L'Europe occidentale est-elle en déclin ?
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Sommaire
- 1 Présentation
- 2 Carte des familles d'arguments
- 3 Arguments POUR
- 3.1 1. Un déclin économique
- 3.1.1 Le monde occidental est dans une crise économique et financière qui va s'aggraver
- 3.1.2 L'Europe occidentale suit un modèle de développement court-termiste
- 3.1.3 L'Europe n'a plus les moyens de sa politique sociale
- 3.1.4 L'Europe est dépassée par les puissances émergentes
- 3.1.5 L'Europe devient un désert industriel
- 3.1.6 L'automatisation et l'informatisation détruisent les emplois peu qualifiés
- 3.1.7 L’Europe vit une crise de l’avenir
- 3.1.8 La promesse du progrès est bafouée
- 3.1.9 L'Europe occidentale devient de plus en plus inégalitaire
- 3.1.10 Objections à la famille d'arguments "Un déclin économique"
- 3.2 2. Un déclin politique
- 3.2.1 La fin du monde unipolaire
- 3.2.2 Une faiblesse militaire
- 3.2.3 La crise des institutions
- 3.2.4 Un alignement sur la politique étrangère américaine
- 3.2.5 Un recul de la démocratie
- 3.2.6 La perte de cohésion nationale
- 3.2.7 L'abstention aux élections et l'anomie
- 3.2.8 Des pays dirigés par une élite de plus en plus coupée des citoyens ordinaires
- 3.2.9 Objections à la famille d'arguments "Un déclin politique"
- 3.3 3. Une baisse globale de la qualité de la vie
- 3.3.1 Une hausse de la pollution de l'air, de l'eau et des maladies environnementales
- 3.3.2 La montée de la malbouffe
- 3.3.3 L'explosion des maladies dues au mode de vie
- 3.3.4 La détérioration des relations humaines
- 3.3.5 La montée de l'insécurité
- 3.3.6 Une baisse de la qualité de vie au travail
- 3.3.7 Des transports qui s'allongent
- 3.3.8 La privatisation des services publics
- 3.3.9 La dégradation des conditions de vie des personnes âgées
- 3.3.10 Une montée du malaise existentiel
- 3.3.11 La dureté de la condition paysanne
- 3.3.12 Objections à la famille d'arguments "Une baisse globale de la qualité de la vie"
- 3.3.13 L'Europe fait venir des immigrés qui déstabilisent son identité
- 3.3.13.1 La "question identitaire" est une fausse question, qui masque les véritables enjeux
- 3.3.13.2 Le discours sur l'identité relève d'une mythologie nationaliste
- 3.3.13.3 Il existe au moins quatre conceptions de l'identité
- 3.3.13.4 L'identité n'est pas quelque chose de figé
- 3.3.13.5 Les difficultés sont passagères, il faut voir le renforcement de l'Europe par cet apport migratoire sur le long terme
- 3.3.13.6 L'identité de l'Europe se définit par l'ouverture à l'Autre et le cosmopolitisme
- 3.3.13.7 L'identité est définie par l'adhésion à un projet et non par le droit du sol
- 3.3.13.8 La notion d'identité n'est pas pertinente
- 3.3.13.9 L'identité de l'Europe est une structure juridique
- 3.3.13.10 L'immigration constitue un atout
- 3.3.14 L'intégration est en échec
- 3.3.15 "On assimile des individus, pas des peuples"
- 3.3.16 Il y a un choc migratoire et un "remplacement des populations"
- 3.3.17 Il n'y a pas réellement besoin d'une telle immigration
- 3.3.17.1 Les immigrés paieront les retraites
- 3.3.17.2 Les immigrés répondent aux besoins en emplois
- 3.3.17.3 L'immigration permet de créer des écoles, de maintenir des services publics, de relancer le logement, etc.
- 3.3.17.4 Les immigrés soutiennent des secteurs entiers de l'économie (bâtiments, services à la personne, restauration, hôpitaux...)
- 3.3.18 L'immigration coûte plusieurs milliards par an
- 3.3.19 L'Europe n'a pas assez de logements et d'emplois pour accueillir de nouveaux arrivants
- 3.3.20 Objections à la famille d'arguments "Un déclin démographique et un choc migratoire"
- 3.4 5. L'idéologie multiculturaliste détruit la cohésion des nations européennes
- 3.4.1 L'idéologie multiculturaliste conduit à l'inversion du devoir d'intégration
- 3.4.2 La fin de l'héritage et des nations
- 3.4.3 Les "accommodements raisonnables" favorisent le communautarisme
- 3.4.4 Le récit national est attaqué par une histoire mondiale tronquée
- 3.4.5 La liberté des individus doit primer sur les exigences de la famille, de la religion ou de la communauté d'origine
- 3.4.6 Objections à la famille d'arguments "L'idéologie multiculturaliste détruit la cohésion des nations européennes"
- 3.4.6.1 Le multiculturalisme est une chance et non un problème
- 3.4.6.2 Les tensions viennent d'une gestion néocoloniale des quartiers
- 3.4.6.3 C'est en laissant les différences et les cultures s'exprimer que l'on évitera les conflits
- 3.4.6.4 Une société peut fonctionner sur la base de règles communes
- 3.5 6. L'islamisation de l'Europe
- 3.5.1 A échelle historique, l'Europe s'islamise
- 3.5.2 Laïcité vs islamisation
- 3.5.3 La montée de la défiance
- 3.5.3.1 "Un engrenage qui pourrait dresser les populations les unes contre les autres" (Abdennour Bidar)
- 3.5.3.2 La stigmatisation des musulmans est contraire à nos valeurs essentielles
- 3.5.3.3 L'islam radical représente une infime minorité
- 3.5.3.4 Les musulmans sont les premières victimes de l'islamisme
- 3.5.3.5 Beaucoup de musulmans combattent l'islamisme
- 3.5.3.6 La plupart des musulmans ont adopté l'idéal « Liberté, égalité, fraternité »
- 3.5.4 Le réenracinement des deuxième et troisième générations
- 3.5.5 Objections à la famille d'arguments "L'islamisation de l'Europe"
- 3.5.5.1 La peur de l'Islam fait le jeu de l'extrême-droite
- 3.5.5.2 Il n'existe pas un islam, mais des islams
- 3.5.5.3 Les religions correspondent à ce que les gens en font
- 3.5.5.4 Il faudrait prendre exemple sur le Consistoire de Napoléon pour l'islam de France
- 3.5.5.5 Les musulmans se séculariseront comme naguère les catholiques
- 3.5.5.6 Au lieu d'alimenter le "choc des civilisations", œuvrer à l'islam des Lumières avec de nombreux musulmans
- 3.5.5.7 La grille de lecture par la religion est erronée
- 3.6 7. Le spectre d'une guerre civile
- 3.6.1 Il y a de nombreux territoires perdus de la République
- 3.6.2 Le vivre ensemble et l'antiracisme sont en échec
- 3.6.3 La condition des femmes régresse dans les quartiers
- 3.6.4 Les gouvernements européens laissent la situation se dégrader
- 3.6.5 L'ultra-droite attend la confrontation
- 3.6.6 Le spectre de la guerre civile
- 3.6.7 Objections à la famille d'arguments "Le spectre d'une guerre civile"
- 3.6.7.1 Les citoyens réagissent avec mesure
- 3.6.7.2 Les attentats ne divisent pas la société, qui manifeste contre eux dans toutes ses composantes
- 3.6.7.3 Personne n'a envie de confrontation violente
- 3.6.7.4 Si la "guerre civile" devait se passer, elle aurait déjà eu lieu
- 3.6.7.5 Les Etats européens sont suffisamment solides pour éteindre les incendies (dissolution des groupes extrémistes, etc.)
- 3.6.7.6 Il est possible de résoudre les conflits "communautaires" au lieu de prophétiser la fin (ou la guerre civile)
- 3.7 8. Un déclin culturel
- 3.7.1 L'américanisation des mœurs et de la société
- 3.7.2 Un recul de la liberté d'expression
- 3.7.3 Une régression démocratique
- 3.7.4 L'imposition du politiquement correct de type américain
- 3.7.5 La fin des débats de qualité
- 3.7.6 Une perte de la diversité culturelle
- 3.7.7 Un recul de l'éducation
- 3.7.8 La dégradation de l'urbanisme
- 3.7.9 Une haute culture en régression
- 3.7.10 La fin du modèle de l'école républicaine
- 3.7.11 Objections à la famille d'arguments "Un déclin culturel"
- 3.7.11.1 L'accès aux biens culturels s'est démocratisé
- 3.7.11.2 Ce sont de vieux ronchons qui regrettent le passé et ils sont ringards
- 3.7.11.3 Il existe une vie culturelle foisonnante
- 3.7.11.4 Les formes culturelles dépassées s'effacent au profit de nouvelles
- 3.7.11.4.1 On tombe dans le relativisme culturel
- 3.7.11.4.2 Il y a un assassinat de la culture dont les gens ne s'aperçoivent pas
- 3.7.11.4.3 La grande culture occidentale est délégitimée
- 3.7.11.4.4 "Quand j'entends le mot 'culture', je sors mon revolver"
- 3.7.11.4.5 Si la culture mène au totalitarisme, l'inculture mène à la démocratie
- 3.8 9. Un déclin moral
- 3.8.1 Le monde occidental cultive la haine de soi et la culpabilité
- 3.8.2 La montée de l'insignifiance
- 3.8.3 Le vide spirituel du monde occidental entraînera sa perte
- 3.8.4 La philosophie est en crise
- 3.8.5 Le libéralisme tue l'Occident
- 3.8.6 Un sentiment morbide de malaise et d'angoisse
- 3.8.7 L'éloignement de la nature
- 3.8.8 Une perte de sens esthétique
- 3.8.9 Un déclin moral d'élites qui ne pensent plus au bien commun
- 3.8.10 Le relativisme favorise l'enfermement identitaire et fait le lit de l'intolérance
- 3.8.11 La fragmentation des savoirs et la fin des Grands récits
- 3.8.12 La fin de la civilisation
- 3.8.13 L'ère du vide
- 3.8.14 Objections à la famille d'arguments "Un déclin moral"
- 3.9 10. Un sentiment de vide et un désir de mort
- 3.9.1 La civilisation occidentale est criminelle par essence
- 3.9.2 Un désir de mort que l'on voit à l'oeuvre par mille symptômes
- 3.9.3 L'Europe a perdu son élan vital
- 3.9.4 L'Europe occidentale laïque s'effondrera nécessairement car il n'existe pas de société humaine sans religion
- 3.9.5 L'individu occidental entretient un rapport faux avec l'existence et le monde, c'est pourquoi il détruit la planète
- 3.9.6 La raison instrumentale conduit le monde occidental à l'abîme
- 3.9.7 Objections à l'argument "Un sentiment de vide et un désir de mort"
- 3.1 1. Un déclin économique
- 4 Arguments CONTRE
- 4.1 1. L'Europe est un attracteur
- 4.2 2. Un lieu de concentration des richesses
- 4.2.1 L'Europe est la première puissance économique
- 4.2.2 Les Etats-unis sont la première puissance militaire
- 4.2.3 L'Europe produit un grand nombre de brevets, de livres, d’œuvres d'art
- 4.2.4 Les Européens se sentent heureux
- 4.2.5 Objections générales à l'argument "Un lieu de concentration des richesses"
- 4.3 3. Une puissance politique
- 4.4 4. Un progrès scientifique et moral
- 4.4.1 Les normes juridiques et morales vont vers un adoucissement général
- 4.4.2 On constate l'extension des droits pour les minorités et les animaux
- 4.4.3 Le niveau d'éducation augmente
- 4.4.4 La douleur est beaucoup mieux prise en compte
- 4.4.5 La protection sociale tend à se développer
- 4.4.6 Les conditions de travail s'améliorent
- 4.4.7 La généralisation d'Internet conduit à une meilleure prise en compte des citoyens
- 4.4.8 Objections générales à l'argument "Un progrès scientifique et moral"
- 4.5 5. Une société de plus en plus écologique et éthique
- 4.5.1 L'Europe connaît une révolution écologique et éthique
- 4.5.2 Le investissements éthiques, le commerce équitable, dessinent une économie respectueuse des humains et de la nature
- 4.5.3 Des éco-quartiers, écocités et écovillages se développent
- 4.5.4 L'explosion du bio
- 4.5.5 On relocalise la production et privilégie les circuits-courts
- 4.5.6 La vision de la santé change
- 4.5.7 Les mentalités aspirent à des relations plus coopératives
- 4.5.8 Objections générales à l'argument "En transition vers une société plus écologique et éthique"
- 4.6 6. Une société multiculturelle épanouissante
- 4.6.1 Dans sa version forte, le multiculturalisme est vecteur d'espoir
- 4.6.2 La force de l'Europe est sa capacité d'autocritique et de comparatisme
- 4.6.3 Un accès à la diversité du monde et des cultures
- 4.6.4 L'élaboration d'une pensée complexe
- 4.6.5 Une confrontation des modes de vie et des visions du monde
- 4.6.6 Objections générales à l'argument "Une société multiculturelle"
- 4.7 7. Des revirements sont possibles
- 4.8 8. Le déclinisme est un prisme idéologique erroné
- 4.8.1 La notion de déclin est trop vague
- 4.8.2 Toutes les générations disent "c'était mieux avant"
- 4.8.3 La notion de déclin n'a de sens que par rapport à une norme d'une "bonne société"
- 4.8.4 Le déclinisme est alimenté par les médias
- 4.8.5 Il n'y a pas de "choc des civilisations"
- 4.8.6 Il n'y a pas de guerre de religion mais conflits à l'intérieur des religions
- 4.8.7 Le déclinisme conduit à des solutions politiques autoritaires ou dangereuses
- 4.8.8 Les déclinistes ne se fondent pas sur des études sociologiques mais sur des ressentis
- 4.8.9 Les déclinistes se focalisent sur des difficultés passagères sans voir l'avantage à long terme des changements en cours
- 4.8.10 Parler du "déclin" sert à dissimuler les vrais problèmes
- 4.8.11 Objections à l'argument "Le déclinisme est un prisme idéologique erroné"
- 4.8.11.1 {{{2}}} L'Histoire est tragique
- 4.8.11.2 L'universalisme est erroné
- 4.8.11.3 Il existe des aires civilisationnelles distinctes et concurrentes
- 4.8.11.4 L'homme déraciné devient une unité comptable
- 4.8.11.5 Dans un monde multipolaire, il faut une politique de puissance
- 4.8.11.6 Il faut retrouver un sens à la civilisation occidentale
- 4.8.11.6.1 Objections
- 4.8.11.6.2 La notion de "civilisation" n'est pas pertinente
- 4.8.11.6.3 Une civilisation du bonheur et du "moindre mal"
- 4.8.11.6.4 Renouer avec le projet marxiste (Badiou)
- 4.8.11.6.5 Aller vers le transhumanisme (Onfray)
- 4.8.11.6.6 Se convertir à l'islam (Onfray)
- 4.8.11.6.7 Se tourner vers les religions orientales
- 4.8.11.6.8 Retrouver Socrate (Duits)
- 4.8.11.6.9 Inventer des idéaux inédits
- 5 À caser
- 6 Vos retours
- 7 Notes et références
- 8 Pour aller plus loin
- 9 Débats connexes
Présentation[modifier le wikicode]
Citation[modifier le wikicode]
"Michel Onfray : La vérité cruelle est que notre civilisation s'effondre. Elle a duré 1 500 ans. C'est déjà beaucoup. Face à cela, je me trouve dans une perspective spinoziste : ni rire ni pleurer, mais comprendre. On ne peut pas arrêter la chute d'une falaise.
François-Xavier Bellamy. – Je partage avec vous l'impression de voir une civilisation s'effondrer, et le sentiment que personne n'en a encore vraiment pris la mesure ; mais la sagesse ne peut pas être qu'un consentement résigné à ce qui advient! Nous pouvons encore décider, dans nos vies personnelles comme dans nos choix collectifs, de recevoir et de transmettre ce qui dans notre culture demeure fécond, et plus actuel que les faux progrès qu'on nous vend. Malheureusement, de ce point de vue, le débat politique et intellectuel oppose plutôt des liquidateurs de faillite que des décideurs capables de tracer des perspectives."
Un regain du sujet[modifier le wikicode]
Depuis quelques années, le thème du "déclin" est devenu à la mode sous l'impulsion d'un certain nombres d'auteurs appelés "déclinistes", qui s'expriment dans toute l'Europe. Ceux-ci prédisent une agonie de l'Europe occidentale, atteinte de mille symptômes qu'ils se plaisent à énumérer. L'Europe, vieillissante et déprimée, anomique du point de vue économique, aux mains de dirigeants incapables de vision et attachés à une pure gestion comptable, irait vers les abîmes. Elle croirait que l'histoire tragique est finie et ne se préparerait pas à affronter le retour des crises géopolitiques ni des conflits "civilisationnels" qui s'avancent...
Ce discours est souvent l'apanage d'auteurs classés à droite ou dans le camp réactionnaire. Ceux-ci seraient des nostalgiques de la France de jadis, ils nieraient le progrès, auraient peur des avancées sociétales et du métissage, vivraient dans des souvenirs d'un passé mythifié. Leur discours préparerait les esprits aux replis identitaires, voire ferait le jeu des populistes.
Par refus de ces conséquences politiques prévisibles, un certain nombre d'intellectuels et de journalistes récusent à priori ce "déclinisme", renvoyé à une forme de peur psychologique. Ils rejettent ce qui leur apparaît plus comme une réaction affective que le fruit d'une analyse objective et fondée sur les données sociales. Les "déclinistes" sont souvent des essayistes à dominante littéraire voire des romanciers (Houellebecq), méfiants vis-à-vis des sciences sociales.
Le "déclinisme" est bien une idéologie très présente aujourd'hui. Est-elle fondée ? Cette notion de "déclin" correspond-elle à une réalité ?
Cette question revient à esquisser une philosophie de l'histoire au présent : où vont nos sociétés ? Derrière les excès, les outrances ou les aspects non scientifiques, les "déclinistes" ne reposent-ils pas la question du sens de notre "vivre-ensemble" et du vide de grands projets collectifs ? Ne s'agit-il pas de penser le présent, en voyant au-delà des questions purement économiques, pour oser affronter les aspects existentiels de notre malaise collectif ?
Un débat qui a une longue histoire[modifier le wikicode]
La question du "déclin" de l'Occident a une longue histoire. Déjà après la Première Guerre mondiale, quelques auteurs ont considéré que le progrès était une forme d'illusion, et que la société européenne voyait les prémisses de sa fin. Mais c'est à partir de la Seconde Guerre que le diagnostic est apparu comme une évidence ; l'école de Francfort a vu la montée simultanée du communisme d'Etat soviétique et des fascismes, sans oublier la déshumanisation des sociétés libérales. C'est sur le constat de ces échecs multiples, dans une analyse lucide de cet effondrement des idéaux du monde occidental, qu'elle a élaborée sa réflexion.
Plus tard, les précurseurs de l'écologie sont aussi partis du constat des échecs des sociétés industrielles et productivistes, qu'elles s'inspirent d'un modèle libéral, social-libéral ou communiste. Pour eux le productivisme était l'erreur fondamentale commune à toutes ces sociétés.
Plus radical, Heidegger et les courants qui s'en inspirent voient la cause déterminante de cette folie déshumanisante du monde occidental dans ses prémisses ; pour eux, c'est l'usage de la raison comme outil de domination sur le monde, devenue raison instrumentale, qui a causé en cascade la série des catastrophes. Dès ses prémisses, la philosophie masquait un désir de domination qui a accouché de la technique et a voulu "arraisonner" le monde, tant humain que naturel. Il y a une logique qui se poursuivrait, menant de Platon aux Lumières et des Lumières à Hitler, disent alors les plus radicaux, critiques de la civilisation occidentale.
