Autoévaluation : Pour ou contre le wokisme ?

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Argument-contre.svgLe wokisme refuse le débat et considère que la moindre déiance de sa ligne doit être censurée

Lorsqu'une opinion s'éloigne - même parfois de façon légère - des idées wokes, le mouvement s'attaque au déviant, à sa personne, pour tenter de l'exclure. Il ne s'agit pas pour les wokes de comprendre les arguments de leurs contradicteurs, encore moins de discuter avec eux, mais de les dénoncer, de les qualifier de "racistes" ou de "seistes", de les insulter, et souvent de les menacer. Au lieu de créer une culture du débat, les wokes conduisent à une culture de l'exclusion de toute divergence d'idés. Ils traitent parfois de "racistes" des antiracistes de longue date pour un seul propos déviant, idem pour des féministes historiques soupçonnées de sexisme. Cette chasse aux sorcières est souvent ridicule et va à l'encontre du sens critique et de l'exercice philosophique de la raison. C'est une menace sur l'espace public et le progrès intellectuel, une régression aux instincts primaires de la meute qui chasse en groupe.

« Des petits groupes radicaux faisant peser un climat de terreur pour imposer leurs vues et faire taire les opposants, cela porte un nom : cela s’appelle des milices fascistes. A ceci près que celles-là jouissent d’une mansuétude infinie de la part de certains milieux politiques et médiatiques dans la mesure où elles prétendent incarner le Bien. Qui oserait le contester ? La lutte contre toute forme de discrimination, qu’elle soit sexiste, raciste ou homophobe, est l’horizon de ces démocraties contemporaines qui ont abandonné toute idée de progrès social et d’émancipation collective, et toute idée, même, de dépassement de soi par le savoir et la délibération intérieure, qui était le projet de cet humanisme dont Montaigne est l’incarnation. En l’occurrence, les arguments de ces associations sont parfaitement assumés : Sylviane Agacinski serait une « homophobe notoire » à laquelle il serait « dangereux et inconscient » d’offrir une « tribune » dans un contexte « d’homophobie et de transphobie décomplexées (médias, manifestations anti-PMA, agressions, refus de la PMA aux personnes transgenres…). » Oui, le refus de la PMA aux personnes transgenres est, pour ces sympathiques étudiants, une preuve de l’homophobie généralisée qui gangrènerait la société française. Peu importe que tous les sondages d’opinion prouvent un progrès majeur des mentalités et que l’agression d’une transexuelle soulève des vagues d’indignation. Le réel n’a aucune importance, seules valent les pétitions de principes qui permettent de justifier la poursuite du combat contre la bête immonde. Et l’on peut traiter d’« homophobe notoire » (notoire pour qui ? selon quels critères ?) une philosophe qui a défendu le Pacs et le mariage pour tous… En résumé : le racisme, l’homophobie et le sexisme ne sont pas des opinions mais des délits. On ne doit pas les laisser se répandre. Il suffit donc d’accoler les adjectifs « raciste » ou « homophobe » à quelqu’un pour avoir légitimement le droit de le faire taire. »

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