La classe ouvrière est majoritaire en France quand on ne comprend pas que les ouvriers d'industrie

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Argument contreCet argument est une objection à La classe ouvrière est en voie de disparition.
Mots-clés : Classe ouvrière[ modifier ].

RésuméRésumé

CitationsCitations

« Sur la base des deux critères [vente de la force de travail et extorsion de plus-value ainsi que non-participation à la chaîne de commandement du capital], la classe ouvrière comprend :

  • les ouvriers industriels identifiables à partir de leur image « traditionnelle », dans le secteur « primaire » (ouvriers agricoles, marins pêcheurs, mineurs), dans le « secondaire » (bâtiment, travaux publics, industrie manufacturière) ou dans le « tertiaire » (transports et services, privés ou publics), qualifiés et non-qualifiés. Ils sont encore 7 millions et représentent environ 25 % de la population active, ce qui est loin d’être négligeable.

Au sein du « tertiaire », qui comprend 75 % des salariés, il faut compter avec :

  • les employés, et les ouvriers qui n’apparaissent plus comme tels, dont le statut et/ou l’emploi ont été « tertiarisés ». Soit l’emploi relevait des fonctions « supports » de l’industrie : nettoyage, maintenance, etc., et a été externalisé, soit il a tout simplement « basculé » sur le papier dans la case « services ». Les ouvriers intérimaires, même s’ils occupent un emploi industriel (presque un demi-million aujourd’hui), sont systématiquement comptés comme « employés » parce que leur employeur, les agences d’intérim sont des sociétés de services. L’important est que si, au sens de l’INSEE, les « employés » du « tertiaire » sont la « CSP » la plus grande, ils ne constituent aucunement une classe autonome.
  • Ces deux premières catégories s’étendent aux travailleurs ayant un emploi précaire (non seulement leurs revenus sont les plus modestes, mais de plus ils ont le moins de chance d’être employés continûment ou même seulement régulièrement) : CDD et intérimaires, travailleurs à domicile (notamment télétravail et « auto-entrepreneurs »), stagiaires, apprentis, les plus fragiles étant les travailleurs de l’économie souterraine (travail « au noir » : textile, services au particulier)… Et à tous les chômeurs qui ne pourraient prétendre qu’à des emplois d’ouvriers ou d’employés (les plus nombreux), et à plus forte raison la partie la plus pauvre et la plus marginalisée parmi les chômeurs chroniques, jusqu’aux degrés maximaux du paupérisme(lumpenproletariat).
  • Mais il faut aussi inclure les travailleurs dont l’emploi s’est prolétarisé, même s’ils n’étaient pas ouvriers antérieurement. Outre les employés subalternes, cela concerne une fraction par définition très élastique des « cadres et professions intermédiaires », qui représentent environ 25 % (plus de 6 millions) de la population active en 2012 tous secteurs confondus. La prolétarisation de fractions importantes de ces « couches moyennes » est une donnée clé de la période de transition actuelle. Véritable mille-feuille, ces couches concernent tout particulièrement les travailleurs « intellectuels » qui ne sont pas simplement « employés » : informaticiens, techniciens de laboratoire, enseignant-e-s (primaire et secondaire), contremaîtres, cadres administratifs d’échelon subalternes du privé ou du public (gestion, comptabilité), etc.

De ce fait, on voit que la classe ouvrière, en un sens à la fois englobant et scientifique, reste aujourd’hui la classe de travailleurs employés majoritaire en France, qui augmente de façon importante quand on inclut les travailleurs au chômage, et même si en son sein elle n’est plus à majorité industrielle. »

Courant communiste révolutionnaire du NPA, La classe ouvrière en France : Mythes & réalités, n°2, mai 2014.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLa classe ouvrière inclut une partie des travailleurs des services
  • Argument pourLa classe ouvrière inclut les employés
  • Argument pourLa classe ouvrière inclut les travailleurs intellectuels
  • Argument pourLa classe ouvrière inclut les chômeurs

Arguments contreObjections

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