Au printemps 1918 Lénine critique l'extrèmisme idéologique des communistes de gauche
Résumé
Citations
« Le fusil était une chose excellente quand il fallait fusiller le capitaliste qui nous faisait la guerre, quand il fallait prendre les voleurs en flagrant délit et les fusiller. Mais quand le camarade Boukharine nous dit qu'il y a des gens qui touchent 4. 000 roubles et qu'il faut les coller au mur, ce n'est pas juste. Du reste il faudrait les trouver. Car nous n'avons pas beaucoup de postes correspondant à un traitement de 4. 000 roubles. On s'arrache ces hommes parce que nous manquons de spécialistes, voilà le noeud de la question, il faut obtenir le concours de mille spécialistes de premier ordre dans leurs branches, connaissant leur affaire et aimant la grande industrie, parce qu'ils savent qu'elle améliore la technique […] Nous n'imaginons pas d'autre socialisme que celui découlant de la grande civilisation capitaliste. Le socialisme sans poste, sans télégraphe, sans machines, est une phrase absolument creuse. Mais il est impossible de balayer d'un seul coup le milieu bourgeois et les habitudes bourgeoises, car nous avons besoin de l'organisation sur laquelle reposent toute la science et la technique moderne. Parler à ce propos de fusil, c'est la plus grande des sottises. »
« Le spéculateur, le mercanti, le saboteur du monopole, voilà notre pire ennemi "intérieur", l'ennemi des mesures économiques, du pouvoir des Soviets. Si il y a 125 ans, les petits-bourgeois français, révolutionnaires des plus ardents et des plus sincères, étaient encore excusables de vouloir vaincre la spéculation en envoyant à l'échafaud un petit nombre "d'élus" et en usant de foudres déclamatoires, aujourd'hui, les attitudes de phraseurs avec lesquelles tel ou tel socialiste-révolutionnaire de gauche aborde cette question n'inspirent qu'aversion et dégoût à tous les révolutionnaires conscients. »