On voit par ces brefs rappels que la question du "déclin de l'Occident" a une longue histoire, et que les "déclinistes" ne sont pas forcément des réactionnaires – il peut aussi s'agir de révolutionnaires qui récusent la voie empruntée par notre société, voire des utopistes qui rêvent à une autre civilisation.
Néanmoins nous ne pourrons pas traiter toutes ces approches, pour resserrer le débat sur les courants d'idées contemporains, qui s'affrontent autour de ces questions.
Nous laisserons en bibliographie les références d'auteurs "classiques" sur le sujet du déclin pour permettre d'élargir la perspective.
Les familles d'acteurs[modifier le wikicode]
Aujourd'hui, les thèmes du "déclin", qu'ils soient justifiés ou non, sont au cœur du débat. En ce sens, les "déclinistes" ont remporté une victoire idéologique et ont relégué les conceptions plus optimistes, tournées vers l'avenir et le progrès, à l'arrière-plan. On peut croire que les théories "déclinistes" sont exagérées, voire traverses de fantasmes et motivées plus par l'émotion que par la raison ; on ne peut pas les ignorer.
Le débat porte principalement sur trois aspects.
- Pour les souverainistes et les antimondialistes, le déclin vient principalement de "la mondialisation" : les pays européens sont soumis au joug de puissances financières et politiques "mondialistes" qui imposent des normes juridiques et économiques au désavantage des peuples, et au bénéfice des grands groupes financiers (ou des Etats-Unis) ;
- Pour les populistes et les droites radicales, le déclin vient principalement de l'immigration, de la perte de "cohésion nationale", du multiculturalisme, voire de "l'islamisation" ;
- Pour les anti-américainistes et porteurs du « modèle européen » (faute de meilleure appellation), le déclin vient de l'américanisation, qui est souvent culturelle (langue, séries, musiques...) mais bien plus profonde, et affecte les mœurs, l'économie et l'ensemble des modes de vie et du rapport au monde des Européens.
Ces trois positions se recoupent parfois mais peuvent aussi s'opposer. Ainsi certains courants de gauche peuvent dénoncer la mondialisation mais considérer comme des fantasmes les discours sur "l'islamisation", et comme du racisme le rejet de l'immigration ; de même, certains partisans du libéralisme et du mondialisme peuvent rejoindre les populistes sur des thématiques conservatrices, constituant un courant "libéral-conservateur", alors que d'autres libéraux, au nom de la liberté de circulation et de l'économie ouverte, rejoignent la gauche sur l'immigration dans la volonté d'ouverture des frontières. Politiquement, ces ambiguïtés ne se retrouvent pas, puisqu'on a clairement à gauche un camp anti-mondialisation (économique, voire parfois culturelle), et à droite un camp anti-immigration – à tel point qu'un récent sondage considère que le marqueur le plus accentué gauche/droite est bien cette question de l'immigration.
Le débat sur le déclin et ses différentes facettes se retrouve dans toute l'Europe, notamment au travers de livres-chocs : en France, le succès d'Eric Zemmour avec Le suicide français (500 000 exemplaires), en Allemagne, le livre de Thilo Sarrazin, L'Allemagne disparaît (les 25 000 exemplaires de la première édition ont été vendus le jour même de sa sortie), au Royaume-Uni, le livre La mort de l'Europe, évoquent tous une thématique commune. Le clivage entre déclinistes, conservateurs, critiques ou ennemis du multiculturalisme, et progressistes, adeptes de l'ouverture à l'Autre et des avancées sociétales, structure en partie les débats de société.
On peut considérer que cette opposition forme un des clivages essentiels, clivage qui ne se recoupe pas toujours avec des forces politiques identifiées – même si, on l'a vu, un réel recoupement avec le clivage "gauche/droite" pourrait se lire au travers du thème de l'immigration, clivage ne rendant pas compte de tous les aspects du débat. Pour certains auteurs, il s'agit fondamentalement de la défense des Lumières – qui se trouve "polluée" par des thèmes nationalistes et xénophobes.
"L'esprit critique, l'affirmation de l'autonomie individuelle, le rejet des formes d'autorité refusant tout lien contractuel [...] sont autant d'idées qui furent certes formulées en Occident mis qui ne sont pourtant liées de façon essentielle à aucune ethnie, aucune couleur de peau ni aucune religion. Le projet des Lumières n'est pas le seul fait de penseurs occidentaux, d'autres y ont collaboré, et ses principes ne sont pas considérés comme pertinents – ou du moins attirants – uniquement en Europe et en Amérique du Nord. Sauf que, soumise au politiquement correct et trop occupée à continuer de se flageller pour les péchés du passé, une grande partie de la gauche européenne et américaine ne défend plus avec constance et fierté les piliers des Lumières. La défense de notre culture se retrouve donc pour ainsi dire externalisée, laissée à la droite. [...] Les effets sont dévastateurs parce que, au lieu de mettre en avant les fondamentaux des Lumières, la droite insiste sur les caractéristiques et les intérêts nationaux et, de ce fait, mise exactement sur la tactique qui, dans la première moitié du XXeme siècle, a plongé l'Europe dans l'enfer et la barbarie." (C. Strenger, Le mépris civilisé, Belfond 2016, p. 26)
Un auteur comme Carlo Strenger appelle donc la gauche à se ressaisir et à ne plus "externaliser" la défense des valeurs des Lumières à la droite. Il tente de re-positionner le discours sur "le déclin" en un débat plus légitime sur les principes fondateurs de nos sociétés.
Le débat autour du "déclin" est difficile à mettre en oeuvre sereinement, car les principaux camps (pro et anti mondialisation, pro et anti-immigration) s'accusent mutuellement et font surtout porter la discussion sur le terrain moral. Ainsi, rejeter l'immigration est se montrer raciste, ou au contraire vouloir l'ouverture des frontières, serait être "bisounours" et ne pas voir la réalité. Au lieu de poser à plat les arguments et de se situer le plus possible sur le plan de la raison, on attise les passions et les positions deviennent parfois caricaturales ou extrémistes. Le plus inquiétant dans cette configuration est que certains acteurs ne veulent plus débattre, car ils considèrent leurs adversaires comme des "ennemis" à détruire, et dont les arguments n'ont même pas à être envisagés. Le climat redevient quelque peu similaire à celui qui prévalait aux heures les plus idéologiques de la société, quand pro et anti-communistes s'affrontaient et s'invectivaient. Nous voudrions poser les bases d'un débat qui ne soit pas caricatural, où tous les arguments puissent être examinés, même s'ils choquent ou semblent fantasmatiques. Lutter contre les illusions est à ce prix.
Carte des familles d'arguments[modifier le wikicode]
Arguments POUR[modifier le wikicode]
Oui, car le monde occidental est déjà mort avec la Seconde Guerre mondiale
Oui, mais ce n’est pas simplement l’Occident qui va décliner, ce sont tous les peuples qui vont le suivre dans une descente aux abimes pour n’avoir pas à temps été économes en tout : « La plus grande caractéristique de la civilisation orientale est de connaître le contentement, alors que celle de l’Occident est de ne pas le connaître. » Cette maxime de Hu-Shih résume à elle seule la boulimie sans retenue de la civilisation du toujours plus qui amènera la planète au chaos. (Chitour)
Le déclin se ressent au niveau individuel. La nouvelle génération ne se sent pas décliner. Le "sentiment de déclin" est lié à la vision pessimiste diffusée par les médias.
Le monde passe d'une domination sans partage de l'Occident (monde uni-polaire) au début du XXème siècle à un monde multi-polaire (équilibre de plusieurs super-puissances).
1. Un déclin économique[modifier le wikicode]
Le monde occidental est dans une crise économique et financière qui va s'aggraver
Écrire un résumé de l'argument.
La crise économique va être surmontée et la "machine" repartira
Écrire un résumé de l'objection.
L'Europe occidentale suit un modèle de développement court-termiste
L'Europe n'a plus les moyens de sa politique sociale
L'Europe est dépassée par les puissances émergentes
Écrire un résumé de l'argument.
L'Union européenne constitue la première puissance économique mondiale
Les 28 Etats membres de l'Union européenne ne représentent que 508 millions d’habitants, mais ils constituent la première puissance économique mondiale.
L'Europe devient un désert industriel
Disparition des grandes unités de production dans les années 80 du siècle dernier : textile, acier, même voitures.
Des pays comme la France ou le Royaume-Uni perdent leur industrie lourde, délocalisent leur production.
Les emplois ouvriers disparaissent, mettant en chômage une partie importante des populations.L'automatisation et l'informatisation détruisent les emplois peu qualifiés
L’Europe vit une crise de l’avenir
Les nouvelles générations ne croient plus qu’elles vivront mieux que celles qui les ont précédées.
Ref (Chitour2) (Rapport publié par l’Institut de recherche sociale d’Ipsos MORI : « Le postulat d’un avenir systématiquement meilleur pour la génération à venir n’existe plus dans une majeure partie de l’Occident. » https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-144115-loccident-cette-civilisation-en-declin-1175980.phpLa promesse du progrès est bafouée
L'Europe occidentale devient de plus en plus inégalitaire
Concentration des richesses chez les hyper-riches et recul voire une disparition des classes moyennes (Réf. Pinçon-Charlot)
On voit l'émergence d'une société à deux vitesses, avec les insiders privilégiés et les outsiders précarisés
Guilluy analyse de "La France périphérique"Objections à la famille d'arguments "Un déclin économique"[modifier le wikicode]
Objection à écrire
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2. Un déclin politique[modifier le wikicode]
La fin du monde unipolaire
Une faiblesse militaire
La crise des institutions
Les institutions assurent la solidité de la société. Or celles-ci s'effritent. Crise de l'État, de la famille, de la Ve République, du contrat, des institutions européennes, de la justice… Ces institutions sont contestées et les citoyens considèrent qu'elles fonctionnent mal.
"(...) la violence symbolique exercée ordinairement par l’institution ne va plus de soi (les notes des enseignants peuvent se trouver contestées, les décisions du tribunal violemment remises en cause) et les demandes de justification se multiplient : les malades réclament des droits, les prisonniers un traitement plus humain. Loin de se réduire au programme institutionnel caractéristique des institutions punitives (de la prison au pensionnat, de la maison de redressement à l’hospice), magistralement décrites par Michel Foucault dans Surveiller et punir (1975), les institutions font désormais l’objet de remises en question parfois explicites, à la manière de la police, perçue lors de ses interventions dans les quartiers dits difficiles comme une puissance hostile, occupant indûment un territoire étranger."
https://www.alternatives-economiques.fr/crise-institutions/00037133
Cette "crise des institutions" accompagne le besoin d'émancipation
Ecole, justice, police, famille etc. sont des carcans qui empêchent l'individu de se libérer et d'exprimer sa personnalité. Qu'elles soient contestées est positif.
Au contraire, on assiste à un retour de l'ordre
On a jamais autant exalté le mariage et la famille ; la justice reste respectée et domine la société, avec parfois une dérive vers l'envie du pénal. L'école républicaine continue d'être un pilier de la société.
Un alignement sur la politique étrangère américaine
Réintégration de l'OTAN sous Sarkozy, Hollande en Syrie, tensions avec la Russie, etc.
Politique qui perd son indépendance et son équilibre : au Proche-Orient, face à la Russie voire à la Chine
L'Europe a encore une voix importante
Deux États européens possèdent le droit de véto au conseil de l'ONU (France, Royaume-Uni), trois si l'on compte la Russie (partagée entre l'Europe et l'Asie, capitale en Europe)
Un recul de la démocratie
La perte de cohésion nationale
François Hollande dans son ouvrage d'entretiens ("Un Président ne devrait pas dire cela") évoque les divisions internes aux sociétés européennes, parlant de "sécessions" ; l'ouvrage collectif "Les Territoires perdus de la République" dénonçait déjà cette situation mais celle-ci irait s'envenimant jusqu'à l'éclatement de "guerres civiles" (discours attribué aux "néo-réacs" : Rioufol "La guerre civile qui vient", mais que l'on trouve chez des observateurs de diverses tendances, par exemple le psychosociologue Charles Rojzmann "Vers la guerre civile"...).
L'Etat entretient le mythe de la guerre civile pour des raisons politiques
En suscitant des peurs irrationnelles, l'Etat justifie des mesures répressives. Au lieu de s'attaquer aux véritables causes des tensions, il pratique une politique sécuritaire qui va se renforcer, car plus elle s'étend, moins elle donne de résultats, ce qui provoque une fuite en avant.
"Il y a dix ans, dans une somme particulièrement lucide sur notre monde, La Dissociété, Jacques Généreux avait pris le parti de dénoncer ce qu’il comprenait déjà comme une guerre civile. Dans le même sens que Giorgio Agamben, il dénonçait la stratégie de l’État de sécurité, de cet état d’urgence qui a, en réalité, « bien du mal à faire reculer la violence globale puisqu’elle n’en combat jamais les causes », et qu’en conséquence « le risque est grand de devoir indéfiniment consentir de nouvelles dépenses et renier les libertés publiques, sans effet notable sur l’insécurité réelle comme sur le sentiment d’insécurité ».
Et c’est à partir de ce premier constat que l’avertissement de l’économiste politique prenait le tour le plus critique : « Dans une nation qui préserve au moins l’apparence d’une démocratie, le gouvernement engagé dans ce cercle vicieux (du sécuritaire) doit justifier l’injustifiable devant des électeurs : un État policier qui ne fait pas vraiment la police ! La poursuite d’une telle politique, dans un régime d’élections libres, ne peut reposer que sur le mensonge et la stimulation d’une peur irrationnelle qui, à défaut de légitimer vraiment cette politique, peut du moins entretenir l’illusion de sa nécessité. Paradoxalement, dans ce monde de fous, toute nouvelle violence un peu spectaculaire est bonne à prendre puisqu’elle vient justifier une politique dont elle révèle pourtant la vanité ! »"
Antoine Peillon, extrait de Résistance (Le Seuil, 2016).
https://blogs.mediapart.fr/antoine-peillon/blog/170516/les-fauteurs-de-guerre-civile
Ayant perdu son ennemi communiste, le libéralisme se crée un nouvel ennemi sous forme de l'islamiste
Pour justifier sa politique et obtenir des sacrifices économiques ou politiques, ainsi qu'une forme de cohésion de groupe, les régimes se créent des ennemis souvent fantasmés. Ce fut le cas avec le communisme naguère ; aujourd'hui, cette fonction est dévolue aux islamistes.
L'abstention aux élections et l'anomie
Des pays dirigés par une élite de plus en plus coupée des citoyens ordinaires
Les nouvelles élites sont sélectionnées par leurs hautes études et leur capital culturel. Elles méprisent "le peuple", le considérant comme peu apte à user de sa raison. Leurs intérêts et leur mode de vie divergent de plus en plus des citoyens ordinaires. Une nouvelle lutte des classes s'engage entre des élites qui tiennent un discours faussement humaniste et ouvert, prônent la mondialisation et imposent leurs décisions et les victimes de l'ordre économique libéral, qu'elles qualifient souvent de populistes.
"La mondialisation, d’après le sociologue (Christopher Lasch), a transformé les élites en touristes dans leurs propres pays. Les membres de cette nouvelle classe, qui se rêvent «citoyen[s] du monde» mais qui n’acceptent «aucune des obligations que la citoyenneté dans une forme de cité sous-entend normalement», se sont «retirés de la vie commune et ne veulent plus payer pour ce qu’ils ont cessé d’utiliser».
C’est ce qui amène Christopher Lasch à conclure, en référence à La révolte des masses (1929) du philosophe espagnol José Ortega y Gasset: «Naguère, c’était la “révolte des masses” qui était considérée comme la menace contre l’ordre social […]. De nos jours, cependant, la menace principale semble provenir de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie sociale et non pas des masses.» Car cette «révolte des élites» détruit le débat démocratique. Le marxiste explique que «l’isolement croissant des élites signifie entre autre chose que les idéologies politiques perdent tout contact avec les préoccupations du citoyen ordinaire». La conséquence est que «le débat politique se restrei[nt] la plupart du temps aux “classes qui détiennent la parole”».
Or, ces dernières demeurent protégées des nouveaux problèmes qui touchent les classes populaires. Elles «ont perdu tout contact avec le peuple». Celui-ci vit «le déclin de l’activité industrielle et la perte d’emploi qui en résulte; le recul de la classe moyenne; l’augmentation du nombre des pauvres; le taux de criminalité qui monte en flèche; le trafic de stupéfiants en plein essor; la crise urbaine».
Le résultat de cette scission du haut de l’échelle est que «personne n’a de solution vraisemblable à apporter à ces problèmes inextricables» et qu’on «assiste à des batailles idéologiques furieuses sur des questions annexes». Dans le même temps, «ceux qui fabriquent l’opinion cultivée» perçoivent les «gens ordinaires» comme «désespérément minables, ringards et provinciaux, […] peu au fait des évolutions du goût ou des modes intellectuelles, […] obnubilés par la littérature de gare, les romans d’amour ou d’action, et abrutis par une surdose de télévision»."
Kevin Boucaud
http://www.slate.fr/story/137267/montee-populisme-lire-christopher-lasch
Voir Christopher Lasch, La révolte des élitesObjections à la famille d'arguments "Un déclin politique"[modifier le wikicode]
Objection à écrire
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3. Une baisse globale de la qualité de la vie[modifier le wikicode]
Une hausse de la pollution de l'air, de l'eau et des maladies environnementales
La montée de la malbouffe
L'explosion des maladies dues au mode de vie
La détérioration des relations humaines
Rapports hommes/femmes ("guerre des sexes"), perte de la civilité (Finkielkraut), phénomène des geeks, vie et amours virtuels
Défiance, les gens ne vont plus les uns vers les autres : par rapport années 80 échange, ouverture
Disparition des cafés, des lieux de convivialité, des cinémas de quartier, des petits commerces ; chacun devant son ordinateurLa montée de l'insécurité
Une baisse de la qualité de vie au travail
- précarisation,
- "opens spaces" qui empêchent l'intimité,
- obligation de s'adapter sans cesse à de nouvelles technologies, mobilité non choisie,
- rapports brutaux, et insécurité dans certains secteurs (agressions à l'hôpital et agression de policiers, pompiers, etc.)
- augmentation des cadences et de la productivité
Des transports qui s'allongent
La privatisation des services publics
La dégradation des conditions de vie des personnes âgées
- mise à l'écart, solitude,
- paupérisation (petites retraites)
- dégradation des lieux de vie
Une montée du malaise existentiel
- nombre de célibataires qui explose, solitude qui croît, villes anonymes
- suicides, divorces
- drogues et autres addictions : jeux vidéos
- crise du modèle familial
La dureté de la condition paysanne
- suicide, solitude, appauvrissement, maladies dues aux engrais
- désertification rurale, disparition des cafés, des épiceries, des lieux de convivialité
- disparition des services publics
Objections à la famille d'arguments "Une baisse globale de la qualité de la vie"[modifier le wikicode]
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4. Un déclin démographique et un choc migratoire[modifier le wikicode]
Cette partie du débat implique trois sous-questions :
- Qu'est-ce que "l'identité d'une nation" ou de l'Europe ? Alain Juppé mettait au cœur de sa campagne aux primaires de la droite et du centre "l'identité heureuse", quand Alain Finkielkraut intitule un de ses essais "l'identité malheureuse".
- Quels sont les chiffres de l'immigration ?
- Quels sont les besoins en termes de migration ?
Chacune de ces trois questions constitue un débat à part entière. Nous ne ferons ici qu'évoquer les arguments essentiels.
