Il faut préserver les Murs à pêches de Montreuil pour sauvegarder un patrimoine
Résumé
Citations
« Préserver les Murs à pêches, c’est avant une question de patrimoine. Il ne s’agit pas de remettre une toute petite partie des murs en état d’être restitués dans l’usage agricole qu’ils avaient à une époque révolue. Vu la quantité de murs qui se dégradent jour après jour et dont il faut enrayer la dégradation, il faut consacrer les moyens dont nous disposons à les protéger « au niveau de leur tête » afin d’éviter que l’eau ne ravine la terre des murs et que lorsqu’il gèle, les murs ne gonflent et que les pierres ne se descellent. »
« Les valeurs historiques de ce patrimoine et son identité :
- Un patrimoine horticole lié à des savoir-faire (y compris dans la dimension de patrimoine immatériel) : conduite du verger « à la Montreuil » greffes, tailles et usage de murs agricoles spécifiques, création de différentes variétés de fruits, expérimentation et innovation, travail énergétique (bioclimatique avant l'heure!) sur les murs, esthétique (fruits marqués, formes artistiques de palissages)
- Une tradition d’usage maximal de l’espace avec des fruitiers, des fleurs, des arbustes à fruits et par endroits et selon les époques des pratiques de vigne et de maraîchage.
- Une agriculture réputée au-delà des frontières pour ses fruits, produits de luxe et ses méthodes
- Un paysage né de ces pratiques qui marque le territoire de ses murs
- Un patrimoine social : Les familles d’horticulteurs, qui ont fait la valeur du site étaient pour beaucoup de modestes ouvriers agricoles « immigrés » de l'Yonne ayant trouvé racine à Montreuil après la crise du phylloxera. Porteurs de ces savoir-faire, ils les ont répandus en Île-de-France. Il est nécessaire de leur rendre hommage et d'impliquer rapidement leurs descendants dans le projet pour le secteur. »
« Nos adhérents se montrent également sensibles aux valeurs du passé, même si le mot fait débat. Ils constatent que les murs sont le témoignage de notre culture ancienne. Celle d’une France rurale et agricole. Les murs seraient comme un bout de l’ancienne campagne, qui aurait résisté à l’enfer urbain. Avec ses friches, ses grenouilles, ses faucons et ses geais. Un petit coin surgi du passé. »
« Enfin, nos adhérents apprécient au plus haut point la valeur patrimoniale du site : à côté de la culture agricole et rurale, la présence continue et régulière de murs hauts de 2,5 à 3 mètres, distants de 7 à 10 mètres et tous orientés nord-sud, constituent un paysage pittoresque, exceptionnel. Ces murs confèrent aux 14 hectares où ils se trouvent concentrés une valeur patrimoniale et paysagère indéniable, reconnue par un classement du site qui n’en a reconnu qu’à peine huit. Il faudrait donc étendre le classement aux 6 hectares que la municipalité précédente avait exclus. Ce patrimoine est historique et plonge ses racines dans une histoire locale, agricole, horticole, vieille de plusieurs siècles. Ce patrimoine est si méconnu qu’il fait surtout peur aux Montreuillois d’aujourd’hui, qui ne le connaissent pourtant pas. »
« Protéger durablement et réhabiliter comme lieu de mémoire le site des murs à pêches dans sa globalité, afin de révéler un pan de l'histoire de la commune, qui fut essentiellement agricole jusqu’au début du 20ème siècle. »
« La création d’un lieu d’entrée de site, maison des Murs à pêches ou musée ouvert, permettant de découvrir les différents aspects du patrimoine, son histoire et sa dimension contemporaine est recommandée par la commission. »