Tous les partis révolutionnaires russes étaient autoritaires et fortement centralisés avant la Révolution russe

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Argument contreCet argument est une objection à Lénine est le concepteur d'un parti totalitaire.
Mots-clés : Léninisme, Révolution russe, URSS, Terreur, Bolchévisme, Totalitarisme, Politique, Parti[ modifier ].

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« Tous les partis révolutionnaires russes, depuis les années 1870-1880, furent en effet autoritaires, fortement centralisés et disciplinés dans l’illégalité, pour l’illégalité ; tous formèrent des « révolutionnaires professionnels », c’est-à-dire des hommes qui ne vivaient que pour le combat ; tous pourraient être occasionnellement accusés d’un certain amoralisme pratique, bien qu’il soit équitable de leur reconnaître à tous un idéalisme ardent et désintéressé. Presque tous furent imbus d’une mentalité jacobine, prolétarienne ou non. Tous produisirent des héros et des fanatiques. Tous, à l’exception des mencheviks, aspiraient à la dictature, et les mencheviks géorgiens eurent recours à des procédés dictatoriaux. Tous les grands partis étaient étatiques par leur structure et par la finalité qu’ils s’assignaient. En réalité, il y avait au-delà des divergences doctrinales importantes, une mentalité révolutionnaire unique. »

Victor Serge, « Trente ans après la Révolution russe », 1947.

« Rappelons-nous le tempérament autoritaire de l’anarchiste Bakounine et ses procédés d’organisation clandestine au sein de la première Internationale. Dans sa Confession, Bakounine préconise une dictature éclairée, mais sans merci, exercée pour le peuple… Le Parti socialiste-révolutionnaire, imbu d’un idéal républicain, plus radical que socialiste, constitua, pour combattre l’autocratie par le terrorisme, un « appareil » rigoureusement centralisé, discipliné, autoritaire, qui devint un terrain propice à la provocation policière. La social-démocratie russe, dans son ensemble, visait à la conquête de l’Etat. Nul ne tint à propos de la future révolution russe un langage plus jacobin que son dirigeant, Plékhanov. Le gouvernement Kerenski, dont les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks faisaient la force, tint sans cesse un langage dictatorial, purement velléitaire, il est vrai. Les anarchistes eux-mêmes, dans les régions occupées par l’Armée Noire de Nestor Makhno, exercèrent une dictature authentique, accompagnée de confiscations, de réquisitions, d’arrestations et d’exécutions. Et Makhno fut « batko », petit-père, chef… »

Victor Serge, « Trente ans après la Révolution russe », 1947.

RéférencesRéférences

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