La lutte pour un revenu de base ne doit pas remplacer celle pour une meilleure protection sociale
Résumé
Citations
« En découplant complètement le travail et les protections, l’éventualité d’un revenu d’existence ou de citoyenneté sanctionne le renoncement à ces tentatives qui sont aussi le nerf des luttes à mener sur le front du travail. Pour le dire un peu brutalement, elle entérine les exigences du capital et du marché et lui laisse toute la place. Car pourquoi le marché et le capital ne profiteraient-ils pas de cet abandon des protections attachées au travail pour resserrer encore leur emprise ? Un stock de travailleurs potentiels déjà partiellement rémunérés par un médiocre revenu de subsistance constituerait une nouvelle armée de réserve sur laquelle le nouveau capitalisme pourrait librement puiser au moindre coût. »
« Aujourd’hui, ce dont nous avons besoin ce n’est donc pas d’une allocation universelle, mais d’une extension de notre sécurité sociale. Attaquée de toutes parts, il faut la renforcer et non la détruire. En effet, le système d’allocation universelle n’a pas le monopole de l’individualisation des droits et du découplement du revenu et du travail (pensons aux retraites, au chômage…). Nous devons évidemment prendre les lacunes du système actuel au sérieux et revendiquer l’individualisation des droits sociaux, l’instauration de minimums sociaux à hauteur du seuil de pauvreté et le renforcement de la spécificité de notre système. Ainsi, au lieu de prendre le lent démantèlement de notre sécurité sociale pour une réalité inéluctable, battons-nous pour la reconstruire de manière encore plus ambitieuse. »