ils vont devoir commencer à mériter notre attention. Détester les hommes et tout ce qu'ils représentent est notre droit le plus strict. C'est aussi une fête. Qui aurait cru qu'il y aurait autant de joie dans la misandrie »

Pauline Harmange, Moi les hommes, je les déteste, 10/08/2020.

« Le Bas-bleu, c’est la femme littéraire. C’est la femme qui fait métier et marchandise de littérature. C’est la femme qui se croit cerveau d’homme et demande sa part dans la publicité et dans la gloire »

Barbey d’Aurevilly.

« Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde ; elle a dans les idées morales la même profondeur de jugement et la même délicatesse de sentiment que les concierges et les filles entretenues. (…) Que quelques hommes aient pu s’amouracher de cette latrine, c’est bien la preuve de l’abaissement des hommes de ce siècle »

Charles Baudelaire, « A propos de Geoge Sand ».

« Pour ma part j’ai toujours considéré les féministes comme d’aimables connes »

Michel Houellebecq, Postface de SCUM Manifesto, 1998.

« Sortir de l’hétérosexualité a été un énorme soulagement »

Virginie Despentes, « Interview dans le Monde », 2017.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourIl y a eu bien plus de morts à cause de la misogynie qu'à cause du féminisme

Arguments contreObjections

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