L'Europe fait venir des immigrés qui déstabilisent son identité
L'Europe occidentale vieillit. Elle craint un lent déclin démographique et, pour compenser la baisse des jeunes actifs en âge de soutenir le système de retraite, elle recherche de nouveaux arrivants. Or, les effets de l'immigration sont des facteurs de crise identitaire. On ne peut pas faire l'impasse des questions culturelles dans l'accueil des immigrés. "La France n'est pas un hôtel."
La "question identitaire" est une fausse question, qui masque les véritables enjeux
- S'il y avait une économie qui fonctionne, du travail pour tous, moins d'inégalités, presque personne ne s'inquiéterait pour des "conflits identitaires" !
- Les musulmans servent souvent de boucs-émissaires pour masquer les vrais problèmes (sociaux, économiques, etc.)
- La "fièvre identitaire" s'est emparée brusquement des peuples, alors que cette question n'existait guère. Il faudrait s'en étonner. "Qu'est-ce qui fait que, dans le monde entier, des femmes et des hommes de toutes origines redécouvrent aujourd'hui leur appartenance religieuse et se sentent poussés à l'affirmer de différentes manières, alors que ces mêmes personnes, quelques années plus tôt, auraient préféré mettre en avant, spontanément, d'autres appartenances ? Qu'est-ce qui fait qu'un musulman de Yougoslavie cesse un jour de se dire yougoslave pour s'affirmer avant tout musulman ? Qu'est-ce qui fait qu'en Russie, un ouvrier juif, qui s'était considéré tout au long de sa vie, d'abord comme un prolétaire, commence à se percevoir un jour d'abord comme juif ? Comment se fait-il que l'affirmation altière de l'appartenance religieuse, qui aurait paru naguère inconvenante, paraît à présent naturelle et légitime, et dans tant de pays à la fois ? Le phénomène est complexe [...] il est évident que le déclin puis l'effondrement du monde communiste ont joué un rôle déterminant [...] Cela fait tout de même plus d'un siècle que le marxisme promet d'établir sur l'ensemble de la planète une société d'un type nouveau d'où l'idée de Dieu serait bannie ; l'échec de ce projet [...] a eu pour conséquence de réhabiliter les croynces qu'il avait voulu jeter aux poubelles de l'Histoire. Refuge spirituel, refuge identitaire, la religion fut, de la Pologne à l'Afghanistan, un point de ralliement évident pour tous ceux qui se battaient contre le communisme. Aussi la défaite de Marx et de Lénine est-elle apparue comme une revanche des religions [...]"
Amin Maalouf, Les Identités meurtrières, pages 99-100
Le discours sur l'identité relève d'une mythologie nationaliste
"Ce discours sur l’invasion [migratoire] a été d’autant plus efficace qu’il est venu se greffer – deuxième thématique sur laquelle nous voudrions insister ici – sur une certaine conception de la nation française. L’immigration ne peut en effet être présentée comme un danger pour la France que parce que celle-ci est conçue comme une entité basée sur une « identité » homogène et immuable à travers des siècles. Cette nation, garantie par l’existence d’un socle de populations « de souche », héritière de valeurs communes, ne pourrait par conséquent se perpétuer qu’en limitant l’arrivant de corps « étrangers ». Cette conception nationaliste, construite sur un modèle « organiciste », nie l’histoire déjà longue de l’immigration en France, mais aussi les conditions sociales et économiques de l’intégration des immigrés. Cette vision se traduit surtout par une série de déclarations sur le « seuil de tolérance » et d’appels répétés à la mise en œuvre de « quotas »."
"La lepénisation des esprits", par P. Tévanian et S. Tissot
Il existe au moins quatre conceptions de l'identité
"Pour certains, la France est d’abord définie par son territoire. C’est lui qu’il faut défendre et mettre en valeur. Pour ceux qui pensent ainsi, rien ne vaut plus que les frontières ; rien n’est plus important que ceux qui sont nés sur ce territoire, qui en sont seuls propriétaires. La politique se réduit donc à sa mise en valeur, et à sa défense.
Pour d’autres, la France est définie par une langue et une culture ; ce sont elles qu’il faut défendre et promouvoir avant tout. Et pour cela, la priorité du politique doit aller à l’éducation, à la culture, à la défense de l’usage du Français, à sa promotion dans le monde. Tout étranger est donc bienvenu à condition qu’il apprenne et parle parfaitement notre langue et qu’il accepte notre mode de vie ; il faut en particulier attirer les meilleurs créateurs, les meilleurs étudiants.
Pour d’autres encore, la France est définie par des valeurs, qu’il faut défendre à tout prix, en France et ailleurs : la liberté, l’égalité, la fraternité, les droits de l’homme. Pour ceux-là, le plus important est de construire et de défendre un Etat de droit et un système économique et social conformes à ces valeurs, de les exporter, de construire une Europe et un monde conforme à ces idéaux.
Pour d’autres encore, la France n’est plus définie que comme un simple lieu de vie, où chacun doit se sentir heureux et avoir des perspectives personnelles ; et chacun doit se sentir libre d’en partir s’il n’en obtient pas ce qu’il en espère. Pour ceux-là, la France n’est qu’un hôtel parmi d’autres, avec lequel aucun client, aucun employé, n’a de lien particulier ; et elle doit donc d’abord offrir, si elle veut retenir sa jeunesse, un bon système de santé, de sécurité et des emplois.
Chacune de ces façons de penser la France est apparue successivement, dans cet ordre, à diverses étapes de notre Histoire ; chacune se nourrit de la précédente ; elles sont de plus en plus virtuelles, de plus en plus abstraites, de moins en moins assumées, de moins en moins discutés : on peut mourir pour un territoire, une culture ou des valeurs. Qui mourrait pour un hôtel ?
On ne peut espérer défendre également ces quatre conceptions.
La rareté des ressources force, plus que jamais, à des choix. A chacun de nous d’oser assumer ce que nous rêvons pour la France, avant de choisir son avenir."
L'identité n'est pas quelque chose de figé
On ne peut pas essentialiser.
"La notion d’identité me gêne aussi, car elle implique un état statique, limité, défini. Or s’il devait y avoir quelque chose comme une identité, il faudrait la comprendre comme processus, travail de soi sur soi –mais à partir d’un héritage qui limite les capacités heuristiques de ce travail de soi sur soi. Je préfère le terme de «personnalité»."
Il est faux de constituer une sorte de bloc homogène des "musulmans", des "Français", des catholiques, des juifs, car il n'existe que des personnes, traversées d'identités et d'appartenances multiples et complexes.
On est infiniment plus proches de nos contemporains que de nos coreligionaires :
"De fait, nous sommes tous infiniment plus proches de nos contemporains que de nos ancêtres. Serais-je en train d'exagérer si je disais que j'ai bien plus de choses en commun avec un passant choisi au hasard dans une rue de Prague, de Séoul ou de San Francisco, qu'avec mon propre arrière-grand-père ? Non seulement dans l'aspect, dans le vêtement, dans la démarche, non seulement dans le mode de vie, le travail, l'habitat, les instruments qui nous entourent, mais aussi dans les conceptions morales, dans les habitudes de pensée.
Ainsi que dans les croyances. Nous avons beau nous dire chrétiens – ou musulmans, ou juifs, ou bouddhistes, ou hindouistes – , notre vision du monde comme de l'au-delà n'a plus guère de rapports avec celle de nos "coreligionnaires" qui vivaient il y a cinq cent ans. Pour la grande majorité d'entre eux, l'Enfer était un lieu aussi réel que l'Asi mineure ou l'Abyssinie, avec des diables aux pieds fourchus qui poussaient les pécheurs vers le feu éternel comme dans les peintures apocalyptiques. Aujourd'hui, plus personne, ou presque, ne voit les choses de la sorte. [...] Bien des comportements qui sont aujourd'hui acceptables pour le croyant auraient été inconcevables pour ses "coreligionnaires" d'autrefois. [...]
En somme chacun d'entre nous est dépositaire de deux héritages : l'un "vertical" lui vient de ses ancêtres, des traditions de son peuple, de sa communauté religieuse ; l'autre, horizontal, lui vient de son époque, de ses contemporains. C'est ce dernier qui est, me semble-t-il, le plus déterminant [...]. Pourtant cette réalité ne se reflète pas dans notre perception de nous-même. Ce n'est pas de l'héritage "horizontal" que nous nous réclamons, mais de l'autre.
[...] à vrai dire, si nous affirmons avec tant de rage ns différences, c'est justement parce que nous sommes de moins en moins différents. Parce qu'en dépit de os conflits, de nos inimitiés séculaires, chaque jour qui passe réduit un peu plus nos différences et augmente nos similitudes."
Amin Maalouf, Les Identités meurtrières, page 119-120
Régis Debray
http://www.slate.fr/story/149742/comment-nous-sommes-devenus-americains
Les difficultés sont passagères, il faut voir le renforcement de l'Europe par cet apport migratoire sur le long terme
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L'identité de l'Europe se définit par l'ouverture à l'Autre et le cosmopolitisme
Il est contradictoire de prétendre que l'on incarne et défend l'universalisme et les Droits de l'Homme, puis de se cramponner à une identité plus ou moins mythifiée.
" (...) la France se voit revêtue d’une auréole: sa particularité serait de rejeter sa particularité ; son identité nationale résiderait dans le refus du principe même d’une identité nationale. En somme, à la manière dont, selon Marcel Gauchet, le christianisme est la religion de la sortie de la religion, la France serait la nation de la sortie de la nation. La négation de son identité historique accomplirait sa vocation historique."
Stéphane Perrier, auteur de "La France au miroir de l'immigration", Le Débat/Gallimard 2017
L'identité est définie par l'adhésion à un projet et non par le droit du sol
Cf. Renan
La notion d'identité n'est pas pertinente
il y a l'humanité, les citoyens du monde
L'identité de l'Europe est une structure juridique
Écrire un résumé de l'objection.
L'immigration constitue un atout
A terme, l'Europe sera un ensemble intégrant les deux rives de la Méditerranée
Cf. l'Empire romain, qui comprenait les deux rives de la Méditerranée
La Méditerranée est la mer intérieure de l'Europe
En réunissant les deux rives, l'Europe sera à égalité de puissance avec la Chine, les USA
Les coopérations et les échanges entre les deux rives tendent à terme à une intégration économique et géopolitique
En termes de ressources, les deux rives sont complémentaires
L'arrivée de nombreux musulmans en Europe est un atout culturel et économique
Développement des relations économiques avec le Sud, étudiants étrangers, etc., influence et rayonnement de l'Europe, etc.
L'intégration est en échec
"Je me suis concentré sur les pays où j'ai effectué des reportages et que je pense connaître assez bien : la France, l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, le Danemark, l'Espagne, les Pays-Bas, la Suède. Certes, selon les pays que j'ai étudiés, des différences sont perceptibles dans les rapports entre la société d'accueil et la population immigrée. Cependant, ce sont les mêmes problèmes qui reviennent d'une manière ou d'une autre. Pour commencer, l'intégration des immigrés s'apparente globalement à un échec. Et les mêmes questions sont posées partout : les taux de chômage et de délinquance supérieurs à la moyenne dans les quartiers peuplés de migrants, les revendications concernant les prescriptions alimentaires islamiques, les demandes de séparation des sexes à l'hôpital ou dans les activités sportives, la recherche d'interlocuteurs musulmans modérés... Quand on voyage d'un pays européen à l'autre, comme je l'ai fait pendant plusieurs années, on entend les mêmes préoccupations, les mêmes mots, et jusqu'aux mêmes blagues.
- Aux lecteurs français, votre livre paraîtra d'une grande liberté de ton, parce qu'ici, ce sujet ne se manie qu'avec la plus grande prudence...
Je sais que chez vous, ce thème est entouré de tabous et de non-dits. Mais je suis journaliste, et le plus grand service que puisse rendre un journaliste est d'ouvrir un débat. Si l'on cherche une différence entre pays européens quant au traitement de l'immigration, elle est précisément là : en France, la parole est verrouillée, contrairement à la Grande-Bretagne, à l'Italie ou à l'Allemagne. Pierre-André Taguieff a raison quand il évoque l'idéologie de l'« immigrationnisme ». Chez vous, il est presque illégal d'avoir une réflexion négative sur un phénomène qui, comme tout fait de société, ne devrait pas échapper à l'esprit critique. Ce que mon regard peut apporter, en tant qu'étranger, c'est un peu de distance. Citoyen américain, c'est de l'extérieur et sans passion personnelle que j'observe la société européenne.
Christopher Caldwell
S'il y a "échec de l'intégration", c'est dû aux discriminations et au racisme des pays d'accueil
Écrire un résumé de l'objection.
"On assimile des individus, pas des peuples"
"Causeur : Donc, vous ne croyez plus à la République ? Si l’assimilation des Italiens, des Juifs et des Polonais a marché, pourquoi en irait-il différemment des immigrés musulmans ?
Eric Zemmour : Pour trois raisons. La première et la plus fondamentale, c’est le nombre. Comme l’a écrit Engels, « à partir d’un certain nombre, la quantité devient une qualité ». À cela, il faut ajouter cette observation du général de Gaulle : « On assimile des individus, pas des peuples.» Or nous avons fait venir un peuple entier, qui se considère désormais comme un peuple en soi et veut pérenniser son être sur le sol français. D’ailleurs, cela ne marche pas mieux aux États-Unis. J’ai lu cet été deux livres de Samuel Huntington, Le Choc des civilisations et Qui sommes-nous ? Il explique très bien que tout au long du xixe et du xxe siècle, les États-Unis n’étaient pas beaucoup plus multiculturalistes que la France. Et beaucoup plus assimilationnistes qu’on le prétend en France. En revanche, depuis l’arrivée en masse des Mexicains qui ont hispanisé des villes entières de la Floride à la Californie, la diaspora latino est devenue un peuple dans le peuple américain. Selon Huntington, ce processus aboutira à l’horizon de cinquante ans à une nouvelle guerre de sécession entre le peuple mexicain et le peuple anglo-américain.(...)
https://www.causeur.fr/eric-zemmour-islam-immigration-quinquennat-140443
Michèle Tribalat
Malika Sorel
L'intégration fonctionne
L'Europe va s'en sortir renforcée
Les difficultés sont passagères, il faut voir le renforcement de l'Europe par cet apport migratoire sur le long terme
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Il y a un choc migratoire et un "remplacement des populations"
On ne sait pas vraiment le nombre d'immigrés et de leurs descendants, mais il est très important : d'ici 20 à 50 ans, les déclinistes prévoient que la majorité des populations en Europe sera d'origine musulmane. Ce phénomène historique est dissimulé par de nombreux procédés.
"Imaginons que dans un pays les femmes liées à la population de « souche » aient en moyenne 1,3 ou 1,4 enfant/ femme tandis que la population d’origine immigrée (ce qui veut dire en Europe, principalement musulmane) ait un taux de fécondité de 3,4 à 4 enfants par femme. Postulons qui plus est que cette population nouvelle ne représente que 10 % de la population totale…
Chacun va penser que « bien du temps » va se passer avant que la majorité ne bascule en direction de la population immigrée et que d’ici là tous ces enfants feront comme dans la chanson « et tout cela ça fait d’excellents français », après être passés par notre remarquable système éducatif.
Tout dépend en fait de ce que l’on recouvre par la formule « bien du temps ». En fait, et si l’on retient mes hypothèses, le basculement se produira au bout de 30 à 40 ans. Dans 40 ans, il y aura autant de petits enfants issus des 90% que de petits enfants issus des 10%. Et à ce moment-là, la majorité de la population française deviendra inéluctablement « d’origine musulmane ».
Je ne dis pas que cela sera mal, ou que cela sera bien. Je dis simplement que cela sera fort différent et que nécessairement cela aura de l’influence sur le système politique.
Et donc, dans 40 ans au plus tard, il est à peu près certain que la majorité de la population sera d’origine musulmane, en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Belgique, en Hollande. Encore une fois, il ne s’agit pas de prédictions mais de calculs et je ne fais même pas appel à l’arrivée de nouveaux immigrants.
Je ne verrai pas ce basculement, mais mes enfants le verront sans doute et certainement mes petits-enfants. Ce qui est arrivé à l’Espagne ou à l’Asie mineure aux Xe et XIe siècles va arriver à l’Europe au XXIe siècle, c’est une certitude.
Le phénomène peut être inversé, mais…
Quelques exemples : à Anvers, la majorité des enfants dans les classes du primaire aujourd’hui sont musulmans. C’est donc dire que dans 15 ans, la majorité des nouveaux entrants sur le marché du travail sera musulmane. A Bruxelles, la capitale de l’Europe, 25 % des nouvelles naissances sont musulmanes, au Pays de Galles, en Ecosse le nom le plus populaire à la naissance est Mohamed, et ainsi de suite."
Charles Gave
https://www.causeur.fr/demographie-france-europe-immigration-population-146595
« Trois procédés principaux sont utilisés pour minorer l’ampleur de l’immigration en France.
Le premier est la diversion. On argue du niveau plus élevé des flux d’immigration dans la majorité des pays de l’OCDE pour soutenir que la France n’est pas un pays d’immigration massive. C’est un peu comme si, un 15 août, on soutenait qu’il fait froid en France sous prétexte que le thermomètre n’affiche chez nous que, mettons, 28 °C contre 36 °C en Italie du Sud et 42 °C en Arabie saoudite.
Le deuxième procédé est l’exploitation biaisée des chiffres. On affirme par exemple que les 200.000 entrées annuelles ne représentent que 0,3 % de la population française. Le calcul est exact, mais doublement malhonnête: d’une part, il revient à comparer un flux à un stock, comme si l’immigration était un événement ponctuel ; d’autre part, et surtout, il oublie les naissances engendrées par l’immigration familiale (…).
Le troisième procédé est la manipulation du concept de solde migratoire. Si le nombre de natifs sortant de France est supérieur au nombre de natifs rentrant en France, le solde migratoire diminue, alors que la part des immigrés dans la population augmente. » (…)
Stéphane Perrier, La France au miroir de l'immigration, Le Débat/Gallimard, 2017
Ecouter aussi le débat entre Renaud Camus et Hervé Lebras à l'émission Répliques sur France Culture
Le thème du "Grand remplacement" est raciste
Le fantasme du "grand remplacement" s'appuie sur l'idée d'un peuple "pur" qui est "contaminé" par l'étranger. C'est une thèse xénophobe et qui s'appuie sur des présupposés racistes.
"Il est impossible de parler du «grand remplacement» sans évoquer, avant même de parler de chiffres, le sous-texte raciste (et en l’espèce islamophobe) de la théorie, qui déplore la contamination d’une population «de souche» fantasmée (blanche, chrétienne) par l’étranger (ou, ici, le musulman). Mais il est remarquable que cette thèse nauséabonde, qui cherche souvent une caution scientifique, s’appuie quasiment systématiquement sur des hypothèses erronées."
Les chiffres montrent que la "submersion migratoire" est un fantasme
"Le nombre des immigrés présents sur le sol français augmente du fait de nouvelles arrivées et diminue par départ spontané ou par décès. Elle était de l'ordre de 125 000 par an sur les quinze dernières années. Les immigrés représentaient 8,9 % de la population totale en 2014 (soit 5,9 millions de personnes).[...]
L'Insee a évalué à 6,7 millions le nombre des descendants directs d'immigrés en 2008 (individus dont au moins un parent est immigré). Ce chiffre doit être actualisé en tenant compte de l'accroissement naturel de cette population entre 2008 et 2014. À cet effet, on a évalué le nombre des naissances, cumulé de 2008 à 2013 inclus, à 1,050 million d'individus."
