La suractivité neuronale ne peut pas expliquer l'ensemble des expériences de mort imminente

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« Il est vrai qu’une étude récente de l’université du Michigan effectuée sur des rats a montré que l’électro-encéphalogramme des rongeurs enregistrait un nombre élevé d’interactions neuronales dans les trente secondes qui suivaient l’arrêt du cœur, ce qui tendrait à montrer (pour autant bien sûr qu’il en soit de même chez l’homme) qu’une activité de conscience cérébrale puisse survivre entre l’arrêt du cœur et l’EEG plat. Mais on comprendrait alors mal comment cet état de dérèglement, ce « dernier hourra », comme le dise joliment les chercheurs de l’étude, puisse non seulement produire la certitude paisible et lucide qu’on est mort, mais encore et surtout structurer ce fameux scénario identique que l’on retrouve chez tous les expérienceurs d’EMI (incluant aveugles, enfants, athées, non-occidentaux…), à savoir : décorporation, conscience renforcée, traversée d’un tunnel, lumière sublime, rencontre d’êtres mystiques ou de proches décédés dont on ne vérifie parfois qu’après coup le lien d’affinité, passage en revue de la vie.

Passage en revue qu’il ne faut d’ailleurs pas confondre avec… avec reproduction à l’identique non seulement de ses propres sentiments mais de ceux avec qui l’on a interagi, tout en incluant çà et là la redécouverte d’événements qu’on avait complètement oubliés, puis entrevue d’un monde qualifié de spirituel, accès à une connaissance supérieure, et enfin frontière, et retour volontaire ou non dans le corps.

Ajoutons que le souvenir de tout ce cheminement reste vivace pour le restant de l’existence, et il nous faudrait alors admettre, du point de vue sceptique, qu’un résidu d’activité cérébrale probablement chaotique de trente secondes (et non encore observé chez l’homme) produit dans l’imagination des effets plus rationnels et mieux organisés que ceux d’un cerveau en parfait état de marche. Il nous faudrait admettre que le caractère précis, cohérent, lucide, prégnant, systématique des expériences soit le fait de cerveaux en voie d’extinction. »

Yann Flipo, « Philosopher après les EMI », Le Philosophoire, 2016.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

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