Le régime du gouvernement provisoire avait épuisé ses possibilités en octobre 1917 en Russie

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : régime politique, gouvernement provisoire, révolution russe, épuisement[ modifier ].

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« La fausseté de la conception mencheviste se révèle aussi du point de vue national. À s’en tenir à une abstraction économique, on peut, admettons-le, affirmer que le capitalisme en Russie n’avait pas épuisé ses possibilités. Mais les processus économiques ont lieu autre part que dans les sphères éthérées, ils se produisent dans un milieu historique concret. Le capitalisme n’est pas une abstraction : c’est un vivant système de rapports de classes qui a besoin avant tout d’un pouvoir étatique. Que la monarchie, sous la protection de laquelle s’était formé le capitalisme russe, eût épuisé ses possibilités, les mencheviks ne le niaient pas. La révolution de Février tenta d’instituer un régime étatique intermédiaire. Nous en avons suivi pas à pas l’histoire : en quelque huit mois, ce régime était complètement épuisé. Quel ordre gouvernemental pouvait, dans ces conditions, assurer le développement ultérieur du capitalisme russe ? »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« « La république bourgeoise, défendue seulement par les socialistes de tendances modérées, qui ne trouvaient plus d’appui dans les masses… ne pouvait se maintenir. Tout l’essentiel en elle était corrodé, il ne restait que l’écorce. » Cette juste appréciation appartient à Milioukov. Le sort du système corrodé devait être d’après lui le même que celui de la monarchie tsariste : « L’un et l’autre avaient préparé le terrain pour la révolution et, l’un et l’autre, le jour de la révolution, n’avaient pas trouvé un seul défenseur. » Dès juillet-août, Milioukov caractérisait la situation par une alternative entre deux noms : Kornilov ou Lénine. Mais Kornilov avait déjà fait son coup d’essai, terminé par un lamentable échec. Pour le régime de Kérensky, en tout cas, il ne restait plus de place. Si divers que fussent les états d’esprit, témoigne Soukhanov, « il n’y avait d’unité que dans la haine pour le kérenskysme ». De même que la monarchie tsariste s’était rendue finalement impossible aux yeux des sommets de la noblesse et même des grands-ducs, le gouvernement de Kérensky devint odieux même aux directs inspirateurs du régime, aux « grands-ducs » des sommets conciliateurs. Dans ce mécontentement général, dans cet aigu malaise politique de toutes les classes réside un des plus importants symptômes d’une situation révolutionnaire arrivée à maturité. C’est ainsi que chaque muscle, chaque nerf, chaque fibre de l’organisme sont intolérablement tendus à la veille de la percée d’un gros abcès. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLes socialistes-révolutionnaires s'étaient discrédités auprès des paysans
  • Argument pourKérensky était condamné à la prostration et l'impuissance
  • Argument pourL'isolement du gouvernement provisoire de Kérensky était irréparable
  • Argument pourLe gouvernement provisoire a été renversé par la révolution d'Octobre dans l'impuissance et la débandade la plus complète

Arguments contreObjections

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