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-156370-les-chiffres-de-limmigration-mode-demploi-1215479.php#zEMuGpyHDYsAx6E6.99
"Commençons par la population musulmane qui représenterait 10% de la population totale. Ce n’est pas le cas. Il n’existe pas de données officielles sur la question, mais selon une étude réalisée par l’Ifop pour l’Institut Montaigne l’année dernière, les musulmans seraient entre trois et quatre millions en France (rappelons que la France comptait un peu moins de 67 millions d’habitants au 1er janvier 2017, selon l’Insee). Il s’agit d’une population jeune, car les musulmans représenteraient selon l’Ifop 10% des moins de 25 ans en France, mais 5,6% des plus de 15 ans. (...)
Venons-en à la deuxième partie du calcul. «Imaginons», nous dit l’auteur, que le taux de fécondité des français dits «de souche» soit de 1,3 à 1,4 alors que celui des immigrés serait de 3,4 à 4. C’est donc selon un calcul imaginaire que Causeur entend nous démontrer la rapidité du «grand remplacement». Et sans surprise, ces chiffres imaginaires sont faux. Primo, l’indice conjoncturel de fécondité des femmes sans lien avec la migration est en fait de 1,85. Ce qui est plus élevé que ce qu’affirme l’auteur. Deuzio, s’il est vrai que l’indice de fécondité des femmes immigrées venant du Maghreb atteint 3,53 (pas 4), c’est un contresens grossier de l’appliquer de manière systématique à la population musulmane.
Car celle-ci est composée d’immigrés, mais aussi de descendants d’immigrés, voire de descendants de descendants d’immigrés… Or, le taux de fécondité des enfants d’immigrés n’est pas le même que celui des immigrés eux-mêmes contrairement à ce qu’affirme curieusement l’auteur…"
La France a toujours été un pays de métissage
Sur le plan ethnique, la France est formée de peuples différents : celtes, gallo-romains, wikings, etc. Elle a intégré les régions puis de grandes vagues migratoires (polonais, italiens, portugais...).
Sur le plan culturel et religieux, la coexistence des trois religions a une longue histoire. En Espagne, dans la ville de Cordoue, musulmans, juifs et chrétiens vivaient déjà ensemble en bonne intelligence
La peur de l'autre a toujours été un thème d'extrême-droite
On retrouve des dénonciations alarmistes de l'immigration à la fin du XIXème siècle, à propos des Italiens notamment. Les mêmes clichés se transportent sur "les Arabes" : on disait déjà des Italiens qu'ils étaient voleurs, voire violeurs, qu'ils étaient violents, etc.
Il n'y a pas réellement besoin d'une telle immigration
L'immigration est soutenue par la plupart des libéraux (Medef, grands partis, grands médias...) car elle sert les intérêts des grands capitalistes : elle permet d'embaucher une main d'oeuvre à bas coût (grandes usines automobiles des années 60 et 70, bâtiment) et pour les "classes bobos" d'avoir des services avantageux (nounous africaines, employés au black dans les restaurants, voitures über etc. Voir analyses du sociologue Christophe Guilluy).
"Faut-il faire venir plus de jeunes travailleurs pour payer les retraites des baby-boomeurs ? Selon la démographe de l’Ined, Michèle Tribalat, l’amélioration du taux d’emploi des jeunes et des seniors et une ambitieuse politique nataliste seraient autrement plus efficaces pour limiter les effets du déclin de la population française.
Marianne : L’Europe vieillit. L’immigration est-elle, selon vous, la solution aux conséquences négatives de ce vieillissement?
Michèle Tribalat : Le vieillissement tient à trois causes : les baby-boomeurs ont pris de l’âge, certains pays européens connaissent une fécondité très basse et l’espérance de vie augmente. Afin de renflouer le milieu de la pyramide des âges, on peut envisager l’arrivée d’immigrants. Mais ces derniers vieillissent aussi. S’il s’agit d’équilibrer les finances publiques, il ne faut pas attendre de l’immigration un effet miraculeux.[...]
Pour la France, dont la natalité est supérieure à la moyenne européenne, quelle est l’utilité de l’immigration d’un point de vue démographique ?
M.T. : Le recours à une immigration massive en France éviterait, dit-on, un recul de la population. Or, ce recul n’est pas nécessairement une catastrophe. Quand le vieillissement est lié à une natalité insuffisante, comme en Allemagne, il est inquiétant. Dans le cadre d’une natalité relativement dynamique comme celle de la France, la disparition des baby-boomeurs « arrivés à échéance » aurait plutôt un effet positif.
Cela dit, l’immigration peut-elle effectivement aider à financer les retraites des personnes âgées, en nombre croissant ?
M.T. : Tout dépend des taux d’emploi. Si les taux d’emploi demeurent en France à un niveau relativement faible, notamment en début et en fin de vie active, l’immigration aura un faible impact sur le rapport de soutien réel [...]"
https://www.les4verites.com/politique/lmmigration-une-fausse-solution
Les immigrés paieront les retraites
Écrire un résumé de l'objection.
Les immigrés répondent aux besoins en emplois
Écrire un résumé de l'objection.
L'immigration permet de créer des écoles, de maintenir des services publics, de relancer le logement, etc.
Écrire un résumé de l'objection.
Les immigrés soutiennent des secteurs entiers de l'économie (bâtiments, services à la personne, restauration, hôpitaux...)
Écrire un résumé de l'objection.
L'immigration coûte plusieurs milliards par an
Selon l'association Contribuables Associés, l'immigration induit un coût important chaque année. Elle avançait le chiffre d'un "solde négatif" de 26 milliards en 2008.
"Jean-Paul Gourévitch, expert international en ressources humaines. Dans l’étude que nous publions, il compare les dépenses annuelles que l’Etat consent pour les immigrés (71,76 milliards d’euros) avec les recettes qu’il encaisse de leur part (45,57 milliards d’euros), soit un solde négatif de plus de 26 milliards. Enfin, il évalue les investissements engagés par l’Etat pour contenir les flux migratoires ou faciliter l’intégration des immigrés et de leurs enfants (10,81 milliards d’euros). Au terme de cette analyse, il présente les solutions qui permettraient de réduire les coûts de l’immigration."
http://www.contribuables.org/2008/03/le-cout-reel-de-l-immigration-en-france/L'Europe n'a pas assez de logements et d'emplois pour accueillir de nouveaux arrivants
En situation de chômage de masse, les immigrés n'auront pas d'emploi.
Les logements manquent, on n'en construit plus assez, il y a 2 millions de mal-logés en FranceObjections à la famille d'arguments "Un déclin démographique et un choc migratoire"[modifier le wikicode]
L'accueil des migrants est une question de justice
Le monde occidental déclenche des guerres et sème la misère dans les pays du Sud, puis s'étonne de voir arriver des réfugiés poussés par les guerres et la misère. Si la politique menée par le monde occidental était plus juste, il n'aurait pas provoqué ce genre de situations.
L'immigration est une nécessité pour soutenir la natalité
- L'Europe est un continent qui ne fait plus d'enfants. Lorsque les baby boomers partiront à la retraite, il y aura un creux et il faudra compenser leur départ.
- Face à des mastodontes comme la Chine et l'Inde, l'Europe ne pourra faire jeu égal que si elle accroît sa population
On peut décider de mesures incitatives et de politiques natalistes
La natalité doit reculer, on est déjà trop nombreux
La richesse du futur sera dans les nouvelles technologies, pas dans les gens
Une société forte et sûre de ses fondamentaux ne se sent pas menacée par l'Autre
Une société forte a suffisamment confiance en ses valeurs, son mode de vie, sa cohésion, pour ne pas se sentir menacée par l'arrivée de nouveaux venus ou par d'autres cultures. Les Européens sont désorientés, ils ont "perdu la foi", quelque chose s'est cassé. A partir d'un tel constat, on peut supposer une sorte de fin du monde européen, comme Onfray ou Houellebecq.
On peut aussi se proposer de retrouver des assises intellectuelles et culturelles, qui redonnent confiance aux Européens en leur culture et en sa possibilité d'accueillir les différences. Pour Carlo Strenger, il faudrait en quelque sorte "revenir aux Lumières". Ce mouvement ne coïncidera surtout pas à une crispation identitaire, au contraire : en retrouvant les principes fondamentaux qui ont fondé nos sociétés, on aura plus de confiance et de force, ce qui conduira à aborder l'Autre de façon plus sereine.
5. L'idéologie multiculturaliste détruit la cohésion des nations européennes[modifier le wikicode]
L'idéologie multiculturaliste conduit à l'inversion du devoir d'intégration
En prétendant que le pays d'accueil doit s'adapter à la culture des nouveaux arrivants, l'idéologie multiculturaliste favorise l'émergence d'enclaves qui vivent différemment. A terme, cette politique aboutit à fracturer la communauté nationale au profit de "communautés", voire de territoires qui vivent avec des mœurs et des règles différentes.
"Le multiculturalisme a fait son apparition politique au Canada avec la Charte canadienne des droits et libertés en 1982, promue par le Premier ministre Pierre Elliott Trudeau. En France, c’est plutôt le débat autour de l’immigration qui a entraîné dans les années 1980 ce discret mais définitif séisme sémantique que fut le passage du modèle de l’assimilation culturelle au multiculturalisme, jusqu’à prôner, explique l’auteur du Multiculturalisme comme religion politique, une inversion de la notion d’intégration, puisque ce n’est plus à l’immigré, figure idéologiquement sacralisée, d’adapter sa culture et ses valeurs à la société d’accueil, mais bien à cette dernière d’adapter constamment les siennes aux populations arrivantes. Une logique qui dépasse la seule question des politiques d’intégration mais reflète plus largement un rapport très problématique des sociétés occidentales à l’Histoire. En effet, le multiculturalisme, comme projet ou religion politique, a pour horizon l’indifférenciation culturelle généralisée, dans des sociétés modernes où le rapport à l’Histoire tend à être remplacée par l’idéologie du compassionnel et du développement personnel, une sorte de meilleur des mondes post-modernes : « A partir du moment où les nations ne sont plus que des labels recouvrant, tout au plus, une simple réalité administrative, à ce moment nous pourrons dire que la véritable diversité culturelle aura été pulvérisée », assène encore l’orateur."
https://www.causeur.fr/bock-cote-multiculturalisme-avant-garde-37973
"il y a deux manières d'envisager la cohabitation de cultures différentes au sein d'une même société: le modèle français traditionnel d'intégration, appliqué pendant des décennies, demandait aux immigrés d'apprendre à connaître et de respecter la culture française, et, en cas de conflit avec leur culture d'origine, de faire prévaloir les normes et valeurs françaises. Ce modèle n'entrave ni n'interdit l'évolution de l'identité culturelle de la population majoritaire, évolution qui dépend naturellement aussi de l'influence des cultures importées, mais cette influence ne peut affecter certaines valeurs qui font consensus dans la société et qui sont jugées indépassables et inaltérables, telles l'égalité des droits des citoyens ou le respect de l'intégrité physique des individus. (...)
A l'opposé, le Canada a décidé il y a quarante-six ans que ce qui le caractérisait ne serait plus sa culture propre, celle de ses peuples fondateurs (Canadiens-Anglais et Canadiens-Français) mais son ouverture à la diversité. Les conflits culturels ne se résolvent pas par un principe hiérarchique de la prééminence de la culture de l'accueillant sur celle de l'accueilli mais par l'accommodement que l'accueillant mettra à disposition de l'accueilli pour lui permettre de vivre sa culture comme il la vivait dans son pays d'origine. Toutes les cultures représentées sur son territoire peuvent coexister, car elles sont toutes aussi légitimes les unes que les autres, toutes aussi valables les unes que les autres. Dès lors, comme l'explique très bien le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté, le modèle multiculturaliste canadien se caractérise par «l'inversion du devoir d'intégration. Ce n'est plus aux immigrants de prendre le pli identitaire de la société d'accueil. C'est à cette dernière de se reconstruire pour accommoder la diversité»."
"Dans toute l'Europe, des voix se font entendre qui expriment une forte inquiétude devant les évolutions erratiques de nos sociétés. En France, Eric Zemmour, en Allemagne, Henryk Broder et Necla Kelek, aux Pays-Bas, Geert Wilders et Ayan Hirsi Ali, au Danemark Nicolai Sennels, en Italie Oriana Fallaci sont les porte-voix d'angoisses et de peurs populaires, ignorées, disent-ils, par des élites inconscientes, irresponsables et cyniques.
Sont en cause, selon en eux, une idéologie multiculturaliste qui ignore les réalités d'une cohabitation difficile entre des populations vivant sous le même toit national, la disparition progressive des civilités qui permettent un vivre ensemble paisible, enfin et surtout, la montée d'un Islam radical, meurtrier et revendicatif."
http://www.huffingtonpost.fr/charles-rojzman/propos-eric-zemmour_b_6358810.htmlLa fin de l'héritage et des nations
"Il faut viser substantiellement comme symboliquement une égalité entre groupes victimisés et groupes dominants. Il faut accueillir la diversité et non pas vouloir l'assimiler. La logique du contractualisme doit l'emporter sur celle de l'héritage. L'éducation doit participer à ce mouvement en prônant la déconstruction plutôt que la transmission.
- Le conservatisme est, au mieux, une fragilité psychologique, mais plus probablement une pathologie liée à des phobies diverses. Son point de vue est irrecevable. Le multiculturalisme, seul discours valable, est devenu une religion.
- L'Etat-nation, les frontières et l'autorité sont désuets, l'Europe doit être le modèle de gouvernance d'une forme de communauté potentiellement mondialisée." Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/multiculturalisme-comme-religion-politique-lire-en-priorite-critique-livre-mathieu-bock-cote-arnaud-joly-culture-tops-editions-2725959.html#CAiQDXXbBgz23BVr.99
Le recul des nations est une bonne nouvelle
Les nations ont passé leur temps à faire la guerre
Il faut aller vers un super-Etat européen, gage de paix et de prospérité
Une Europe des régions sera plus démocratique et tiendra mieux compte des diversités
Le modèle national est amené à disparaître
Les "accommodements raisonnables" favorisent le communautarisme
Les citoyens restent sous le contrôle et la pression sociale de leur communauté.
Les "accommodements raisonnables" tendent à favoriser l'émergence de territoires où la loi commune ne s'applique plus. A terme, ce serait la naissance de micro-sociétés distinctes.
"L’immigration était bienvenue, caressée et choyée. Des quartiers entiers de Göteborg et de Stockholm ont vu pousser des mosquées comme champignons après la pluie. Les points de vente de niqab, hijab et burqa se sont multipliés. Des écoles islamiques ont vu le jour.
C’est allé loin, très loin, sans doute trop loin. Comme en témoigne une émission de la chaine suédoise TV4 et un article très circonstancié d’Aftonbladet, le plus grand quotidien du pays. L’une des réalisatrices de l’émission s’est rendue avec une caméra cachée dans plusieurs cafés de quartiers répertoriés comme « sensibles ». Des hommes lui ont demandé d’aller s’assoir à un autre endroit de l’établissement, loin de leurs regards. Des femmes ont témoigné racontant qu’elles avaient été harcelées par une « police de la morale islamique » parce qu’elles sortaient seules même en promenant leur chien…
Une femme d’un autre quartier « sensible » a raconté comment des voisins ont commencé à l’invectiver parce qu’elle était sur son balcon en train de boire un verre de vin. Quelques minutes plus tard, un groupe de jeunes hommes s’est rassemblé devant son appartement, l’a menacé avant de tenter de rejoindre son domicile via la gouttière."
https://www.causeur.fr/suede-multiculturalisme-attentat-stockholm-islamisme-143662Le récit national est attaqué par une histoire mondiale tronquée
L'idéologie du multiculturalisme implique un autre regard sur l'Histoire ; son enseignement devrait adopter un point de vue qui sort des carcans étroits du point de vue national. On élabore donc d'autres récits, plus englobants, qui ont vocation à influencer l'éducation des citoyens mais leur fait "perdre leurs repères" et les coupe de leur héritage.
"Pierre Nora, célèbre pour avoir dirigé en 1989 l’ouvrage Les Lieux de mémoire, débusque dans le livre de son collègue un vice plus fondamental. Adossé à une chronologie qui ferait l’impasse sur les jalons reconnus de l’histoire de France, il relativiserait les frontières. Il apporterait sa contribution à un discours axé sur l’acceptation d’un passé «métissé» et dévaloriserait l’idée de nation. Complaisamment alangui dans l’air du temps, il instrumentaliserait l’histoire à des fins politiques."
https://www.letemps.ch/opinions/2017/05/22/une-histoire-nationale-peutelle-mondiale
"On se croirait revenu aux années 1970: "Other is beautiful. Same is horrible!" "Foreigner is beautiful. French is horrible!" Du coup, le parti pris politico-idéologique apparaît: opposer ce qui, dans l'histoire de la France, venait de l'étranger -les musulmans, les colonisés, etc.-, toujours positif, et ce qui concernait l'étranger -esclavage, colonisation, ignorance, fanatisme, trahison, déshonneur-, toujours négatif.
(...) rien de l'immense aventure collective de la construction des cathédrales qui marquent nos paysages et notre histoire depuis mille ans, et qui fut pourtant éminemment internationale. Bref, à vouloir remplacer le noir "roman national" par un glorieux "roman international", on tombe dans les mêmes travers d'une histoire téléologique. "
http://www.lexpress.fr/culture/livre/histoire-et-meteorologie-politique-attention-m-boucheron_1894123.htmlLa liberté des individus doit primer sur les exigences de la famille, de la religion ou de la communauté d'origine
L'émancipation se fait toujours contre les modèles familiaux ou religieux ; les Etats laïcs sont là pour protéger les individus qui souhaitent s'émanciper des carcans, la fille qui veut sortir avec un garçon d'une autre religion que la sienne, l'homosexuel-le, etc.
L'individualisme occidental est un échec, il faut accepter que d'autres citoyens fassent prévaloir leur communauté
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Objections à la famille d'arguments "L'idéologie multiculturaliste détruit la cohésion des nations européennes"[modifier le wikicode]
Le multiculturalisme est une chance et non un problème
La culture et les valeurs occidentales n'ont pas à s'imposer comme si elles étaient supérieures aux autres
Les tensions viennent d'une gestion néocoloniale des quartiers
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C'est en laissant les différences et les cultures s'exprimer que l'on évitera les conflits
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Une société peut fonctionner sur la base de règles communes
Une société ne peut établir des règles communes que s'il y a des valeurs partagées
Pour les libéraux, notamment au sens américain du terme, une société peut fonctionner sur la base de seules règles juridiques, en comportant des communautés ayant une vision du bien distincte voire opposées. Mais leurs détracteurs ont montré que le système de règles "neutres" comportait en réalité des valeurs implicites sous-jacentes. Lorsque ces valeurs font défaut, une même "règle du jeu" devient elle-même problématique.
"Ce qu'a montré le débat avec les Communautariens, c'est que les procédures « axiologiquement neutres » des Libéraux renvoient in fine à un socle de valeurs – notamment la valeur du débat, qui implique l'égalité des sujets discourants : « Ce que Rawls évacue dans le premier principe de justice, il le réintroduirait subrepticement dans la démarche conduisant vers le second, laquelle exigerait du sujet une ouverture à l'intersubjectivité et, par ce biais, le souci de certaines valeurs » (p. 110, Sylvie Mesure et Alain Renaut, Alter ego, Champs-Flammarion, 2002). Les Libéraux admettent en leur sein une pluralité restreinte de positions, ayant en commun certaines conceptions comme la tolérance."
