La division de la classe ouvrière dans le passé ne l'a pas empêchée de s'organiser et de lutter
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« Patrick insiste beaucoup sur la dispersion du prolétariat, sa diversification, sa précarisation, comme autant d’obstacles à une conscience commune, et à l’organisation. Mais quelle était la situation du prolétariat à la fin du XIXe et au début du XXe à l’époque de Jaurès ? Ou dit autrement : est-ce que cette situation de précarité et de dispersion infiniment plus grande qu’aujourd’hui a empêché un Jaurès de jouer le rôle qui a été le sien, et au-delà, des dizaines de milliers de prolétaires de s’organiser dans un parti politique (le PS-SFIO disposant de plus d’une centaine de députés en 1914), des centaines de milliers dans une CGT révolutionnaire dirigée par le courant anarchiste ? Ce qui peut être pourrait nous interroger autrement sur ce qui fait défaut aujourd’hui.
Il faut par exemple imaginer que l’une des grèves ouvrières les plus importantes à l’époque du Second empire dans les années 1860 a eu lieu non pas au Creusot (qui existait déjà) ni dans les mines comme nous le raconte Zola dans Germinal, mais à Paris, avec plus de 10 000 ouvriers bronziers en grève pendant de longues semaines dispersés entre plusieurs centaines d’ateliers encore de type artisanal. Comment ont-ils fait ?
On peut aussi rappeler que la première grande grève dirigé par le tout jeune Parti communiste en 1924 – qui en a fait un conflit « exemplaire », réellement marquant dans la vie politique nationale, et tremplin pour la première campagne législative mené par le parti au même moment – n’a eu lieu ni chez monsieur Renault ni chez monsieur Berliet, mais à Douarnenez avec des sardinières (les « Penn sardines »), au fin fond de la Bretagne de Bécassine, dans des conditions autrement plus difficiles que bien des luttes aujourd’hui. Les grands centres industriels n’ont pas toujours été à la pointe de la lutte de classe, dans le passé déjà. Ce qui n’enlève rien à leur importance et au rôle qu’ils peuvent jouer à certains moments, mais sans être prisonniers de certains schémas sans doute un peu rigides. »Jean-François Cabral, « Quelques remarques sur les « mobilisations émancipatrices à partir de l’expérience française » », 13/09/2013.
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Débat parent
- La classe ouvrière est-elle la seule classe révolutionnaire ?