Présenter l'ultradroite comme anticapitaliste et antimondialiste est une imposture
Résumé
Citations
« Mme Le Pen, nous n’avons jamais eu grand doute sur le terreau réactionnaire et profondément anti-humaniste de votre pensée politique, mais par vos mots vous venez d’exposer au grand jour l’essence même du Front National : incarner le chien de garde du Capital. Un chien dressé pour aboyer contre tout mouvement porteur d’égalité et de justice sociale, surfant sur toutes les confusions pour maintenir le citoyen éloigné de toute réflexion politique un tant soi peu complexe. La raison d’être de votre inspiration politique fut et reste le dernier joker du maintien des intérêts des puissants. »
« Le trumpisme va, par essence, à l’encontre des intérêts des travailleurs. Trump et le trumpisme ont beau s’en prendre violemment à l’élite politique et l’establishment, ils veulent avant tout assurer leur place à la tête du système économique et politique qui exploite et opprime la classe des travailleurs, au profit du grand capital.
Trump est soutenu par une certaine partie des grandes entreprises américaines pour préserver coûte que coûte les intérêts de la classe supérieure
On pourrait décrire le trumpisme comme la bouée de sauvetage que l’élite capitaliste garderait en réserve au cas où le navire néolibéral devait faire naufrage. Cette élite sait pertinemment bien que le néolibéralisme vit une crise existentielle. Elle garde donc cette bouée de sauvetage sous la main si jamais la mise sur pied d’un nouvel environnement favorable aux entreprises devait prendre une tournure plus autoritaire.
Trump est donc également soutenu par une certaine partie des grandes entreprises américaines (notamment dans le secteur pétrolier, agroalimentaire et automobile), par idéologie ou par opportunisme. Le but de ces entreprises n’est pas de protéger les Américains laissés pour compte, mais bien de préserver coûte que coûte les intérêts de la classe supérieure.
Grâce aux drastiques baisses d’impôts mises en place par Donald Trump, les grandes entreprises américaines ne doivent plus payer que 21 % d’impôts au lieu de 35 %. Et les bénéfices qui en découlent finissent en grande partie dans les poches des actionnaires. 200 milliardaires américains ont vu leur fortune cumulée augmenter de plus de 1 000 milliards d’euros durant le mandat de Trump. 6 % seulement de cette augmentation a bénéficié aux travailleuses et travailleurs.
En revanche, les attaques envers le droit du travail se sont multipliées à un rythme effréné. On se souviendra de Trump comme le président de la déréglementation : il n’a cessé de supprimer des règles pour faciliter la vie et réduire les coûts des entreprises. Résultat : les travailleurs sont à nouveau plus exposés à des produits toxiques, ont plus de mal à se faire payer leurs heures supplémentaires, voient leurs droits syndicaux plus restreints que jamais, etc. »