E.J. Duits, Après le relativisme, Le Cerf 2016
"(...) au sein d'une "société démocratique relativement juste", les diverses cultures représentées ont en commun (...) un ensemble d'"idées intuitives" suffisant pour rendre possible un accord sur les principes juridiques de leur coexistence. Produit par simple recoupement entre les divers systèmes de valeurs culturellement connotés, le consensus sur de tels principes, qui fait émerger un espace, celui de la politique et du droit, où les appartenances sont dépassées, n'empêcherait donc aucunement l'état libéral de s'affirmer comme neutre (...) D'une certaine façon, le moi qui choisit les principes de justice serait en vérité toujours "situé", puisqu'il possède tout de même certaines déterminations. Non seulement il est un être qui poursuit des fins et s'affronte avec d'autres au problème commun de la répartition des ressources, mais il partage avec eux certaines intuitions morales fortes.
Minimales, ces intuitions morales, comprises dans le fait même de chercher à justifier argumentativement des principes de justice, sont néanmoins fortes, en ce sens qu'elles prédéterminent de manière contraignante certains contenus normatifs ; par exemple, si nous acceptons de tenir tout autre membre de la société pour un partenaire doté de droits égaux dans la discussion, il en résulte que, quelle que soit notre conception du bien, l'esclavage ou le sacrifice humain ne peuvent apparaître comme moralement acceptables."
Sylvie Mesure et Alain Renaut, Alter ego (les paradoxes de l'identité démocratique), Champs Flammarion, pp. 86 -87Il faut aller vers une gouvernance mondiale
"Les espaces de désirs déterritorialisés sont mondiaux. Les réseaux terroristes et mafieux sont mondiaux. L’économie est mondiale. Quand les grands problèmes sont mondiaux, on ne peut pas à long terme se passer d’une gouvernance mondiale. Comment faire ? Un parlement mondial serait un premier pas. Il ne serait pas, comme l’Assemblée générale des Nations unies, le reflet des exécutifs nationaux. Il faut réaliser que l’Etat-nation n’est qu’une forme politique parmi d’autre adaptée à un certain périmètre de gestion. On peut très bien protéger les identités locales, les langues, dans le cadre d’une gouvernance mondiale. On peut tout imaginer, plusieurs étages décisionnels, des domaines globaux comme l’écologie, d’autres domaines gérés régionalement, des ministères régionaux, des conseils des ministres mondiaux, continentaux et régionaux, qui pourraient se coordonner et cibler des problèmes spécifiques. Il y aurait des allers-retours entre le local et le global. Nous en sommes loin, mais il va bien falloir y penser si nous voulons survivre."
Raphaël Liogier
http://www.liberation.fr/debats/2016/01/10/raphael-liogier-il-n-y-a-pas-de-guerre-des-civilisations-car-il-n-y-a-qu-une-seule-civilisation_1425488
6. L'islamisation de l'Europe[modifier le wikicode]
Les "déclinistes" s'inquiètent essentiellement de l'islamisme et de son influence (selon eux grandissante), qui pourrait déstabiliser nos sociétés. Les discours sur "l'islamisation de l'Europe" sont divers, et présentent de nombreux glissements : on passe d'une dénonciation des reculs de la laïcité et de la République à une critique de l'islam radical et parfois, chez certains, à une véritable vision apocalyptique du "choc des civilisations" - qui se poursuivrait en quelque chose désormais à l'intérieur même des sociétés européennes.
A échelle historique, l'Europe s'islamise
Pour le journaliste américain C. Caldwell, on assiste à une véritable "révolution sous nos yeux" : par sa composante musulmane qui croit à grande vitesse, l'Europe change profondément. Ces changements affectent le quotidien, les rapports humains, les habitudes. Quant à Onfray, mettant en regard la vitalité des citoyens musulmans, leur foi, leur démographie, par rapport à la fatigue, au manque de foi, voire au nihilisme des autres Européens, il prédit que l'Europe peut out à fait devenir musulmane.
"Une révolution sous nos yeux" : Christopher Caldwell
"Dans votre livre Une révolution sous nos yeux, vous montriez comment l'islam va transformer la France et l'Europe. Sommes-nous en train de vivre cette transformation?
Très clairement.
Celle-ci passe-t-elle forcément par un choc des cultures?
C'est difficile à prévoir, mais ce qui se passe est un phénomène profond, anthropologique. Une culture – l'islam – qui apparaît, quels que soient ses défauts, comme jeune, dynamique, optimiste et surtout centrée sur la famille entre en conflit avec la culture que l'Europe a adoptée depuis la seconde guerre mondiale, celle de la «société ouverte» comme Charles Michel et Angela Merkel se sont empressés de la qualifier après les attentats du 22 mars. En raison même de son postulat individualiste, cette culture est timide, confuse, et, surtout, hostile aux familles. Tel est le problème fondamental: l'Islam est plus jeune, plus fort et fait preuve d'une vitalité évidente."
"L'islamisation de la société" est un mythe qui sert à agiter des peurs
- Les musulmans tendent à se séculariser, comme les catholiques naguère.
- Les musulmans représentent une minorité de la populations européenne
- Les musulmans font souvent partie des défavorisés, ils sont privés de pouvoir et sous-représentés dans les institutions politiques
Les musulmans sont un atout
Ils permettent de créer des ponts entre l'Europe et la rive Sud de la Méditerranée, ainsi qu'avec des pays musulmans plus lointains (Indonésie...).
Ils apportent leur culture qui permet plus d'ouvertures et d'enrichissement mutuel.
"L'Europe n'est pas un club chrétien". Avec l'Albanie, le Kosovo, la Roumanie, peut-être la Turquie, l'Europe comprend des pays ou des régions musulmanes, qui sont un de ses composantes.
Laïcité vs islamisation
"Selon sa doctrine classique, l'islam se définit comme un tout : religion, société, Etat. (...) C'est pourquoi la notion de laïcité est étrangère au droit public musulman. Donc, dans un pays où la majorité de la population est musulmane, l'islam doit être reconnu comme religion officielle. Même si le Coran ne se prononce pas à son sujet, il inspire un système politico-religieux qui identifie totalement les sphères religieuse et civile." (Voir Annie Laurent : http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-islam-et-laicite-font-rarement-bon-menage-annie-laurent-3032300.html). Il en découle des frictions qui deviennent plus importantes au fur et à mesure que le nombre de musulmans s'accroît, avec des revendications de plus en plus nombreuses sur la nourriture, les lieux de prières, au travail, à l'hôpital... jusqu'à la demande de "lois séparées" ("tribunaux islamiques" en UK, au Canada). De plus, un musulman en principe ne peut pas changer de religion, ce qui s'oppose à la laïcité. A terme, cette situation est de moins en moins tenable.
Un musulman ne peut pas changer de religion :
« Le principe de laïcité, rappelle Régis Debray, place la liberté de conscience (celle d’avoir ou non une religion) en amont et au-dessus de ce qu’on appelle dans certains pays la “liberté religieuse” (celle de pouvoir choisir une religion pourvu qu’on en ait une). En ce sens, la laïcité n’est pas une option spirituelle parmi d’autres, elle est ce qui rend possible leur coexistence, car ce qui est commun en droit à tous les hommes doit avoir le pas sur ce qui les sépare en fait. »
Lors de la négociation d'un accord avec les principales organisations musulmanes, J.P. Chevènement avait mis comme point le droit de changer de religion. "Or il y a bien une restriction, puisque le texte initial ajoutait que cette convention « consacre notamment le droit de toute personne à changer de religion ou de conviction ». Assimilée à un acte d’apostasie, cette précision sur le droit à changer de religion ou de conviction a été retirée à la demande des musulmans.
Rappelons que si le Coran réprouve l’incroyance et l’apostasie, il n’accompagne cette condamnation d’aucune peine particulière, en vertu du principe selon lequel la foi, comme tout ce qui concerne le for intérieur, est du domaine exclusif de Dieu. Mais le droit musulman prévoit la peine de mort pour l’apostat en s’appuyant sur un dire controversé du Prophète. Le retrait de cette phrase est donc lourd de conséquences."
https://oumma.com/quelle-liberte-de-conscience/
Pour Zemmour, "la France n'est plus la France à cause de l'islam"
"La France n'est plus la France à cause de l'islam". Interrogé sur le sens de cette déclaration, (Eric Zemmour) a d'abord expliqué dissocier les musulmans et la religion musulmane.
"Je parle d’une civilisation, d’une religion qui n’est pas qu’une religion, qui est une civilisation, je parle du dogme, vous dites 'le radicalisme littéral', mais l’islam est fondamentalement littéral, fondamentaliste depuis les origines, je ne parle pas des hommes, je ne parle pas des gens", a-t-il insisté.
"La liberté individuelle est impossible avec l'islam"
"Pour être Français, il ne suffit pas de prétendre respecter les valeurs de la République, j’aimerais bien savoir ce que c’est. A part Liberté, égalité, fraternité, mais c’est tellement vague", a-t-il poursuivi, ajoutant à ces valeurs celle de la laïcité. Mais d'après lui, laïcité et religion musulmane ne peuvent cohabiter.
"La laïcité est incompatible avec l’islam, la liberté individuelle est impossible avec l’islam et même la liberté de la nation est impossible avec l’islam, puisqu’ils appartiennent à la Oumma", a-t-il conclu.
http://www.bfmtv.com/societe/eric-zemmour-la-laicite-est-incompatible-avec-l-islam-1043905.html
"Eric Zemmour cite dans Un Quinquennat pour rien le roi du Maroc Hassan II qui a dit : ‘’Je ne suis pas un chef d’Etat laïque car à partir du moment où on est musulman, on ne peut pas être laïque. En réalité, tous les chefs d’Etat du monde musulman, je ne dis pas arabe, ne sont pas des chefs d’Etat laïcs. Et quand ils disent qu’ils veulent être laïcs, je dis qu’ils ne sont plus musulmans, car le droit musulman nous colle à la peau, qu’on le veuille ou non , tant sur le plan du droit public que sur le plan du droit privé’’.
"L’islam n’est pas une religion comparable au christianisme parce qu’il est à la fois une religion et un code juridique ce qui en fait une religion politique."
http://www.breizh-info.com/2016/10/10/51071/quinquennat-rien-zemmour-lislam-lislamisme
Quelles marges de manoeuvre pour une réforme ?
Atlantico : Quelle est la marge de manœuvre de l'islam relativement à la parole de Mahomet ? Pour quelles raisons ?
Rémi Brague : Mais ce n’est pas la parole de Mahomet ! Le Coran, pour les musulmans, c’est la parole de Dieu, et en un sens très littéral, il a été dicté par Dieu. Dieu est pour eux l’auteur du Coran de la même façon que Flaubert est l’auteur de Madame Bovary. Mahomet n’a fait que prendre à la dictée. Il est certes le "bel exemple", ce pourquoi ses déclarations et ses actions (hadith) peuvent servir de sources de droit.
Tout le monde parle d’interpréter le Coran.
Mais si c’est Dieu qui y dicte ses volontés, on ne pourra guère interpréter que le sens des mots. Le voile des femmes restera un voile ; on s’interrogera seulement sur sa longueur et son opacité.
Les musulmans vivent la laïcité comme les autres croyants
Pour des croyants, la laïcité pose parfois des problèmes, puisqu'elle implique une restriction des expressions religieuses dans l'espace public. Mais à part quelques cas marginaux (quelques jeunes filles voilées, burkinis), souvent montés en épingle par les médias ou par l'extrême droite, les citoyens musulmans n'ont pas plus de problèmes avec la laïcité que les citoyens d'autres religions.
L'islam est une religion tolérante
Il existe plusieurs versets qui inclinent à la tolérance dans le Coran
Juifs et musulmans vivaient en bonne intelligence pendant que les catholiques persécutaient les Juifs
Un islam des Lumières est en train d'émerger
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La montée de la défiance
Beaucoup d'Européens ont peur de l'islam : les sondages montrent de la défiance envers l'islam (références). En Allemagne, Pegida organise des manifestations contre l'islamisation, en UK idem avec l'English Defense Leage. Des intellectuels comme Onfray considèrent que l'islam a une vision de la femme, des homosexuel-le-s, et des non-musulmans, qui est problématique et demande au moins débat et clarifications (voir Michel Onfray, Penser l'islam).
Des sondages révèlent aussi une certaine radicalité dans l'opinion des musulmans européens, que ce soit en France, en UK.
"Brice Teinturier, directeur général de l'institut Ipsos dans le journal Le Parisien, au lendemain de l'attentat de Nice explique: «Soyons clair: dans nos études, nous constatons un niveau élevé, voire très élevé, de personnes qui nous disent que la religion musulmane telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui dans notre pays, n'est pas compatible avec les valeurs de la société française. Qu'elle cherche à imposer son mode de fonctionnement. Le rejet est particulièrement marqué»."
"Alain Finkielkraut a défini un jour le politiquement correct comme le fait de ne pas voir ce qu’on montre. Le traitement de l’étude sur les musulmans de France réalisée par l’Institut Montaigne sous la direction de Hakim El Karoui et publiée hier par le JDD nous en a fourni un exemple éclatant. On dirait que les médias se sont concertés pour tenter de planquer la réalité sous des titres lénifiants. « Musulmans de France, l’enquête qui surprend », annonçait le JDD à sa « une ». « L’enquête qui terrifie » aurait été un titre plus adapté.
C’est la première fois, à ma connaissance, qu’un travail aussi sérieux tente d’établir un portrait idéologique et culturel des musulmans de France (trois quarts de Français, un quart d’étrangers). On se disait bien qu’une partie d’entre eux avait quitté le monde commun – ou n’y avait jamais résidé – mais on pouvait encore espérer qu’il s’agissait d’une infime minorité. Or, on apprend que 28 % des musulmans de France estiment que la charia prévaut sur la loi de la République. Oui, vous avez bien lu : près d’un tiers des musulmans vivant dans notre pays vivent mentalement dans une tout autre contrée. Un tiers sur une population estimée (à la baisse) entre 3 et 4 millions, ça fait un million de personnes, souvent jeunes. (...)
On pourrait se réjouir de ce que 70 % des musulmans vivant dans notre pays soient devenus des laïques comme les autres. « Deux tiers des musulmans pensent que la laïcité permet de vivre librement sa religion », affirme Hakim El Karoui. Alors, il doit y avoir maldonne sur le sens du mot laïcité. En effet, douze ans après le vote de la loi interdisant les signes religieux à l’école, 60 % des personnes interrogées estiment que les filles devraient pouvoir porter le voile à l’école ; 48 % pensent qu’on doit pouvoir affirmer son identité religieuse au travail ; 58 % des hommes et 70 % des femmes sont favorables au port du voile – hijab. Autrement dit, même au sein de la majorité que l’on dit intégrée, on n’entend pas renoncer à ce signe de rupture avec le modèle français qu’est la dissimulation du corps féminin.
Elisabeth Lévy
https://www.causeur.fr/musulmans-islam-charia-jdd-140158
Sur le même sondage : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/15-des-francais-soutiennent-l-etat-islamique-un-etrange-sondage-venu-de-russie_1568756.html
"Un engrenage qui pourrait dresser les populations les unes contre les autres" (Abdennour Bidar)
Stigmatiser les musulmans, c'est faire le jeu des extrémistes qui veulent diviser les sociétés européennes (cf. Gilles Kepel)
"Car en France aujourd'hui, et dans bien d'autres pays européens se creuse dramatiquement le fossé d'incompréhension entre les musulmans et les autres: d'un côté une véritable allergie se répand à l'égard d'une religion perçue comme violente et agressive, de l'autre se propage le sentiment d'être toujours plus «montrés du doigt», stigmatisés. Le rejet n'en finit plus de monter des deux côtés: les uns rejettent, les autres se sentent rejetés. Voilà le mécanisme, l'engrenage maudit, qui pourrait dresser demain nos populations les uns contre les autres dans des tensions civiles très graves. Face à cela, nous devons avoir un sursaut de lucidité collective: être capables de comprendre le piège à temps, et l'éviter tous ensemble, non musulmans et musulmans unis, avant que ne se déclenche son mécanisme de désastre sur les plans social et politique."
La stigmatisation des musulmans est contraire à nos valeurs essentielles
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L'islam radical représente une infime minorité
La grande majorité de nos concitoyens musulmans sont paisibles et ne demandent qu'à vivre normalement.
Les musulmans sont les premières victimes de l'islamisme
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Beaucoup de musulmans combattent l'islamisme
"(...) voilà quelques années maintenant que des musulmans, et non des moindres, sont entrés en résistance. Doués de la lucidité et du courage qui manque si souvent à certains « progressistes », ils parlent. Ils s’appellent Hélé Béji, Ghaleb Bencheikh, Fehti Benslama, Abdenour Bidar, Kamel Daoud, le regretté Abdelwahhab Meddeb, Moustapha Safouan, Boualem Sansal, et bien d’autres. Ils ne forment pas un groupe, chacun parle pour lui-même, et sans doute ne sont-ils pas d’accord sur tout. Mais ils se rejoignent sur l’essentiel : la lutte contre la barbarie islamiste au péril de leur vie."
André Versaille
https://www.causeur.fr/pour-les-musulmans-edwy-plenel-145052
La plupart des musulmans ont adopté l'idéal « Liberté, égalité, fraternité »
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Le réenracinement des deuxième et troisième générations
"Le singulier de cette évolution est qu’elle se déroule au rebours de celles des précédentes immigrations. Traditionnellement, la première génération reste encore très liée à sa communauté d’origine et se sent mal insérée dans le pays d’accueil où la deuxième ou la troisième génération s’inscrit naturellement dans les modes de vie des autochtones. Dans le cas d’une petite mais bruyante partie de la jeunesse musulmane, nous assistons au phénomène inédit inverse décrit par Hugues Lagrange dans Le Déni des cultures, celui d’un « réenracinement des troisièmes et quatrièmes générations de l’immigration dans la culture de leurs parents et de leurs pays d’origine. ». Témoignages de ce « réenracinement », pointés aussi par Malika Sorel-Sutter, le refus de plusieurs jeunes d’utiliser la langue française au quotidien, y compris dans les cours de récréation, la remise en cause de la laïcité, et chez les adultes, le faible taux d’exogamie. Or comme l’avait fait remarquer, il y a plus de 30 ans, Emmanuel Todd dans Le Destin des immigrés : « Le taux d’exogamie, proportion de mariages réalisés par les immigrés, leurs enfants ou leurs petits-enfants avec des membres de la société d’accueil, est l’indicateur anthropologique ultime d’assimilation ou de ségrégation ». (...)
Par ailleurs, l’ouvrier Mohammed des années 1960 ne voyait pas de contradictions insurmontables entre le respect de sa foi et la fréquentation de non-musulmans. Prenons l’exemple des interdits alimentaires : « Ce qui pose question, écrit Dounia Bouzar, c’est la différence de posture envers la définition du halal : ce qui était, pour l’ancienne génération, une donnée négociable et souple est devenue ces dernières années une barrière qui empêche de “manger ensemble”. Jamais un musulman des premières générations n’aurait refusé de prendre un repas chez un non-musulman. Dans son islam à lui, il aurait eu peur d’être puni par Dieu pour avoir vexé une personne bien intentionnée. Aujourd’hui il arrive que de plus en plus de jeunes refusent une invitation de non-musulman, ou de non-pratiquant. » De même, la majorité des Algériennes venues en France dans les années soixante, n’étaient pas voilées. Aujourd’hui, leurs petites-filles le sont souvent, et comme par un effet de mimétisme ou d’« entraînement », nombre de leurs grands-mères ont fini par se voiler elles aussi."
