À la veille de l'insurrection d'Octobre, les bolchéviks étaient majoritaires dans un grand nombre de soviets de soldats sur le front

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Mots-clés : parti bolchévik, majorité, soviets, garnison, front[ modifier ].

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« De ce front qui, dans les premiers jours de mars, baisait la main et le pied du sacrificateur libéral, portait en triomphe les ministres cadets, s’enivrait des discours de Kérensky et croyait que les bolcheviks étaient des agents de l’Allemagne, il ne restait rien. Les roses illusions étaient foulées dans la fange des tranchées que les soldats se refusaient à pétrir plus longtemps de leurs bottes trouées. « Le dénouement approche – écrivait, le jour même de l’insurrection de Petrograd, [le baron] Budberg – et il ne peut y avoir aucun doute sur l’issue ; sur notre front, il n’y a déjà plus un seul contingent… qui ne soit au pouvoir des bolcheviks. » »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« Aux réserves de seconde ligne se rapportent les troupes des fronts de Finlande et du Nord. Là, l’affaire se présente d’une façon encore plus favorable. Le travail de Smilga, d’Antonov, de Dybenko donna des résultats inappréciables. Avec la garnison d’Helsingfors, la flotte se transforma, sur le territoire de la Finlande, en un pouvoir souverain. Le gouvernement n’y avait plus aucune autorité. Deux divisions de cosaques introduites à Helsingfors – Kornilov les avait destinées à porter un coup sur Petrograd – avaient eu le temps de se rapprocher étroitement des matelots et soutenaient les bolcheviks ou bien les socialistes-révolutionnaires de gauche qui, dans la flotte de la Baltique, se distinguaient fort peu des bolcheviks. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« Helgsingfors tendit la main aux marins de la base de Reval, jusqu’alors moins déterminés. Le Congrès régional des soviets du Nord, dont l’initiative appartenait aussi, vraisemblablement, à la flotte de la Baltique, groupa les soviets des garnisons les plus proches de Petrograd dans un cercle si large qu’il engloba d’une part Moscou et de l’autre Arkhangelsk. « Par ce moyen – écrit Antonov – se réalisait l’idée de blinder la capitale de la révolution contre des attaques possibles des troupes de Kérensky. » Smilga, du Congrès, revint à Helsingfors pour préparer un détachement spécial de marine, d’infanterie, d’artillerie, destiné à être expédié à Petrograd au premier signal. L’aile finlandaise de l’insurrection de Petrograd était des mieux garantie. De là, on pouvait attendre, non point un coup, mais une aide sérieuse. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« Sur d’autres secteurs du front aussi, l’affaire marchait tout à fait bien, en tout cas bien mieux que ne se le représentaient les plus optimistes des bolcheviks. Dans le courant d’octobre, il y eut dans l’armée de nouvelles élections de comités, partout avec un changement marqué dans le sens des bolcheviks. Dans le corps cantonné sous Dvinsk, « les vieux soldats raisonnables » se trouvèrent tous blackboulés aux élections pour les comités de régiment et de compagnie ; leurs places furent occupées par « de sombres et ignares sujets… aux yeux irrités, étincelants, aux gueules de loups ». Sur d’autres secteurs, il en fut de même. « Partout ont lieu de nouvelles élections de comités et partout sont élus seulement des bolcheviks et des défaitistes. » Les commissaires du gouvernement commençaient à éviter les missions dans les régiments : « En ce moment, leur situation n’est pas meilleure que la nôtre. » Nous citons ici le baron Budberg. Deux régiments de cavalerie de son corps, hussards et cosaques de l’Oural, qui étaient restés plus longtemps que d’autres entre les mains de leurs chefs et ne s’étaient pas refusés à écraser les mutineries, flanchèrent tout à coup et exigèrent « qu’on les dispensât du rôle de punisseurs et de gendarmes ». Le sens menaçant de cet avertissement était, pour le baron, plus clair que tout autre. « On ne peut tenir tête à un ramassis d’hyènes, de chacals et de moutons en jouant du violon – écrivait-il – … le salut n’est que dans la possibilité d’une application très large du fer rouge. » Et ici, un aveu tragique : « Ce fer manque et l’on ne sait où le prendre. » »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« L’adjoint au commissaire gouvernemental du front Nord communiquait, le 22 octobre, au ministre de la Guerre que les idées du bolchevisme avaient dans l’armée un succès toujours croissant, que la masse voulait la paix et que même l’artillerie, qui avait résisté jusqu’au dernier moment, était devenue « accessible à la propagande défaitiste ». C’était aussi un symptôme d’importance. « Le gouvernement provisoire ne jouit d’aucune autorité », ainsi s’exprime dans un rapport au gouvernement un de ses agents directs dans l’armée, trois jours avant l’insurrection. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

RéférencesRéférences

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