Seule une insurrection armée planifiée par le parti bolchévik pouvait parachever la révolution russe avec un minimum de victimes
Résumé
Citations
« Il n’y eut presque point de manifestations, de combats de rues, de barricades, de tout ce que l’on entend d’ordinaire par « insurrection » ; la révolution n’avait pas besoin de résoudre un problème déjà résolu. La saisie de l’appareil gouvernemental pouvait être effectuée d’après un plan, avec l’aide de détachements armés relativement peu nombreux, partant d’un centre unique. Les casernes, la forteresse, les dépôts, tous les établissements où agissaient les ouvriers et les soldats, pouvaient être saisis par leurs propres forces intérieures. Mais ni le palais d’Hiver, ni le pré-parlement, ni l’état-major de la région, ni les ministères, ni les écoles de junkers ne pouvaient être pris du dedans. Il en était de même pour les téléphones, les télégraphes, les postes, la Banque d’État ; les employés de ces établissements, qui avaient peu de poids dans la combinaison générale des forces, étaient pourtant les maîtres entre leurs quatre murs, lesquels étaient d’ailleurs fortement gardés. C’était du dehors qu’il fallait pénétrer jusqu’aux sommets de la bureaucratie. La saisie par les moyens de la politique était ici remplacée par la violence. Mais comme l’éviction récente du gouvernement de ses bases militaires avait rendu presque impossible la résistance, la saisie des derniers postes de commande eut lieu en général sans collisions. »
Références
- Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.