En octobre 1917, les bolchéviks ne pouvaient pas plus attendre la prise du pouvoir sans compromettre la victoire de la révolution prolétarienne

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : parti bolchévik, prise du pouvoir, révolution d'Octobre, moment opportun[ modifier ].

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CitationsCitations

« Il est impossible de disposer à son gré d’une situation révolutionnaire. Si les bolcheviks n’avaient pas pris le pouvoir en octobre-novembre, ils ne l’auraient vraisemblablement jamais pris. Au lieu d’une ferme direction, les masses auraient trouvé chez les bolcheviks toujours les mêmes divergences fastidieuses entre la parole et l’action et se seraient dissociées du parti qui aurait trompé leurs espérances pendant deux ou trois mois, de même qu’elles s’étaient détachées des socialistes-révolutionnaires et des mencheviks. Une partie des travailleurs serait tombée dans l’indifférence, une autre aurait consumé ses forces dans des mouvements convulsifs, dans des explosions anarchiques, dans des escarmouches de partisans, dans la terreur de la vengeance et du désespoir. Reprenant ainsi son souffle, la bourgeoisie en aurait profité pour conclure une paix séparée avec le Hohenzollern et pour écraser les organisations révolutionnaires. La Russie eût été de nouveau insérée dans le cercle des États capitalistes, à titre de pays à demi impérialiste, à demi colonial. L’insurrection prolétarienne eût été reportée dans un lointain indéterminé. La vive compréhension de cette perspective inspirait à Lénine son cri d’alarme : « Le succès de la révolution russe et mondiale dépend de deux ou trois jours de lutte. » »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« La résolution rédigée en hâte par Lénine, avec un petit bout de crayon sur une feuille de papier quadrillé d’écolier, était d’une architecture très imparfaite, mais en revanche donnait un solide appui pour le courant dans le sens de l’insurrection. « Le Comité central reconnaît que, de même que la situation internationale de la révolution russe (le soulèvement de la flotte en Allemagne comme extrême manifestation de l’accroissement dans toute l’Europe de la révolution socialiste mondiale, ensuite la menace de paix des impérialistes dans le but d’étouffer la révolution en Russie). Ainsi la situation militaire (indiscutable décision de la bourgeoisie russe, de Kérensky et Cie de livrer Piter aux Allemands) – tout cela en liaison avec le soulèvement paysan et avec le revirement de la confiance populaire vers notre parti (élections à Moscou), enfin l’évidente préparation d’une deuxième aventure kornilovienne (évacuation des troupes de Piter, expédition à Piter de Cosaques, encerclement de Minsk par des Cosaques, etc.) – tout cela met à l’ordre du jour l’insurrection armée. Reconnaissant ainsi que l’insurrection armée est inévitable, et qu’elle est complètement mûre, le Comité central invite toutes les organisations du parti à se guider là-dessus, à discuter et à résoudre de ce point de vue toutes les questions pratiques (Coupés des Soviets de la région du Nord, évacuation des troupes de Piter, mouvements des troupes de Moscou et de Minsk, etc.). » Ce qui est remarquable, tant pour l’appréciation du moment que pour la caractéristique de l’auteur, c’est l’ordre même des conditions de l’insurrection : en premier lieu, la révolution mondiale mûrit ; l’insurrection en Russie n’est considérée que comme un anneau de la chaîne générale. C’est l’invariable position de départ de Lénine, ce sont ses grandes prémisses : il ne pouvait faire autrement. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« Dès que les bolcheviks furent en possession des Soviets des deux capitales, Lénine dit : « Notre temps est venu. » En avril et en juillet, il cherchait à modérer ; en août, il préparait théoriquement la nouvelle étape ; à partir du milieu de septembre, il pousse, il presse de toutes ses forces. Le danger maintenant n’est point d’aller trop vite, il est de s’attarder. « Il ne peut y avoir maintenant rien de prématuré sous ce rapport. » »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLaisser échapper une situation favorable à la prise de pouvoir était un danger réel pour les bolchéviks
  • Argument pourLa crise était mûre du fait du soulèvement paysan dans les campagnes
  • Argument pourFace aux tergiversations des menchéviks et des socialistes-révolutionnaires, seule une insurrection prompte et résolue pouvait finir de rallier les masses ouvrières et surtout paysannes aux bolchéviks
  • Argument pourAttendre le congrès des soviets était trahir la révolution
  • Argument pourAttendre l'Assemblée constituante était le mot d'ordre des conservateurs pour trouver le temps de réunir des forces pour étouffer la révolution

Arguments contreObjections

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