André Versaille
https://www.causeur.fr/malika-sorel-lagrange-islam-integration-144047
Les jeunes musulmans reviennent à la pratique religieuse
Sondages et données diversesObjections à la famille d'arguments "L'islamisation de l'Europe"[modifier le wikicode]
La peur de l'Islam fait le jeu de l'extrême-droite
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Il n'existe pas un islam, mais des islams
"Passer de la croyance en un Coran dicté et incréé, de fait hypostase de la divinité, à un Coran inspiré et co-créé par Dieu et l’homme, comme le propose notamment Abdennour Bidar, serait un très grand pas vers une nécessaire autocritique de la religion. Cela aurait également l’avantage de faire évoluer la perception qu’a l’islam du rapport entre le divin et l’humain, l’homme n’étant plus un outil écrasé par le poids du sacré, mais un co-auteur grandi par son compagnonnage avec lui.
Ceci, néanmoins, ne peut venir que des musulmans eux-mêmes et ne saurait leur être imposé.
En revanche, il incombe au reste de la société de favoriser cette démarche, d’encourager le développement d’un « islam des Lumières » et, naturellement, de lutter contre la propagation de « l’islam de l’obscurantisme ». Dans ce but, voici quelques éléments de réflexion, que j’explorerai davantage par la suite mais déjà esquissés à grands traits."
Aurélien Marcq
https://www.causeur.fr/islam-lumieres-islamisme-musulmans-daech-145917
Les religions correspondent à ce que les gens en font
La Bible comporte plus de passages violents que le Coran. Néanmoins juifs et chrétiens l'interprètent dans un sens où ces passages passent à l'arrière-plan. Les textes sacrés contiennent différentes facettes et sont complexes ; les croyants peuvent privilégier tel ou tel aspect. Il est irréaliste de dire que tel livre sacré serait "intrinséquement violent".
Citation Onfray
Il faudrait prendre exemple sur le Consistoire de Napoléon pour l'islam de France
"Puisque hommes politiques et leaders musulmans évoquent sans cesse le modèle juif, son exemple est justement plein d'enseignements ! L'entrée des Juifs dans la nation française, quoiqu'ils aient été déjà là, géographiquement, en France depuis des siècles, s'est faite sous l'égide d'une assemblée convoquée en 1807 par Napoléon pour répondre (de façon quasi comminatoire) à 12 questions extrêmement gênantes, destinées à jauger leur capacité (et leur désir) à devenir français. Ces questions couvraient tous les domaines de l'existence, depuis le statut personnel et les lois qui la régissaient au rapport à la France et aux Français, en passant par le pouvoir rabbinique et la morale économique du judaïsme. (...) Elles obligèrent les Juifs à faire un choix sur des problèmes cruciaux entre la loi juive et l'adhésion à la France. Elles les contraignirent à se réformer à la fois religieusement et civilement (...) Le judaïsme en France est passé par-là, au point d'en avoir gardé une marque indélébile. Ça change tout, même s'il arrive que cette histoire soit l'objet d'un regard critique. (...)
Quelles seraient les questions délicates à poser aux décisionnaires religieux de l'islam, investiguant la nature du rapport que celui-ci pourrait entretenir avec un État laïque d'identité française ? C'est la reconnaissance des non-musulmans qui pose, avant tout, problème avec l'islam. Il faudrait que les autorités de l'islam déclarent sous quelle catégorie elles considèrent la France comme territoire, à la fois géographique et symbolique.
On le sait, la théologie musulmane divise la planète en deux zones, Dar el Islam, la «Maison de l'islam» où doivent régner la paix et la loi coranique dans un univers qui doit être musulman et le Dar el Harb, la «Maison de l'épée» où règnent la guerre et la conquête islamique pour faire triompher le Coran sur les infidèles. C'est là que prend place le djihad, la guerre sainte. Dans cet espace, les non-musulmans n'ont aucun droit et leur avenir est de devenir musulmans (...). Il existe cependant une troisième catégorie d'espace, le Dar el Solh, la «Maison de la trêve» qui, comme son nom l'indique, ne fait que suspendre la guerre contre la «Maison de l'épée», les infidèles, lorsque les conditions de la guerre ne sont pas favorables aux musulmans.
On comprend qu'il y a là l'obstacle majeur à l'intégration de l'islam dans la République. Il faut donc que les autorités musulmanes européennes déclarent solennellement renoncer à la doctrine politique du djihad et donc à cette partition du monde qui empêche toute reconnaissance du non-musulman. Il ne suffirait pas en effet que ces autorités se prononcent sur la catégorie à laquelle appartient l'Europe, car la meilleure catégorie serait celle du Dar el Islam, ce qui impliquerait que l'Europe se soumette à la loi islamique. Déclarer que l'Europe relève de la «Maison de la trêve» comme le fit Tariq Ramadan dans l'émission «Ripostes» de Serge Moati, ne peut en aucune façon rassurer les Européens, on le comprend, car le propre d'une trêve est de finir (...).
L'islam a en effet un problème de taille : il a toujours vécu en majorité même quand il fut dominé. Il a donc naturellement du mal à s'accepter et à se comporter en minorité. C'est tout un travail d'autoréforme qu'il a ainsi à accomplir. C'est ce que firent le judaïsme et le christianisme, en se repliant sur la mystique à défaut de pouvoir se poser dans l'étatique. Le messianisme juif, avec ses attentes dans l'historico-politique, avait constitué un obstacle lors de l'émancipation. Ses représentants trouvèrent une formule pour l'universaliser et le repousser à un avenir indéterminé.
Le deuxième ordre de questions doit concerner la façon dont les autorités de l'islam européen considèrent les autres religions, le judaïsme et le christianisme, si elles acceptent leur légitimité et si elles renoncent au prosélytisme actif. Si des non-musulmans veulent se convertir à l'islam, c'est leur droit (et l'inverse est aussi vrai) mais l'islam ne doit pas dans une République et un État démocratique partir à la conquête des âmes, à l'islamisation de la société civile car cela ne manquerait pas de réveiller en retour la guerre des religions et la surenchère concurrentielle entre elles.
Le troisième ordre de questions doit clarifier le système d'autorité de l'islam afin de désigner des responsables de la doctrine et du bon ordre de la vie religieuse. Avec une particulière attention pour les rapports avec les puissances musulmanes mondiales dont l'islam français comme religion devrait se séparer. (...)
Enfin, quatrième ordre de questions concernant le statut personnel et notamment celui de la femme. Un aspect capital qui commande le rapport à l'autre. Les autorités musulmanes européennes doivent confirmer qu'elles reconnaissent la liberté et les droits de la femme, son droit à divorcer, à contracter mariage avec qui bon lui semble. Elles doivent confirmer la prééminence du droit civil sur la charia.
Ces réponses à ces questions décideront si oui ou non un islam français est possible, si la République peut intégrer l'islam dans ses rangs et l'État avoir confiance dans la population qui se recommande de cette religion. Tout comme on l'a dit pour ce qui est de la décision de la France d'intégrer cette population, qu'on ne peut imaginer négative sous peine d'une guerre civile, on ne peut imaginer de réponse négative à ces questions de la part de l'islam français sous peine d'une très grave crise.
Pourquoi ne pose-t-on pas ces questions ? Parce qu'on a peur que la réponse soit négative ? C'est justement ce qui empoisonne l'atmosphère et fait croître le soupçon, le racisme d'un côté et le ressentiment de l'autre. Qu'on les pose une fois pour toutes, et le problème sera réglé, pour le pire ou, je veux le croire, le meilleur !"
Extrait de Shmuel Trigano (professeur à Nanterre, sociologue des religions, philosophe) "La Démission de la République", Puf 2003
https://www.bladi.info/threads/islam-francais-possible.4265/
La même idée est reprise plus récemment :
"12 ans après la création solennelle et médiatisée du CFCM revient le serpent de mer de l'organisation par la République d'un islam français. Nombreux sont ceux qui, échaudés par le bilan mitigé du CFCM, sont d'avance convaincus que cette initiative est vouée à l'échec. La France possède pourtant une très ancienne tradition d'organisation des religions. (...)
Ce n'est qu'en 1806 que commence sa grande réforme. Napoléon Ier convoque alors une «Assemblée des notables» juifs, nommés par les préfets, à qui il soumet douze questions:
1) Est-il licite aux juifs d'épouser plusieurs femmes?
2) Le divorce est-il permis par la religion juive? Le divorce est-il valable, sans qu'il soit prononcé par les tribunaux et en vertu de lois contradictoires à celles du code français?
3) Une juive peut-elle se marier avec un chrétien et une chrétienne avec un juif?
4) Aux yeux des juifs, les français sont-ils leurs frères? Ou sont-ils des étrangers?
5) Dans l'un et l'autre cas, quels sont les rapports que la loi leur prescrit avec les français qui ne sont pas de leur religion?
6) Les juifs nés en France et traités par la loi comme citoyens français regardent-ils la France comme leur patrie? Ont-ils l'obligation de la défendre? Sont-ils obligés d'obéir aux lois et de suivre toutes les dispositions du Code civil?
7) Qui nomme les rabbins?
8) Quelle juridiction de police exercent les rabbins parmi les juifs? Quelle police judiciaire exercent-ils parmi eux?
9) Cette forme d'élection, cette juridiction de police sont-elles voulues par leurs lois, ou seulement consacrées par l'usage?
10) Est-il des professions que la loi des juifs leur défende?
11) La loi des juifs leur défend-elle de faire l'usure à leur frère?
12) Leur défend-elle ou leur permet-elle de faire l'usure aux étrangers?
Derrière ces douze questions, où se mêlent d'authentiques questions sur la loi de Moïse et des préjugés alors bien établis, est posée la question unique de la compatibilité entre la pratique de la religion juive et les principes du Code civil. Il ne s'agit à aucun moment de demander de préférer la citoyenneté française à l'identité juive, ni même de cantonner la pratique religieuse au strict exercice du culte, niant la dimension sociale de toute religion. Seules le respect de la loi commune et l'amour de la patrie sont exigés."
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2015/02/27/31004-20150227ARTFIG00248-islam-de-france-pourquoi-il-faut-prendre-exemple-sur-le-consistoire-de-napoleon.phpL'Etat n'a pas à intervenir dans les questions religieuses
Les musulmans se séculariseront comme naguère les catholiques
Le mouvement de la modernité est irrésistible. De par ses séductions, la société moderne amollit les croyances ; quant à l'esprit scientifique, à l'éducation, ils sapent peu à peu l'intégrisme et ouvrent sur des perspectives plus rationnelles. La crainte d'un "revival" religieux est un fantasme.
Citation de spécialistes qui prévoient la fin de l'islamisme à court termeOn ne peut pas appliquer le schéma chrétien sur l'islam
Le christianisme est "la religion de la sortie de la religion". Dans l'Evangile, le Christ dit de "rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu".
"les Européens, du plus pieux des pratiquants au bouffeur de curés invétéré, pensent tous la religion sur le modèle inconscient du christianisme. Ils réduisent donc la religion à ce qu’ils observent dans les diverses confessions chrétiennes: des actes de culte, la prière, éventuellement des jeûnes et des pèlerinages. Ce qui n’en relève pas est censé être extérieur à la religion. Or, pour l’islam, la religion consiste essentiellement à appliquer la loi divine. C’est parce qu’elle le commande qu’il faut prier, jeûner, etc. Et elle commande aussi le voile, la nourriture halal, etc."
Rémi Brague
http://diplomatie-humanitaire.org/lerreur-de-leurope-de-penser-lislam-modele-christianisme/Au lieu d'alimenter le "choc des civilisations", œuvrer à l'islam des Lumières avec de nombreux musulmans
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La grille de lecture par la religion est erronée
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7. Le spectre d'une guerre civile[modifier le wikicode]
Il y a de nombreux territoires perdus de la République
Le vivre ensemble et l'antiracisme sont en échec
- L'antisémitisme augmente, il est plus virulent que jamais : de nombreux juifs quittent la France ou d'autres pays européens pour aller en Israël.
- Les jeunes descendants d'immigrés sont toujours autant discriminés à l'emploi, au logement, en boîte de nuit voire au camping (testings).
- Les associations anti-racistes se lancent dans des procès contre des intellectuels comme Finkielkraut ou des journalistes comme Mermet.
- L'antiracisme est dévoyé pour des causes controversées --> Pascal Bruckner, "Un racisme imaginaire".
- L'islamophobie gagne du terrain.
Le vivre-ensemble se passe globalement bien, les déclinistes montent en épingle quelques problèmes "à la marge"
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La condition des femmes régresse dans les quartiers
Mariages forcés, excision, voire "crimes d'honneur" se retrouvent en Europe
Sans aller jusqu'à ces extrêmes, les femmes sont moins bien acceptées dans l'espace public, elles ne peuvent pas porter les vêtements qu'elles veulent dans certains quartiersLes gouvernements européens laissent la situation se dégrader
L'ultra-droite attend la confrontation
"Pointant du doigt l'ultra-droite française, le patron du renseignement, Patrick Calvar a, à deux reprises le mois dernier, émis des craintes concernant une "confrontation" en France, voire une "guerre civile"."
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/le-patron-de-la-dgsi-evoque-un-pays-au-bord-d-une-guerre-civile_1804877.htmlLe spectre de la guerre civile
Les haines montent de toute part
Agressions, racisme, mosquées taguées, synagogues incendiées, églises vandalisées, femmes voilées insultées etc.
Manifestations qui dérapent avec des cris "Mort aux Juifs!"
Cf. Rioufol, Obertone...
Un grand nombre de livres paraissent avec ce thème, montrant un climat autour de ce thème
Les tensions actuelles vont s'exacerber
Faute de solutions et de mesures fortes, le climat se dégrade
Les armes circulent dans les cités
Policiers, pompiers sont attaqués, émeutes urbaines, voitures brûlées
Les attentats augmentent
Les "déséquilibrés" commettent des agressions
Il suffit d'un événement plus dramatique pour que tout s'embrase
Il risque d'y avoir des réactions incontrôlables des populations
"La montée du Front national depuis quelques années et de Marine le Pen aujourd'hui s'explique par le ressentiment qu'éprouve depuis longtemps une grande partie des milieux populaires à l'encontre des Arabes et des musulmans. Ces sentiments sont évidemment renforcés aujourd'hui par les attentats islamistes mais aussi par les revendications religieuses et culturelles de l'islam. "Il faudrait tous les zigouiller". C'est ce que j'entends souvent dans les conversations de comptoir et d'atelier. Il en est de même en face, quand s'exprime le mépris des "gaouris". De telles haines n'ont pas été comprises."
Charles Rojzman
http://www.huffingtonpost.fr/charles-rojzman/la-carte-aveuglante-du-1er-tour-de-lelection-presidentielle_a_22054329/Objections à la famille d'arguments "Le spectre d'une guerre civile"[modifier le wikicode]
Les citoyens réagissent avec mesure
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Les attentats ne divisent pas la société, qui manifeste contre eux dans toutes ses composantes
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Personne n'a envie de confrontation violente
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Si la "guerre civile" devait se passer, elle aurait déjà eu lieu
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Les Etats européens sont suffisamment solides pour éteindre les incendies (dissolution des groupes extrémistes, etc.)
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Il est possible de résoudre les conflits "communautaires" au lieu de prophétiser la fin (ou la guerre civile)
"La réconciliation que j'appelle de mes vœux et qui éviterait ce qui pourrait ressembler à une guerre civile est un processus long et douloureux, loin de ce que j'appelle depuis longtemps le "vivrensemblisme", loin du politiquement correct.
Elle suppose, cette réconciliation, que soient mis sur la table, avec les conflits nécessaires, toutes les données de cette inimitié grandissante entre musulmans et une grande partie de la population française. Elle suppose également un véritable dialogue entre ces français qui voient dans l'islam un danger absolu et les autres qui nient ce danger, sous prétexte que le véritable danger est ailleurs, dans un nationalisme étriqué pour les uns, dans les banques et la finance pour les autres.
Cette réconciliation suppose une prise de responsabilité collective et des dialogues conflictuels:
- prendre en compte la réalité de la criminalité d'une minorité importante de la population d'origine immigrée de confession musulmane, criminalité qui suscite la méfiance et la peur.
- Regarder les difficultés réelles des habitants des quartiers, la réalité des discriminations dans le travail et le logement. et en même constater leurs sentiments de victimisation confortés par un antiracisme aveugle.
- Abandonner certaines traditions religieuses et culturelles qui représentent un frein à l'assimilation ou tout au moins à la bonne entente et compréhension entre les populations et rejeter clairement l'antisémitisme, la francophobie et les thèses complotistes de l'islam radical.
- Accepter cette évidence que nous vivons désormais dans une société mixte, que nous le voulions ou non, que les générations issues de l'immigration font désormais partie intégrante de la nation française et que nous devons respecter les croyances et la foi des uns et des autres, tant qu'elles ne s'imposent pas par un prosélytisme et une visibilité qui heurtent les habitudes de la population majoritaire ou contreviennent aux lois de la république.
Le combat contre les inégalités et les injustices doit être l'affaire de tous. A condition que chacun balaye devant sa porte. Responsabilité, c'est le mot d'ordre qui permet cette réconciliation indispensable, je le répète pour éviter une guerre civile toujours possible mais aussi pour nous permettre d'avancer vers plus d'humanisation de nos sociétés."
Charles Rojzman, fondateur de la Thérapie sociale"
8. Un déclin culturel[modifier le wikicode]
L'américanisation des mœurs et de la société
Rapports plus violents, culte de la réussite matérielle, des nouvelles technologies, intérêt pour le transhumanisme
Séries, langue, vêtement, consommation (Mac Do). Cette américanisation coïncide avec un certain abrutissement, et affecte les rapports humains, les mœurs, la tendance à la judiciarisation, la "guerre des sexes".
"Trois fétiches venus d’Amérique ont transformé notre manière de voir le monde. L’espace, désormais, comme aux Etats-Unis, remplace le temps. On communique sans cesse d’un bout à l’autre de la planète, on exalte l’horizon et l’esprit de conquête. Mais on ne transmet plus ; le présentisme spatial se substitue à la mémoire et au passé. L’image l’emporte sur l’écrit, comme au pays d’Hollywood et de la télévision. Un bonheur de commande, enfin, remplace la conscience de l’histoire et le sens du tragique. Il est désormais obligatoire d’être jeune, allant et plein d’espoir, de laisser dans l’ombre les épreuves de la vie et du monde, de tout nimber d’un optimisme de commande qui nous protège «du trouble de penser et de la peine de vivre»."
Laurent Joffrin résumant les thèses de Régis Debray in Civilisation : comment nous sommes devenus américains (Gallimard, 2017).
http://www.liberation.fr/debats/2017/05/16/debray-ou-le-declin-de-l-empire-europeen_1569919
Les sociétés européennes se modernisent
Se doter de nouvelles technologies, fluidifier les rapports, ne va pas sans bouleverser les structures sclérosées, ce qui est un réel progrès.
Un recul de la liberté d'expression
Procès aux intellectuels, on remplace le débat d'idées par le débat au prétoire. Une société qui a peur du débat d'idées ou de la liberté de création se met en place.
"Je pense que l’on est sous un régime de censure. […] La censure, c’est maintenant les groupes de pression, les catholiques intégristes, les écologistes, les anti-écologistes, les gays, les anti-gays, les féministes, les anti-féministes, Alain Delon, EuroTunnel… […] Des gens instrumentalisent des lois de police qui avaient été conçues pour réguler les écrits dans un souci de bonne tenue de la société. […] On fait 14 000 procès par an dans la matière dans laquelle j’exerce et c’est à peu près 50 000 francs (environ 7 500 euros) à chaque fois. […] On me soumet des manuscrits, y compris de fiction. On me demande de les relire, de les caviarder, de les censurer pour qu’ils puissent vivre en librairie"1.
http://agora.qc.ca/documents/censure--les_nouvelles_formes_de_censure_par_emmanuel_pierrat
"Avant, seuls certains documents très chauds passaient entre nos mains. Aujourd’hui, on nous demande des relectures préventives, même pour le tiède et la fiction. Le Lolita de Nabokov, écrit par un jeune auteur inconnu, serait impossible à publier en l’état" 1, Maître Bigot, spécialisé dans la propriété littéraire.
