La répression bolchévik aurait été moins forte sans le soutien des grandes puissances à la contre-révolution
Résumé
Citations
« À Pétersbourg, les agents officiels de l’Entente, et tout particulièrement la Mission militaire française, agissant de concert avec les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks, organisaient ouvertement la résistance dès le deuxième jour de la révolution. Ils mobilisèrent, armèrent et dirigèrent contre nous les aspirants (junkers) et la jeunesse bourgeoise. La révolte des junkers du 10 novembre a coûté cent fois plus de pertes que la révolution du 7 novembre. L’aventure Kerensky-Krasnov contre Pétersbourg, suscitée par l’Entente, devait introduire naturellement dans la lutte les premiers éléments d’acharnement. Le général Krasnov fut néanmoins remis en liberté sur parole. L’insurrection de Yaroslav (au cours de l’été 1918), qui coûta tant de victimes, fut organisée par Savinkov, sur les ordres de l’ambassade de France et à ses frais. Arkhangel fut pris selon le plan des agents militaires et navals anglais, avec le concours des vaisseaux de guerre et des aéroplanes anglais. L’avènement de Koltchak, l’homme de la finance américaine, a été le fait des légions étrangères tchécoslovaques, à la solde du gouvernement français. Kalédine et Krasnov, premiers leaders de la contre-révolution du Don, que nous avions remis en liberté, ne purent obtenir quelques succès partiels que grâce à l’aide financière et militaire de l’Allemagne. En Ukraine, le pouvoir soviétique fut renversé au début de 1918 par le militarisme allemand. C’est avec les moyens financiers et techniques de la France et de la Grande-Bretagne que l’armée contre-révolutionnaire de Denikine fut créée. Ce n’est que dans l’espoir d’une intervention de l’Angleterre et par suite de son aide matérielle que l’armée de Youdénitch fut organisée. Les politiciens, les diplomates et les journalistes des pays de l’Entente, débattent en toute franchise, depuis deux ans, la question de savoir si la guerre civile en Russie est une entreprise suffisamment avantageuse pour qu’on la puisse financer. Dans de telles conditions, il faut un crâne dur comme la pierre pour rechercher les causes du caractère sanglant de la guerre civile en Russie dans la mauvaise volonté des bolcheviks et non dans la situation internationale. »
« "Plutôt les Huns que le Bolchevisme " se justifiait cyniquement Churchill à travers une formule que l'histoire retiendra comme ayant au moins le mérite de ne pas laisser planer de doutes quant au véritable visage de leurs "blancs" partenaires. Et pour cause. Lorsque, durant l'été 1918, la coalition finalise son accord avec les Russes blancs, opposants monarchistes partisans du tsar, elle le fait sans rien pouvoir ignorer des forfaits déjà perpétrés par ses associés dont les mains sont encore entachées du sang de la révolution finlandaise, qui vient d'être réprimée sauvagement dans l'espoir de priver Pétrograd d'un allié contestataire encombrant. Avec l'appui de l'armée allemande, la terreur blanche s'y est littéralement déchaînée à partir de janvier 1918. Les généraux blancs ont fait mitrailler des milliers de prisonniers, tué des dizaines de milliers de civils et en ont envoyé bien plus encore dans de sinistres camps de concentration. »
« Pour cette période M. Werth va multiplier les mensonges par omission. Un exemple parmi bien d'autres : le Livre Noir ne dit rien de l'intervention militaire de la France, des USA, du Canada, du Japon et d'une douzaine d'autres pays en faveur des Blancs dès septembre 18. Pour effrayer le lecteur, on énumère les mesures répressives prises par le pouvoir. Elles apparaissent comme des cruautés gratuites, puisqu'on minimise à outrance le danger contre-révolutionnaire, et qu'on passe quasiment sous silence les exactions des blancs. »