La course à la rentabilité a beaucoup dégradé la qualité des soins médicaux

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« Parlons des soins de santé. Les gens ont été exploités jusqu’à l’os dans ce secteur. Ils ont de moins en moins de temps et les patients sont de plus en plus nombreux. Le gouvernement Vivaldi ne veut considérer le secteur des soins de santé que sous l'angle de la productivité. Des chiffres, des chiffres, des chiffres. Le rendement d'abord. Les établissements de soins deviennent des entreprises de soins de santé. Les hôpitaux sont financés non pas en fonction des besoins, mais en fonction du nombre de prestations. Produire, produire, et encore produire. Nous ferions bien mieux de mettre en place un modèle de financement qui tienne compte des résultats en matière de santé au niveau local et qui redonne un nouveau souffle à la première ligne de soins de santé. »

Raoul Hedebouw, « On a besoin de plus de Zelzate et de Borgerhout en Belgique », Parti du Travail de Belgique, 15 janvier 2023.

« La santé était l’objet d’un service public qui est démantelé lentement, en mille morceaux, pour diverses raisons prenant toutes leur source dans l’ultralibéralisme économique dont l’Accord Général sur le Commerce des Services, annexe des accords constitutifs de l’Organisation Mondiale du Commerce est le principal burin. On retrouve là un conflit classique dans les discussions anti-domination : passer par un service public géré par l’État est une forme de soumission, mais finalement bien moindre que de passer par des solutions de libre concurrence, les cliniques privées par exemple, qui créent des accès au soin à plusieurs vitesses se résumant ainsi : aux plus fortunés les meilleurs soins, et que les autres fassent la queue. Quant à ceux qui sont gravement malades, non solvables, ou dont les soins ne rapportent rien, eh bien… qu’ils aillent se faire voir chez les Grecs. Chomsky a popularisé un slogan du Movimento dos Trabalhadores Sem Terra, les Fermiers Brésiliens Sans-terre : « étendre la surface de la cage avant de la casser. ». L’État est une cage, certes, mais en dehors de la cage il y a des fauves qui sont les grandes compagnies privées et, d’une certaine façon, la cage nous protège des fauves. Il faut donc étendre les barreaux de la cage, mais ne pas la retirer tout de suite au risque de se faire croquer. C’est ainsi que de fil (à recoudre) en aiguille (de seringue) les hôpitaux publics accueillent une majorité de gens, la moins fortunée, avec des moyens et du personnel se réduisant au jour le jour. Et qui dit moins de moyens et d’accueil dit dépersonnalisation du soin, stress, conditions de travail pénibles, rythmes infernaux et donc prise en charge médiocre, sinon indécente comme dans les services d’Urgence. »

« « Le documentaire diffusé hier soir sur la RTBF fait froid dans le dos, déclare Germain Mugemangango, chef de file du PTB au Parlement Wallon. Pendant que nos aînés souffrent dans les maisons de repos, les grands groupes commerciaux font de gros bénéfices. C’est totalement inacceptable. Nous voulons de nouvelles normes contraignantes qui permettent de faire passer nos aînés avant le profit. »

Le documentaire démontre en effet que la majorité des maisons de repos commerciales appartiennent à des multinationales cotées en bourse. « Senior Living Group, par exemple, est leader en Belgique, avec un chiffre d'affaires de 4 milliards d’euros, constate le député wallon. Le deuxième en Belgique est Orpéa, avec un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d’euros. Cette recherche de profit a des conséquences sur la vie des résidents. »

Le député est particulièrement choqué par les conditions de vie des résidents dans ces maisons de repos commerciales : « Des maisons de repos qui font des économies sur la nourriture des résidents, ça ne devrait pas exister, poursuit-il. Des repas dont le coût pour l’entreprise ne peut pas dépasser 3,9 euros. Des repas répétitifs avec peu de légumes, peu de fruits et uniquement de la viande très bon marché. Nos anciens méritent mieux. »

Cette pression dans un but rentabilité a également de lourdes conséquences sur le personnel. « Il y a de plus en plus de travail pour un nombre toujours plus réduit de soignants et de membres du personnel, explique Germain Mugemangango. Alors que ce personnel fait tout son possible, cela a des conséquences concrètes sur la qualité de vie des résidents. » »

Axel Bernard, « Nos aînés souffrent dans nos maisons de repos : le PTB veut augmenter les normes d'encadrement », Parti du Travail de Belgique, 28 janvier 2021.

« Alerte. Les infirmières et infirmiers du CHU de Grenoble font part de leur désespoir dans une lettre ouverte à destination de leur direction mais également de la France entière et des autorités. La situation critique qu’ils et elles décrivent en EHPAD et USLD fait froid dans le dos. La dynamique managériale appliquée aux soins de santé – où le chiffre passe avant tout – s’attaque au sens même du travail d’infirmier, rendant les soins de moins en moins efficaces, éventuellement, au profit du secteur privé. Selon eux, le danger pour les patients est manifeste et les accidents risquent de se multiplier. Les hôpitaux, une entreprise comme les autres ? »

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLa course à la privatisation plonge la santé dans des logiques de profit au détriment des patients
  • Argument pourL'industrie pharmaceutique se fiche bien de soigner les gens
  • Argument pourDes patients meurent du manque de moyens de l'hopital public

Arguments contreObjections

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