Cf. Olivier LE NAIRE, « Qui veut bâillonner l’édition ? », L’Express du 11.04.2002
"Mais ce qui frappe le plus dans cette censure modernisée est l'appréciation du comportement des personnages. Ce n'est plus la débauche en tant que telle qui est jugée, ce n'est plus la connotation raciste des propos du littérateur qui est désignée à l'opprobre. Les personnages sont les vrais coupables.
Si le héros est pédophile, serial killer ou néonazi, il doit faire acte de repentance au dernier chapitre. A défaut, il sera jugé et son créateur lui sera assimilé. Même de fiction, les personnages sont tenus de conserver dignité, morale et respect de la loi. Les temps sont rudes pour Barbe-Bleue, Dracula, les Rapetou ou Arsène Lupin."
http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/13/au-risque-d-une-censure-modernisee_1465002_3260.html
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/13/au-risque-d-une-censure-modernisee_1465002_3260.html#cYSc8lKfJSPMLIuB.99Une régression démocratique
... et une homogénéité des idées dans la presse
"Philippe Nemo montre, exemples tirés de la jurisprudence à l’appui, comment ces lois volontairement ambigües dans leur énoncé (« l’homophobie », par exemple, est condamnable, mais il n’en existe aucune définition légale !) ne punissent plus les paroles, mais les pensées. De même, celles-ci ne peuvent être examinées en procès que par l’intermédiaire de juges chargés de traquer et de condamner les déviants, comme de nouveaux inquisiteurs.
Il n’est pas besoin de punir tout le monde. La criminalisation du discours repousse les thèses controversées hors de la sphère publique ; l’auto-censure des jeunes professionnels fait le reste. Aucun étudiant en journalisme n’aura la moindre chance de décrocher un simple job de pigiste s’il a le malheur d’exprimer une opinion s’écartant de la norme, même en privé, si celle-ci parvient aux oreilles de son employeur.
Après des décennies le long de ce chemin, le résultat est là : un spectaculaire affaiblissement du débat intellectuel. Le terme de régression n’est pas trop fort. Comme l’explique Philippe Nemo : "Ce qui frappe en effet dans la police des idées qui a été mise en place depuis quelques années en France, c’est son caractère crypto-religieux. Aux personnes qui énoncent des faits et arguments au sujet de l’immigration, des mœurs familiales et sexuelles, de l’école, de la sécurité, de la politique pénale, des politiques sociales, de la fiscalité, etc., n’allant pas dans le sens de l’orthodoxie régnante, on n’oppose pas d’autres faits ou d’autres arguments, mais une fin de non-recevoir. On ne veut pas discuter avec elles, on veut qu’elles disparaissent purement et simplement de l’espace public. On veut que la société soit purifiée de leur présence."
https://www.contrepoints.org/2012/01/23/66000-de-la-regression-intellectuelle-de-la-france
Grâce aux lois contre la haine, les idées extrémistes sont mises hors-jeu ou leur diffusion reste confidentielle
L'imposition du politiquement correct de type américain
Il envahit la langue, on crée des "études de genres", on veut de "'l'affirmative action", on tombe dans le ridicule pour respecter une morale puritaine qui coexiste avec la pornographie et la violence. On risque de retrouver à terme dans nos universités les mêmes problèmes que dans les universités américaines (voir Edwad Behr, Une Amérique qui fait peur, Pocket, ou ...., La pensée gnangnan, ).
"L'attitude des enseignants devient parfaitement logique quand on comprend qu'ils cherchent avant tout à éviter tout comportement pouvant être interprété, de près ou de loin, comme raciste, sexiste, ou tenant du harcèlement sexuel. Danger réel dans la mesure où, par exemple, en se penchant au-dessus de la copie d'une étudiante, ils pourraient par mégarde lui poser la main sur l'épaule, ou laisser échapper au cours d'une conférence une référence douteuse, c'est-à-dire leste, sexiste ou raciste – en tout cas considérée comme telle par une seule de leurs étudiantes. On atteint le ridicule : une enseignante de haut niveau, dans une université prestigieuse, n'a-t-elle pas réussi à faire enlever la reproduction d'un tableau "insupportable et qui l'incommodait" – il s'agissait de la Maja desnuda de Goya [...] ? D'autres cas sont moins drôles, et les enseignants, surtout non encore titularisés, vivent dans la terreur d'attirer l'attention des censeurs [...] L'Association des professeurs de collège tient un registre de nombreux cas d'enseignants licenciés pour "harcèlement sexuel" sans la moindre preuve autre que l'accusation de l'étudiante concernée." (E. Behr, Une Amérique qui fait peur, page 49)
Le politiquement correct est positif, il garantit une meilleure protection des minorités et des femmes
Ce sont des "mâles blancs hétérosexuels" de droite qui déplorent sans cesse le "politiquement correct" alors qu'il s'agit de lois visant à faire mieux respecter les minorités (femmes, racisé-e-s, homosexuel-le-s). Non seulement ces lois sont positives, mais il en faudrait davantage et augmenter les sanctions envers ceux qui usent de propos racistes, sexistes ou homophobes.
Le politiquement correct est moindre
Avec l'élection de Donald Trump, on voit bien que le politiquement correct américain n'est pas une "normalité".
La fin des débats de qualité
La civilisation occidentale émerge notamment avec Socrate, qui met en débat toutes les opinions sur l'Agora. Et, jusqu'aux années d'après-guerre, on constate des débats de qualité entre intellectuels (Sartre et Camus). Aujourd'hui, nous voyons des débats télévisés qui tiennent du spectacle, ou bien se tiennent des Colloques confidentiels, réservés aux spécialistes. Quant aux sites sur le net, il s'agit de discussions confuses. Qu'est devenu l'espace public des Lumières ?
"Apostrophé par les cordonniers, forgerons, géomètres, pêcheurs, jeunes gens de bonne naissance, rhapsodes, esclaves, orateurs, Socrate déambulait dans les rues d'Athènes, se mêlait aux discussions et accouchait les âmes.
Sous les voûtes de pierre, St Thomas faisait résonner les thèses et antithèses des différents scoliastes dans d’interminables joutes logiques.
A sa place habituelle du Café de Flore, Sartre se faisait interpeller par des étudiants. Dans la fumée de cigarette, ils refaisaient le monde.
Sitôt terminée sa communication sur Historicité du questionnement et fondements dialogiques de la démocratie, le professeur émérite sort de l’amphithéâtre comme une fusée ; on lui emboîte le pas, le retient par une question, mais il vole déjà vers Vancouver ; sa réponse prend la forme d’un sourire suspendu."
Duits et Barbier, La Logique de la Bête, éditions de l'éclat 2014Une perte de la diversité culturelle
Un recul de l'éducation
cf. classement Pisa des meilleures écoles
Le niveau d'éducation moyen augmente
Autrefois, le lycée était élitiste, aujourd'hui il s'est démocratisé, tout comme l'université.
Les connaissances disponibles augmentent. Grâce à Internet, chacun peut accéder à toutes les connaissances.
Ne pas confondre éducation et enseignement
L'éducation, qui est l'apprentissage et le développement de l'enfant par les parents, se dstingue de l'enseignement, effectué par les enseignants, les professeurs du système scolaire. Une société ayant entre autres pour base le modèle familial, il est normal qu'après des changements sociétaux importants, ce dernier soit modifié. Ce modèle familial impactant l'éducation parce qu'il en est le cadre, il est logique que le mode d'éducation change.
L'Europe reste en avant dans ce classement
Lorsqu'on parle de "recul", et le débat portant sur l'Europe, il est important de noter que 26 des 50 premiers pays dudit classement sont européens et que 15 d'entre eux se classent dans les 26 premiers.
La dégradation de l'urbanisme
Une haute culture en régression
- Artiste qui expose une "machine à merde", musique industrielle, "art contemporain", littérature nombriliste ; la culture populaire disparaît, remplacée par les produits culturels (on passe de Brel, Brassens à Rihanna. (Adorno et l'école de Francfort en parlaient déjà).
- Recul de la culture classique
Les jeunes européens se détournent de la culture européenne pour imiter la culture américaine (Régis Debray, "Civilisation") ou adopter une forme d'exotisme (fascination pour l'Inde dans les années 70 – hippies, gourous, sectes...-, fascination pour l'Afrique – musique – ou pour les mondes archaïques – chamanisme, modes de vie, alimentation qui se dit "préhistorique", etc.)
- La lecture recule
(les gens lisent de moins en moins)
- Baisse du niveau de la télévision
La fin du modèle de l'école républicaine
Objections à la famille d'arguments "Un déclin culturel"[modifier le wikicode]
L'accès aux biens culturels s'est démocratisé
Bibliothèques, créations sur le Net, fréquentation des Musées
Ce sont de vieux ronchons qui regrettent le passé et ils sont ringards
Le "ricanement Canal +" masque le vide
Sous des airs de rebelles et avec un emballage sexy, les firmes culturelles nous vendent du vent, un humour bas de gamme. Il suffit de comparer Raymond Devos, Pierre Desproges ou Coluche aux comiques actuels par exemple. Les "vieux ronchons" ont encore la mémoire de ce qui existait auparavant, et peuvent comparer – ce que les jeunes qui ignorent le passé récent ne peuvent pas faire !
Cf. FinkielkrautIl existe une vie culturelle foisonnante
Concerts, galeries, festivals, créations audiovisuelles, bandes dessinées, internet, etc.
Les formes culturelles dépassées s'effacent au profit de nouvelles
Tags, jeux vidéos, rap, slam, BD, graphes forment une nouvelle culture
Les Anciens ont toujours dénoncé la décadence des nouvelles formes d'expression
Les Impressionnistes ont été considérés comme "décadents" avant que l'on reconnaisse leur talentOn tombe dans le relativisme culturel
Il y a un assassinat de la culture dont les gens ne s'aperçoivent pas
La grande culture occidentale est délégitimée
L'Allemagne était le pays de la "haute culture", ce qui n'a pas empêché le nazisme
"L'art, les préoccupations intellectuelles, les sciences de la nature, de nombreuses formes d'érudition florissaient très près, dans le temps et dans l'espace, des lieux de massacres et des camps de la mort. C'est la nature et la signification d'une telle proximité qu'il faut examiner. Pour quelles raisons les traditions et les modèles de conduite humanistes ont-ils si mal endigués la sauvagerie politique ? Ont-ils en réalité constitué un frein, ou bien est-il plus sage de reconnaître dans la culture humaniste des appels pressants à l'autoritarisme et la cruauté ?"
Georges Steiner, "Dans le château de Barbe-bleue", Folio essai, page 40"Quand j'entends le mot 'culture', je sors mon revolver"
Si la culture mène au totalitarisme, l'inculture mène à la démocratie
9. Un déclin moral[modifier le wikicode]
Le monde occidental cultive la haine de soi et la culpabilité
Écrire un résumé de l'argument.
Le passé récent (colonisation) ou moins récent (esclavage) justifient cette culpabilité
C'est en regardant en face de ses tares que l'Occident se libérera de ses démons
L'Europe promeut des valeurs qui laissent l'homme face à un vide angoissant
Valeurs comme liberté, Droits de l'homme
"La privation d'élan correspond à la situation de l'homme libre tel que l'entend l'homme contemporain. Celui-ci considère volontiers la liberté comme une finalité dernière [...]. Mais la liberté n'est qu'une forme vide, attendant son contenu. La liberté d'être soi-même, de définir ses propres normes, ne suffit pas à elle seule pour structurer le sujet. [...] Elle annonce les possibles, elle ne les énonce pas. [...] Ce n'est pas seulement la liberté d'être ce que nous voulons, qui fera de nous un sujet situé dans le monde et connaisseur de soi. L'axe autour duquel le sujet se façonne positivement, c'est la responsabilité. En désignant de quoi il va répondre, le sujet se mobilise et se ramasse en un tout. La liberté moderne signifie seulement que le sujet est libre de choisir ce dont il sera le "répondant". Si elle tend à signifier qu'il ne répond de rien, alors le sujet se détruit derrière ce moyen pis pour une fin." Chantal Delsol, Le souci contemporain, La petite vermillon, page 34.
Melman, L'homme sans gravité
La montée de l'insignifiance
Le vide spirituel du monde occidental entraînera sa perte
"La menace tient pour l'essentiel à cet objectif plus récent de «société ouverte» dont le principe moteur est de vider la société de toute métaphysique, héritée ou antérieure (ce qui soulève la question, très complexe, de la tendance du capitalisme à s'ériger lui-même en métaphysique). A certains égards, on comprend pourquoi des gens préfèrent cette société ouverte au christianisme culturel qu'elle remplace. Mais dans l'optique de la survie, elle se montre cependant nettement inférieure."
C. Caldwell
Une civilisation a besoin de "spiritualité", ou du moins de "mythologies" qui comprennent les éléments fondamentaux d'une religion pour durer :
"Sauf méprise de ma part, l'histoire politique et philosophique de l'Occident au cours des cent cinquante dernières années peut se comprendre comme une série d'efforts – plus ou moins délibérés, plus ou moins systématiques, plus ou moins violents – pour combler le vide central laissé par l'érosion de la théologie. [...] la décomposition d'une doctrine chrétienne d'ensemble a laissé le désordre; a laissé un vide à la place des perceptions essentielles de la justice sociale, du sens de l'histoire humaine, des relations entre le corps et l'esprit, du rôle du savoir dans notre condition morale." (page 8, in Georges Steiner, Nostalgie de l'absolu, 10/18).
Individualisme vs. projets collectifs : "A l'heure du chacun pour soi, le sentiment d'appartenance à un projet qui transcende les individualités s'est évaporé" (Sloterdijk)
Perte de sens religieux (désenchantement du monde, Marcel Gauchet)
Les grands projets collectifs mènent au totalitarisme ou aux guerres religieuses
il est positif de les avoir abandonnés
Le désenchantement du monde est inéluctable
Écrire un résumé de l'objection.
C'est grâce au recul des religions que l'Occident a acquis sa puissance technologique et son confort
Écrire un résumé de l'objection.
La philosophie est en crise
Le libéralisme tue l'Occident
Onfray? A sourcer
Ce n'est pas l'Occident que le libéralisme est en train de tuer mais seulement les utopies de 68 (Ferry)
Écrire un résumé de l'objection.
Un sentiment morbide de malaise et d'angoisse
L'éloignement de la nature
Une perte de sens esthétique
Un déclin moral d'élites qui ne pensent plus au bien commun
Les élites ont un comportement prédateur. Elles se considèrent comme au-dessus du peuple, justifiant par leurs études et leur mérite leur position de domination et leurs avantages. Au lieu de se sentir solidaires des citoyens ordinaires, les membres des hautes classes les méprisent, vivent entre eux, dans des quartiers sécurisés et des circuits qui échappent aux gens ordinaires. Les membres des hautes sphères perdent tout sens du réel et de la modération dans leur accumulation de richesses.
"La révolte des élites est une forme de combinaison oxymoronique entre sécession sociale et domination économique. Les révoltés sont ceux que le mouvement Occupy Wall Street appelle les 1% qui exploitent les 99%, ils veulent bénéficier des largesses de l'Etat, c'est à dire de l'impôt sans contribuer au bien public à la hauteur de leurs ressources. Cette révolte consiste à légaliser le vol, le vrai nom de l'optimisation fiscale. Si le cas Depardieu a eu autant de résonnance, c'est, bien sûr, parce qu'il est un acteur vedette et que son exil fiscal s'accompagne de quelques côtés peu reluisants mais il est aussi symbolique des élites, c'est à dire des classes hyper-privilégiées qui veulent vivre comme des coucous aux dépends de leur société. Leur rhétorique renvoie à la fin du XIXe siècle. En bons darwinistes sociaux, ils croient que seul leur talent a fait leur richesse et que les "petits" qui envient les "grands" sont des niais ou des nuls. Ils sont les produits capricieux et égocentrés de notre néolibéralisme destructeur."
http://www.huffingtonpost.fr/pierre-guerlain/exil-fiscal-elites_b_2374197.htmlLe relativisme favorise l'enfermement identitaire et fait le lit de l'intolérance
"Avec son masque humaniste, ce relativisme se prétend garant de bonne entente alors que la quête de vérité (et, surtout, la confrontation entre différentes vérités) conduirait au conflit, voire à la haine. A l'usage, ce « vivre-ensemble » s'est révélé factice ; mettre hors-jeu les questions qui fâchent n'aboutit qu'à la prolifération des procès et à l'hostilité entre communautés de plus en plus divergentes. Malgré la bonne volonté dont elle se drape, la tolérance molle conduit nécessairement aux replis, aux identités sacralisées puis à l'affrontement général. Le constat d'échec d'un monde en désintégration nous montre que notre société a commis une grave erreur d’aiguillage en pariant sur le « respect ». Respecter les religions, les modes de vie, les philosophies, s'avère une autre face du nihilisme. Seule la confrontation intellectuelle est le gage d'un respect des autres qui ne soit pas illusoire."
E.J. Duits, Après le relativisme, Le Cerf 2016
"Il est des idées philosophiques, apparemment bien éloignées de notre action quotidienne, qui descendent de l'empyrée et s'invitent dans nos vies. Tel est le cas du relativisme. Celui-ci n'est pas qu'une posture intellectuelle consistant à être tolérant en répétant “chacun sa vérité, son mode de vie, sa religion”. Ses effets toxiques sur nos existences se font sentir tant au niveau des rapports humains que dans le champ politique ou religieux. Le relativisme est une attitude de désespoir jeté sur l'accord possible des esprits. [...]
Dans cette vue désolée d'une incommensurabilité des humains entre eux, que reste-t-il ? L'espace commun se délite, les religions n'ont plus rien à se dire, les philosophes s'enferment, l'agora se vide et la démocratie s'évide. En lieu d'une rencontre féconde et colorée, notre société devient la dissociété, les regards se frôlent dans la défiance et la peur. On se trouve aux antipodes de Socrate : au lieu de confronter les visions du monde et de chercher la vérité ensemble, nous voilà renvoyés aux communautés distinctes ou aux festivités bruyantes. Le dialogue a déserté la Cité. Et pendant ce temps, elle continue sa marche aveugle, pressentant les abîmes. La science ne nous guide plus, la politique n'est qu'un combat, la philosophie se réduit à un conflit des interprétations.
En attendant la catastrophe qui plane, chacun vaque à ses affaires. L'anticonformisme ronronnant domine le spectacle médiatique et étouffe la vie de l'esprit avec son ricanement compulsif et son relativisme faussement tolérant. Nous vivons dans une ère marquée par le renoncement à l'échange existentiel et à la raison." E.J. Duits, Après le relativisme, Le Cerf 2016.La fragmentation des savoirs et la fin des Grands récits
postmodernité
L’ambassadeur singapourien, Kishore Mahbubani, décrit le déclin occidental en 1969 : recul démographique, récession économique, et perte de ses propres valeurs.(Chitour2)La fin de la civilisation
L'ère du vide
Objections à la famille d'arguments "Un déclin moral"[modifier le wikicode]
Objection à écrire
Écrire un résumé de l'objection.
10. Un sentiment de vide et un désir de mort[modifier le wikicode]
La civilisation occidentale est criminelle par essence[modifier le wikicode]
Après la Shoah, les crimes de la colonisation et de l'esclavage, le bombardement d'Hiroshima et de Nagasaki, sans oublier le génocide des Indiens, le monde occidental est en procès, et le verdict semble sans appel : coupable.
