Le bilan morbide de l'URSS doit prendre en compte les victimes du Goulag, y compris celles qui en sont revenues

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« Les camps staliniens sont réputés pour leurs conditions de vie difficiles. Le taux de mortalité parmi les détenus, ainsi que les nombreuses séquelles dont souffrent les survivants, soulignent la dureté du système répressif que le régime stalinien a mis en place. Seize heures de travail par jour, parfois par moins 50°, la malnutrition, les maladies et les mauvais traitements caractérisent le système carcéral soviétique. Dans les camps de la Kolyma, en Sibérie orientale, un autre phénomène vient perturber la vie des zeks10 : le rapport à l’autre. Non seulement ils se craignent l’un l’autre, mais ils ont aussi à subir les coups de ceux qui règnent en maîtres dans cette zone de non-droit.

Note : Selon les archives actuellement disponibles, pendant la Grande Purge, 681 692 détenus (soit 51 % des personnes condamnées en 1937-1938) furent exécutés dans les camps (Nicolas Werth, Un État contre son peuple, op. cit., p. 213). […]

L’un des plus grands bourreaux des camps est le dirigeant Garanine. En 1937, il instaure une véritable terreur dans les camps de la Kolyma, et ce afin d’y rétablir l’ordre. Tous ses actes sont cautionnés, approuvés par le régime. Cette purge, plus connue sous le nom de « garaninchtchina », fut aussi appelée « exécutions Garanine ». Chalamov la qualifie de « massacre des « ennemis du peuple », [de] massacre des « trotskistes » ». Dans de nombreux récits, il évoque la lecture de longues listes de condamnés à mort, jour et nuit, toujours en fanfare. La sentence est toujours signée par Garanine, chef de la troïka, puis exécutée sans enquête. Cet homme reste tristement célèbre dans l’univers concentrationnaire. D’après Jacques Rossi, en 1938, année que Chalamov nomme l’« année des fusillades », Garanine aurait envoyé plus de 25 000 détenus, pour la plupart des politiques et des réfractaires au travail, à la Serpentine, afin de les y faire fusiller. »

Elena Pavel, « Varlam Chalamov, témoin des bourreaux du Goulag », Labyrinthe, n°12, 12/2002.

« La police politique, le Guépéou (dont Aragon, grand styliste de la langue française, chanta les louanges) en assure l'administration. C'est là qu'elle met au point, en 1926, ce système de travail forcé d'une main-d'oeuvre servile, maillon important de l'économie soviétique. 18 millions d'individus en ont été victimes, plus de 4 millions n'en sont pas revenus. Les années 1937-1938, celles de la Terreur rouge, n'ont pas été les plus mortelles _ c'est le début des années 1950 qui le fut. 1937 marque pourtant un tournant. Les camps soviétiques, jusqu'ici prisons gérées dans l'indifférence et où l'on mourait plutôt par accident, passent au statut de camps où des détenus au travail sont délibérément tués. Tout Soviétique risque de se retrouver au goulag : « les ennemis de l'intérieur » bien sûr, Polonais, Baltes, Tchéchènes, koulaks, vieux bolcheviks, mencheviks, trotskistes, religieux, poètes, écrivains, artistes… mais aussi ces quatre frères joueurs de football du club du Spartak auxquels Beria reproche d'avoir infligé une trop lourde perte au Dynamo de Kiev, ce paysan qui possède quatre vaches quand ses voisins n'en ont qu'une, cette jeune femme qui a volé un stylo. »

Emmanuel Hecht, « Une histoire de l'enfer du Goulag », Les Echos, 15/11/2005.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections

  • Argument contreLa statistique des déportations et des morts au goulag comprend indistinctement les politiques et les droits communs

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