Jusqu'à l'arrivée de Lénine en avril 1917, le parti bolchévik défendait la position menchévik de la seule révolution nationale bourgeoise

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : parti bolchévik, vieux bolchéviks, révolution bourgeoise, menchévisme, révolution russe, Lénine, thèses d'avril[ modifier ].

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« La Pravda de Petrograd essaya, au début de la révolution, de prendre une position internationaliste, à vrai dire extrêmement contradictoire, car elle ne sortait pas des cadres de la démocratie bourgeoise. Les bolcheviks autorisés qui rentraient de la déportation donnèrent aussitôt à l’organe central une direction démocratico-patriotique. Kalinine, pour repousser les accusations d’opportunisme dont il était l’objet, rappela, le 30 mai, qu’il fallait « prendre exemple sur la Pravda. Au début, la Pravda menait une certaine politique. Staline, Mouranov, Kamenev sont arrivés et ils ont tourné le gouvernail de la Pravda dans un autre sens ». »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« « Il faut le dire nettement – écrivait, voici quelques années, Molotov – le parti n’avait pas les vues claires et la décision qu’exigeait le moment révolutionnaire… L’agitation, comme tout le travail révolutionnaire du parti dans l’ensemble, n’avait point de base solide, car la pensée n’était pas encore parvenue à d’audacieuses déductions sur la nécessité d’une lutte directe pour le socialisme et la révolution socialiste. » « Le revirement ne commença qu’au cours du deuxième mois de la révolution. » « À dater de l’arrivée de Lénine en Russie, en avril 1917 – témoigne Molotov – notre parti se sentit avoir un terrain solide sous les pieds… Jusqu’à ce moment, le parti tâtonnait encore faiblement et sans assurance pour trouver sa route. » »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« Le renversement de la monarchie ouvrait, à leurs yeux, l’ère d’une Russie républicaine « libre » dans laquelle ils se disposaient, d’après l’exemple des pays occidentaux, à ouvrir la lutte pour le socialisme. Trois vieux bolcheviks, Rykov, Skvortsov et Begman, « sur mandat des social-démocrates de la région de Narim délivrés par la révolution », télégraphiaient en mars de Tomsk : « Nous saluons la Pravda ressuscitée qui, avec tant de succès, a préparé les cadres révolutionnaires pour la conquête de la liberté politique. Nous exprimons la profonde conviction qu’elle réussira à les grouper autour de son drapeau pour continuer la lutte au nom de la révolution nationale. » De ce télégramme collectif se dégage toute une conception d’ensemble : un abîme la sépare des thèses d’avril de Lénine. L’insurrection de Février avait d’un seul coup transformé la couche dirigeante du parti, avec, à sa tête, Kamenev, Rykov, Staline, en des démocrates de défense nationale, et qui évoluaient vers la droite, dans le sens d’un rapprochement avec les mencheviks. Le futur historien du parti, Iaroslavsky, le futur chef de la Commission centrale de contrôle, Ordjonikidzé, le futur président du Comité exécutif central de l’Ukraine, Petrovsky, publiaient en mars, en étroite alliance avec les mencheviks, à Iakoutsk, une revue, le Social-démocrate, qui se tenait sur la lisière du réformisme patriotique et du libéralisme : dans les années qui suivirent, cette publication fut soigneusement rassemblée pour être livrée à la destruction. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« « Il faut reconnaître ouvertement – écrivait Angarsky, homme de ce milieu, quand il était encore permis d’écrire des choses pareilles – qu’un nombre considérable de vieux bolcheviks, jusqu’à la conférence d’avril du parti, sur la question du caractère de la révolution de 1917, s’en tenaient aux vieux points de vue bolchevistes de 1905 et qu’il était assez difficile de renoncer à ces points de vue, de les éliminer. » Il conviendrait d’ajouter que les idées déjà périmées de 1905 cessaient d’être en 1917 « de vieux points de vue bolchevistes », et devenaient les idées d’un réformisme patriotique. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

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  • Argument pourJusqu'à l'arrivée de Lénine en avril 1917, Staline défendait la position menchévik de la seule révolution bourgeoise

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