Le prolétariat russe devait s'appuyer sur les populations des nations opprimées à dominante paysanne
Résumé
Citations
« La seconde réserve révolutionnaire du prolétariat était constituée par les nations opprimées d’ailleurs à composition paysanne prédominante également. Le caractère extensif du développement de l’État qui s’étend comme une tache de graisse du centre moscovite jusqu’à la périphérie est étroitement lié au retard historique du pays. À l’est, il subordonne les populations encore plus arriérées pour mieux étouffer, en s’appuyant sur elles, les nationalités plus développées de l’ouest. Aux 10 millions de grands-russes, qui constituaient la masse principale de la population, s’adjoignaient successivement 90 millions d’"allogènes". Ainsi se composait l’empire dans la composition duquel la nation dominante ne constituait que 43 % de la population, tandis que les autres 57 % relevaient de nationalité, de culture et de régime différents. La pression nationale était en Russie incomparablement plus brutale que dans les États voisins, et à vrai dire non seulement de ceux qui étaient de l’autre côté de la frontière occidentale, mais aussi de la frontière orientale. Cela conférait au problème national une force explosive énorme. »
« Lénine avait très tôt pris en considération l’inévitabilité du développement du mouvement national centrifuge. Le parti bolchevik lutta durant des années opiniâtrement pour le droit d’autodétermination des nations, c’est-à-dire pour le droit à la complète séparation étatique. Ce n’est que par cette courageuse position dans la question nationale que le prolétariat russe put gagner peu à peu la confiance des populations opprimées. Le mouvement de libération nationale, comme aussi le mouvement paysan, se tournèrent forcément contre la démocratie officielle, fortifièrent le prolétariat, et se jetèrent dans le lit de l’insurrection d’Octobre. »