Lénine, comme Trotsky et contrairement à Staline, n'a jamais considéré la paysannerie comme un allié socialiste du prolétariat

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : Lénine, Staline, Paysannerie, Allié, Socialisme, Prolétariat[ modifier ].

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« Pour comprendre les divergences futures entre le stalinisme et le trotskysme, il est nécessaire encore une fois de souligner que, conformément à toute la tradition marxiste, Lénine n’a jamais un seul instant considéré la paysannerie comme un allié socialiste du prolétariat. Au contraire, l’impossibilité de la révolution socialiste en Russie était déduite par lui précisément de la prépondérance colossale de la paysannerie. Cette conception se retrouve dans tous ses articles qui, directement ou indirectement, ont trait à la question agraire. "Nous soutenons le mouvement de la paysannerie", écrivait Lénine en septembre 1905, "dans la mesure où c’est un mouvement démocratique révolutionnaire. Nous sommes prêts (maintenant, immédiatement) à entrer en lutte avec lui dans la mesure où il se montrera réactionnaire, anti-prolétarien. La substance tout entière du marxisme est dans cette double tâche…" Lénine voyait l’allié socialiste dans le prolétariat d’Occident, et en partie dans les éléments semi-prolétaires du village russe mais jamais dans la paysannerie comme telle. "Nous soutenons du début jusqu’à la fin par tous les moyens, jusqu’à la confiscation", répétait-il avec l’insistance qui lui était particulière, "le paysan en général contre le propriétaire terrien, et plus tard (et pas même plus tard, mais en même temps), nous soutenons le prolétariat contre le paysan en général." "La paysannerie vaincra au cours de la révolution démocratique bourgeoise", écrivait-il en mars 1906, "épuisant ainsi complètement son élan révolutionnaire en tant que paysannerie. Le prolétariat vaincra au cours de la révolution démocratique bourgeoise et par-là ne fera que démontrer son véritable élan socialiste révolutionnaire". "Le mouvement de la paysannerie" répétait-il en mai de la même année, "c’est le mouvement d’une classe différente, c’est une lutte non contre les bases du capitalisme, mais pour balayer tous les débris du système féodal". Ce point de vue peut être retrouvé chez Lénine d’un article à l’autre, année par année, volume par volume. Le langage et les exemples varient, la pensée fondamentale reste la même. Il ne pouvait en être autrement. Si Lénine avait vu en la paysannerie un allié socialiste, il n’aurait pas eu la moindre raison d’insister sur le caractère bourgeois de la révolution et de circonscrire "la dictature du prolétariat et de la paysannerie" dans les limites étroites de tâches purement démocratiques. »

Léon Trotsky, « Trois conceptions de la révolution », Bolchevisme contre stalinisme, 1939.

« Quelle que puisse être aujourd’hui la situation dans ce domaine après vingt années du nouveau régime, il reste indubitable que jusqu’à la Révolution d’Octobre, ou, plus correctement, jusqu’en 1924, personne dans le camp marxiste – Lénine moins que les autres – ne voyait en la paysannerie un facteur socialiste de développement. Sans l’aide de la Révolution en Occident, répétait Lénine, la restauration est inévitable. Il ne se trompait pas : la bureaucratie stalinienne n’est pas autre chose que la première phase de la restauration bourgeoise. »

Léon Trotsky, « Trois conceptions de la révolution », Bolchevisme contre stalinisme, 1939.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourStaline a révisé la position marxiste sur la paysannerie pour justifier sa théorie du socialisme dans un seul pays

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