Il est temps qu'une telle civilisation mortifère accepte de laisser la place.
"Oui, il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d’Hitler et de l’hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXème siècle qu’il porte en lui un Hitler qui s’ignore, qu’Hitler l’habite, qu’Hitler est son démon, que s’il le vitupère, c’est par manque de logique, et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, ce n’est que l’humiliation de l’homme en soi, c’est le crime contre l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique."
Sartre
La plupart des Européens ont intériorisé ces idées et aspirent inconsciemment à la disparition de leur civilisation.
Un désir de mort que l'on voit à l'oeuvre par mille symptômes[modifier le wikicode]
Fuite dans les jeux vidéos violents, la "zombification", la prise de neuroleptiques, la pornographie addictive et in fine le suicide (suicide 2ème cause de mortalité des jeunes français)
Fascination pour l'ultraviolence : séries TV américaines avec scènes de tortures, viols, à comparer avec les vieilles séries comme Colombo, etc.
Fascination pour la mort (culture gothique, satanisme), les serial-killers (littérature policière), l'horreur
Le commandement "Jouis" fait une société sadienne (D.R. Dufour, "La Cité perverse")
"[...] les points-clés habituels de l’identitarisme [...]. Voulant "jouir sans entraves", la génération de Mai-68 a remplacé les systèmes de valeurs qui pouvaient donner du sens aux existences par un individualisme qui ne le peut pas. La mondialisation marchande a ensuite produit l’envahissement de toutes les dimensions de la société française par le consumérisme, en même temps qu’elle suscitait dans le pays un multiculturalisme qui a sapé les fondements de l’identité nationale. D’où une génération qui, née dans les années 1980-1990, a grandi dans un pays en état de vide existentiel, de perte de sens, et d’absence de repères en termes d’identité collective."
Pour le psychanalyste Dufour, Sade est le grand précurseur du régime dans lequel vivent nos sociétés. En mettant au centre de ses préoccupations la jouissance au lieu de l'interdit, nos sociétés ont amorcé un basculement anthropologique, qui se retrouve dans la clinique : de plus en plus de patients présentent une typologie de trouble liés à la généralisation de la perversion – alors que le régime précédent était structuré autour de la névrose. Les sociétés occidentales sont-elles happées par des forces inconscientes qui s'apparenteraient à "l'instinct de mort" ?
"Le danger était apparu à Platon dès l'apparition du monde occidental : la possible transformation de la démocratie en tyrannie. Si cette analyse reste plus que jamais d'actualité, c'est qu'une tyrannie d'un nouveau type s'est mise en place. [...] Le libéralisme triomphant fait peser sur l'être-soi et sur l'être-ensemble une lourde menace : l'assomption d'un homme sadien affirmant son égoïsme et obéissant à un commandement suprême : "Jouis !"." (D.R. Dufour, La Cité perverse, Folio, p. 465).
"Cette libération des passions a transformé toutes les économies où interagissent les hommes : marchande, politique, esthétique, symbolique, sémiotique, psychique, écologique. Ces économies sont aujourd'hui malades. Ce qui survient aujourd'hui dans l'économie psychique, la montée de la "perversion ordinaire", est un effet du redéploiement du capitalisme depuis 1929. [...] Le lien social actuel se présente sous une forme inédite, égo-grégaire, caractérisée par une mise en troupeau de consommateurs sans cesse amenés vers des sources supposées de bonheur. C'est un troupeau organisé comme une chaîne sadienne de jouissance. Plus la satisfaction pulsionnelle est assurée, plus elle est, comme dans tous les mécanismes addictifs, frustrée et donc relancée. Il en résulte que l'aspiration sociale [...] est structurée non plus par une recherche de la levée de l'oppression, mais par une demande de jouissance généralisée. Sitôt que cette dynamique est en défaut, la dépression survient." (Dufour, 466-467).
L'Europe a perdu son élan vital[modifier le wikicode]
Les civilisations suivent des cycles, naissance, apogée, déclin et mort. L'apogée de l'Europe occidentale a coïncidé avec son maximum de puissance politique et de vitalité religieuse : entre les XVIIe et XXe siècles, quand elle colonisait le monde et croyait en elle, en ses valeurs, en sa religion, etc. Depuis lors, l'Europe ne fait que reculer parce qu'elle a perdu son "élan vital".
Cette analyse se retrouve chez Onfray, qui identifie l'Europe au judéo-christianisme. Pour Onfray, le monde occidental va se lancer dans le transhumanisme ou, en partie, chercher dans la conversion à l'islam une vitalité spirituelle qu'elle n'a plus.
L'Occident est dans son déclin (Spengler), il n'a plus de "grande santé" (au sens de Nietzsche)
Objections[modifier le wikicode]

Le monde occidental ne coïncide pas avec le judéo-christianisme[modifier le wikicode]
L'Europe occidentale laïque s'effondrera nécessairement car il n'existe pas de société humaine sans religion[modifier le wikicode]
Robespierre l'avait compris, qui voulait instituer le Culte de l'Etre Suprême
Le nihilisme est l'aboutissement d'une société sans religion
Les individus ont besoin de transcendance --> Citation Huxley
Houellebecq montre dans son oeuvre la vie de l'homme sans religion, qui ne se raccroche plus à rien, vit de petits plaisirs éphémères et n'arrive plus à ressentir un réel bonheur
Alexandra Laignel-Lavatine : "Pour quoi serions-nous prêts à mourir ?"
Article de Libération : "sortir en terrasse de café, c'est résister"
Causeur : "Nihilistes contre nihilistes."
Le monde occidental est nihiliste (Nietzsche, Heidegger)
Objections[modifier le wikicode]

Déclin du phénomène religieux collectif mais explosion de la spiritualité individuelle non dogmatique[modifier le wikicode]
Emerge déjà, en particulier avec la pratique de la méditation, Cf. l'auteur B. Werber, John Kabat-Zihn, la mode du bouddhisme, etc.
"Je ne rêve pas d'un monde où la religion n'aurait plus de place, mais d'un monde où le besoin de spiritualité serait dissocié du besoin d'appartenance. D'un monde où l'homme, tout en demeurant attaché à des croyances, à un culte, à des valeurs morales éventuellement inspirées d'un Livre saint, ne ressentirait plus le besoin de s'enrôler dans la cohorte de ses coreligionnaires. Un monde où la religion ne servirait plus de ciment à des ethnies en guerre. Séparer l'Eglise de l'Etat ne suffit plus ; tout aussi important serait de séparer le religieux de l'identitaire."
Amin Maalouf, Les Identités meurtrières, page 110.
Etude de Frédéric Lenoir

Une certaine conception de Dieu est morte, mais une autre demeure (Hervé Clerc, Dieu par la face Nord)[modifier le wikicode]
Citation Hervé Clerc
L'individu occidental entretient un rapport faux avec l'existence et le monde, c'est pourquoi il détruit la planète[modifier le wikicode]
"PLANÈTE — Vous vous êtes consacré à l’étude des philosophies et des religions orientales. Par curiosité ?
Alan Watts — Mon intérêt pour la philosophie orientale ne tient pas à l’exotisme. Il tient au fait qu’il ne s’agit pas d’une philosophie au sens où nous l’entendons en Occident. La philosophie occidentale est spéculative. C’est un échafaudage de théories concernant la nature de l’être et la nature de la connaissance, uniquement basées sur des mots. La philosophie orientale, en revanche, est empirique. C’est une expérience. Son but fondamental est de modifier la conscience de telle sorte que l’individu puisse connaître une expérience de lui-même différente de celle qu’on appelle normale. L’expérience normale de nous-même est déterminée par la culture dans laquelle nous vivons. Chaque culture est comme un jeu par lequel nous jouons la vie de diverses manières : il y a le jeu de la girafe, le jeu de l’hippopotame, le jeu du kangourou, et il existe différents jeux humains. Certains de ces jeux ne vont pas : leurs règles sont en contradiction avec elles-mêmes. Lorsqu’un jeu humain se trouve placé sur ce que j’appelle une trajectoire à collision, il risque de détruire la planète. Ce jeu est mauvais. Alors nous avons besoin de sentiments nouveaux, de règles nouvelles, de concepts nouveaux pour définir ce que signifie être en vie, ce que signifie être un homme. En d’autres termes, nous avons besoin de cesser de nous considérer, ici, comme des étrangers dans un monde étranger. Telle est mon idée de base.
P. — Pourquoi pensez-vous que le mode de penser et d’agir de l’Occident constitue une menace pour la planète ?
Alan Watts — L’Occidental parle de son action dans l’univers en termes d’agression ou de conquête. Il escalade une montagne : il dit qu’il la conquiert. (...) au lieu de civiliser le monde, nous sommes en train de le « losangéliser », car Los Angeles est l’un des exemples les plus terrifiants de perversion technologique.
(...) Ici, par exemple, en Californie, la technologie et l’industrie sont en train de détruire complètement les ressources naturelles du pays. Cette région, que je connais bien, deviendra peut-être un désert, simplement parce que l’être humain n’est pas conscient de ce qu’il n’est pas une chose individuelle enfermée dans un sac de peau. Le remous dans la rivière est un événement isolé qui se produit dans la rivière, mais le remous et la rivière sont inséparables. Il en va de même en ce qui concerne l’être humain. C’est l’une des formes prises par l’énergie, et il est inséparable de son milieu. En écologie, qui est la science des relations entre les organismes et leur milieu environnant, l’organisme s’appelle milieu-organisme, avec un tiret pour bien montrer qu’il n’y a qu’un seul champ de comportement. L’organisme a le comportement de son milieu et le milieu a le comportement de tous les organismes qui y vivent. Mais l’individu n’en est pas conscient. Il se ressent comme un ego isolé dans un sac de peau, à mi-chemin derrière les oreilles et un peu en arrière des yeux. Même son corps ne lui appartient pas. Si vous dites à une fille qu’elle est ravissante, elle vous répondra que c’est bien masculin de ne s’attacher qu’au corps, que ce sont ses parents qui lui ont donné ce corps et qu’elle veut être admirée pour elle-même et non pour son chassis. En quoi elle se définit comme chauffeur ! Elle désavoue son corps, tout le monde désavoue son corps lorsqu’il dit j’ai, et non pas je suis un corps. À partir du moment où l’on est, et non plus où l’on a un corps, il se produit quelque chose d’extraordinaire, parce que le corps, lui, sait qu’il est relié à tout l’univers. Un échange d’énergie se fait continuellement entre ce qu’il y a au dehors et moi qui suis assis ici. Lorsqu’on commence à l’éprouver physiquement, on sait immédiatement qu’il n’existe pas de discontinuité, non seulement entre soi et la montagne que l’on voit par la fenêtre, mais entre soi et le système solaire tout entier, la galaxie dont fait partie le système solaire, toutes les galaxies, et tout à coup on comprend qu’on est ce qui est."
(...) Les doigts de la main peuvent bouger séparément, mais uniquement parce qu’ils font partie de l’organisme. De la même façon, nous sommes, vous et moi, deux personnalités complètement différentes et uniques, mais plus nous faisons partie de l’ensemble, plus nous sommes uniques. Nous appartenons au même organisme, et plus nous le réalisons plus le fait que nous sommes des fonctions du monde devient pour nous une réalité, plus nous devenons capables d’être uniques, différents, individuels.
http://revolution-lente.coerrance.org/eloge-de-l-insecurite-alan-watts.php
La raison instrumentale conduit le monde occidental à l'abîme[modifier le wikicode]
Pour de nombreux intellectuels, notamment influencés par Heidegger, la société occidentale véhiculait Auschwitz dans son ADN. Le nazisme ,ne serait que le révélateur de la pulsion de la raison devenue folle et voulant "arraisonner" le monde.
"Auschwitz est le produit de la Raison. Bien sûr : le zyklon B et les convois arrivant au rythme métronomique planifié par le fonctionnaire Eichmann, c’était la Raison ! Ce n’était ni le sang, ni le sol, ni la race, ni aucune doctrine ou puissance irrationnelle. Comme pour l’agriculture mécanisée, c’était la Raison. — Mais les Einsatzgruppen aussi ? La Shoah par balles ? Les fosses de Babi Yar ? — La Raison, puisqu’on vous le dit ! LA-RAI-SON ! À 27 ans, en 1916, Heidegger a clairement reconnu sa mission : abattre le rationalisme. « J’ai le droit de déclarer au rationalisme une guerre à couteaux tirés, je le dois », écrit-il à sa femme[4]. Pour ce qui est de purifier l’Allemagne et l’Autriche de tous les philosophes rationalistes en les expulsant physiquement, ses amis politiques ou policiers avaient fait le travail dès les années 1930. Mais, pour débarrasser la pensée et la culture européenne du rationalisme lui-même, il lui a fallu, avant-guerre, créer une novlangue philosophique qui en détruit les concepts (logique, vérité, etc.). Et il lui a fallu, après-guerre, réécrire complètement l’histoire, d’une manière qui fait de la raison et des Lumières la matrice d’Auschwitz. Fabriquer une langue, manipuler l’histoire… Orwell a eu tort : pareilles tâches ne sauraient être dévolues à de banals fonctionnaires du ministère de la Vérité. Seul le penseur le plus haut et le plus profond est à même de les accomplir. Quarante ans après sa mort, en France, ses idées sont devenues lieux communs."1
1Jean-Jacques Rosat, "Consolation des heideggériens", in http://www.opuscules.fr/category/billets-et-pamphlets/
Culte de la rationalité instrumentale (nazisme), de la technique (Bombe nucléaire) (Ecole de Francfort, Jacques Ellul, Pieces et main d'oeuvres) - -> Débat connexe : Danger des nouvelles technos (technoscience)
Objections à l'argument "Un sentiment de vide et un désir de mort"[modifier le wikicode]

Objection à écrire[modifier le wikicode]
Arguments CONTRE[modifier le wikicode]
1. L'Europe est un attracteur[modifier le wikicode]
Les autres peuples aspirent à rejoindre le modèle occidental[modifier le wikicode]
- du point de vue technique et scientifique, toutes les sociétés adoptent la science "occidentale"
- du point de vue des standards éthiques, les sociétés non occidentales adoptent de plus en plus les normes "occidentales" : droits des individus, libertés publiques, etc.
- immigration : les gens veulent aller en Europe
Objections générales à l'argument "L'Europe est un attracteur"[modifier le wikicode]

Le monde se modernise sans s'occidentaliser[modifier le wikicode]
Il adopte les techniques occidentales mais pas les valeurs occidentales (Huntington)

Beaucoup de sociétés récusent les normes morales et politiques de l'Occident[modifier le wikicode]
- le monde musulman a adopté une Déclaration des Droits de l'Homme en islam qui respecte la religion et donne une certaine prréminence de la loi religieuse sur les lois humaines ;
- en Chine et en Asie, plusieurs penseurs et politiques contestent le modèle politique occidental, le considérant comme trop individualiste ;
- en Russie et en Europe de l'Est, plusieurs dirigeants (Poutine, Orban, le parti au pouvoir en Pologne) revendique la sauvegarde des traditions, contre les excès du libéralisme, l'homosexualité, etc.

L'Europe devient une terre d'émigration[modifier le wikicode]
les diplômés européens veulent aller au Canada, en Australie, aux USA
2. Un lieu de concentration des richesses[modifier le wikicode]
L'Europe est la première puissance économique[modifier le wikicode]
Les Etats-unis sont la première puissance militaire[modifier le wikicode]
L'Europe produit un grand nombre de brevets, de livres, d’œuvres d'art[modifier le wikicode]
Les Européens se sentent heureux[modifier le wikicode]
En France, les sondages montrent que ..% de la population se dit "heureux" ou "très heureux" (Réf)
Objections[modifier le wikicode]

Il faudrait un autre indicateur que le PIB pour mesurer le bonheur[modifier le wikicode]
Objections générales à l'argument "Un lieu de concentration des richesses"[modifier le wikicode]
3. Une puissance politique[modifier le wikicode]
L'Europe occidentale est une zone de paix et le demeure[modifier le wikicode]
Elle est formée d'Etats aux institutions stables, avec alternances démocratiques[modifier le wikicode]
Elle résiste aux extrêmes (relative marginalité des partis extrémistes)
L'Europe occidentale est la société la plus aboutie[modifier le wikicode]
- Elle propose la meilleure protection sociale des individus (modèle scandinave)
- Elle étend les droits aux minorités, aux gays et aux femmes, voire aux animaux
- Elle garantit les libertés publiques sans équivalent ailleurs (libertés politiques, liberté d'association, mariage pour tous, protections contre l'arbitraire, liberté d'expression, etc.)
Objections générales à l'argument "Une puissance politique"[modifier le wikicode]

L'Europe va connaître des déchirements et un climat de guerre civile[modifier le wikicode]
montée simultanée des populismes et des communautarismes

Les libertés régressent sous la pression du politiquement correct[modifier le wikicode]
Cf. Carlo Strenger "Le mépris civilisé"

Le pouvoir est de moins en moins démocratique[modifier le wikicode]
concentration des richesses, des médias, caste dirigeante, ENA, etc.
4. Un progrès scientifique et moral[modifier le wikicode]
Les normes juridiques et morales vont vers un adoucissement général[modifier le wikicode]
Dans Renouveller la démocratie, Raymond Boudon soutient que “la version de l'évolutionnisme esquissée par Tocqueville, Durkheim et Weber défend donc, sans hésitation, l'idée que l'histoire des sociétés occidentales est traversée par un irrécusable progrès moral. L'idée de l'égale dignité de tous s'y est installée de plus en plus fermement. Elle a donné naissance à un ensemble croissant de droits : droits politiques d'abod, puis sociaux et économiques. Comme le montre l'enquête d'Inglehart et al. (1998), le respect des différences dans les coutumes, les pratiques et les croyances, et des droits des minorités croît sensiblement des générations anciennes aux générations plus jeunes, dans tous les pays occidentaux. On assiste à une “rationalisation” des critères de moralité. Les tabous, à savoir les normes morales qui ne tirent leur autorité que de la tradition, tendent à être évincés dès lors qu'ils heurtent les principes fondamentaux.”
Raymond Boudon, Renouveler la démocratie (Eloge du sens commun), Odile Jacob 2006, p. 51.
Nos sociétés évoluent, devenant plus douces, ceci étant marqué dans le Droit, qui a supprimé le recours à la torture puis les châtiments corporels.
On constate l'extension des droits pour les minorités et les animaux[modifier le wikicode]
Le niveau d'éducation augmente[modifier le wikicode]
Le Bac se généralise, les universités sont ouvertes à de plus en plus de personnes
La douleur est beaucoup mieux prise en compte[modifier le wikicode]
En médecine : soins palliatifs, recherches sur la douleur, hypnothérapie ; dans la société en général : écoute psychologique, asiles psychiatriques qui s'améliorent, prise de conscience de l'inhumanité des prisons...
La protection sociale tend à se développer[modifier le wikicode]
Loi pour le droit au logement, débat sur le revenu universel, garantie des plus démunis des loyers par l'Etat, etc.
Lois et aides pour les handicapés.
Les conditions de travail s'améliorent[modifier le wikicode]
Réduction du temps de travail, volonté d'introduire plus de bien-être au travail, etc.
La généralisation d'Internet conduit à une meilleure prise en compte des citoyens[modifier le wikicode]
consultations, débats publics, etc.
Objections générales à l'argument "Un progrès scientifique et moral"[modifier le wikicode]

Un recul des acquis sociaux[modifier le wikicode]
dérégulations, précarisation, loi Travail, privatisation de la sécurité sociale

Une régression démocratique[modifier le wikicode]
Les sociétés occidentales accordent de plus en plus de pouvoirs à des instances non élues, qui prennent des décisions sans consulter les citoyens
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