La terreur blanche, occultée dans ce dossier, a largement précédé la terreur rouge
Résumé
Citations
« La terreur blanche, commencée dès le mois de novembre 1917 avec les massacres du Kremlin, s'était renforcée au cous de l'année 1918 ; exécutions sommaires, assassinats, dévastations étaient devenus une habitude quotidienne. Elle s'amplifiera par la suite. Les villages brûlés par les armées blanches se compteront par centaines. De nombreux dirigeants bolcheviks seront fusillés tels Chaoumian, dans le Caucase. Petlioura comme Denikine, Wrangel comme Koltchak massacrèrent en masse les Juifs et multiplièrent les pogroms (53 en juillet 1919). Plus de 100.000 juifs périrent ainsi entre 1918 et 1920 selon un rapport de la Croix-Rouge. Après les massacres du Kremlin de Moscou de novembre 1917, on pourrait citer des milliers d'exemples de la terreur blanche de masse. Ce sont les 4.000 habitants de Maikop exécutés en septembre 1918 par les troupes du général Pokrovski, ce sont les ouvriers massacrés à Kazan, à Samara, à Oufra sous le règne des Blancs. On ne peut étudier la Terreur rouge en passant sous silence la Terreur blanche qui la précéda comme le fait Soljenitsine dans l'Archipel du Goulag. L'une procède de l'autre et les bolcheviks durent y recourir, sans quoi ils auraient péri à l'exemple de la Commune parisienne de 1871. »
« La tendance modérée du parti, la veille hostile à l'insurrection (du 25 octobre-7 novembre 1917), est représentée aux postes les plus importants par Zinoviev, Kamenev, Rykov et Noguine. La prise du pouvoir à Pétrograd se fait quasiment sans effusion de sang. Il n'en sera pas de même à Moscou où des combats sanglants dureront dix jours. »
« De nos jours les plumes historiennes prisées par la classe dirigeante, d'ordinaire si disertes à décrire la terreur rouge, peinent à évoquer ne serait-ce que l'existence de la terreur blanche. Elles rédigent à longueur d'article, une version unilatérale et daltonienne de l'histoire. En biffant des chapitres entiers de cette dernière, elles n'occultent pas seulement les faits, elles nous empêchent aussi de mieux comprendre un contexte qui fut propice à la dégenérescence de la révolution russe. »
« Pour cette période M. Werth va multiplier les mensonges par omission. Un exemple parmi bien d'autres : le Livre Noir ne dit rien de l'intervention militaire de la France, des USA, du Canada, du Japon et d'une douzaine d'autres pays en faveur des Blancs dès septembre 18. Pour effrayer le lecteur, on énumère les mesures répressives prises par le pouvoir. Elles apparaissent comme des cruautés gratuites, puisqu'on minimise à outrance le danger contre-révolutionnaire, et qu'on passe quasiment sous silence les exactions des blancs. »
« Nous proclamons que nous voulons un nouvel Etat, que le Soviet doit remplacer l'ancienne bureaucratie, que tout le peuple doit apprendre à gouverner. Dressez-vous de toute votre taille, tenez ferme, et alors les menaces ne nous intimideront pas. Les élève-officiers ont tenté de fomenter un soulèvement, mais nous avons eu raison d'eux ; à Moscou, ils ont organisé un massacre et fusillé des soldats devant le mur du Kremlin. Mais quand le peuple eut remporté la victoire, il rendit aux ennemis non seulement les honneurs de la guerre, mais encore leurs armes. »