La dégénérescence bureaucratique de l'État soviétique s'explique par l'isolement de l'URSS et son encerclement par les pays capitalistes
Résumé
Citations
« L’isolement de l’URSS n’a pas eu immédiatement, il est vrai, les graves conséquences que l’on pouvait redouter : le monde capitaliste était trop désorganisé et paralysé pour manifester toute sa puissance potentielle. La "trêve" a été plus longue que l’optimisme critique ne permettait de l’espérer. Mais l’isolement et l’impossibilité de mettre à profit les ressources du marché mondial, fût-ce sur des bases capitalistes (le commerce extérieur étant tombé au quart ou au cinquième de ce qu’il était en 1913) entraînaient, outre d’énormes dépenses de défense nationale, une répartition des plus désavantageuses des forces productives et la lenteur du relèvement de la condition matérielle des masses. Le fléau bureaucratique fut cependant le produit le plus néfaste de l’isolement. »
« Les normes politiques et juridiques établies par la révolution d’une part exercent une influence favorable sur l’économie arriérée et, de l’autre, souffrent de l’action paralysante d’un milieu arriéré. Plus longtemps l’URSS demeurera dans un entourage capitaliste et plus profonde sera la dégénérescence de ses tissus sociaux. Un isolement indéfini devrait infailliblement amener, non l’établissement d’un communisme national, mais la restauration du capitalisme. »
« La révolution internationale marquerait la fin du danger venu de l’extérieur, cause complémentaire de la bureaucratisation. La disparition de la nécessité de dépenser une part énorme du revenu national pour l’armement élèverait plus encore le niveau de vie et le niveau culturel des masses. Dans ces conditions, la nécessité du gendarme répartiteur disparaîtrait d’elle-même. L’administration d’une coopération gigantesque remplacerait très vite la puissance gouvernementale. »