L'usage du terme « populisme » sert à éviter de qualifier le Rassemblement national de raciste
Résumé
Citations
« Quand on l’applique au Front national (ou à d’autres partis européens d’extrême droite) ce pseudo concept [de populisme] devient un euphémisme trompeur qui permet – délibérément ou non – de les légitimer, les rendant plus acceptables, voire appelant – car qui refuse d’être pour le peuple contre les élites ? – à écarter les termes dérangeants de racisme, xénophobie, fascisme, ou extrême-droite. »
« Pour contourner le véritable interdit moral qui empêche désormais toute assimilation du FN français ou du FPÖ autrichien au fascisme, les « intellectuels » ont inventé le mot de « populisme », jugé historiquement plus « neutre » et moins polémique. Quelle erreur ! Ce faisant, on a légitimé un peu plus ces partis : dans « populisme », il y a peuple et le FN, par exemple, en joue pour affirmer qu’il est le parti du peuple. Ce terme qui se veut méprisant valide en réalité son discours : d’un côté, il y aurait un parti populiste ou « anti-establishment », pour reprendre une expression de Le Pen père, à l’écoute du peuple, de l’autre « l’UMPS » représentant les élites. Le mot « populisme » donne une façade aimable à des partis qui détestent les valeurs européennes d’égalité, de liberté, de fraternité léguées par la Révolution française. S’interdire de nommer ce que l’on combat, c’est s’interdire tout simplement de le combattre : si les jeunes sont attirés par ces partis, c’est aussi parce qu’ils sont sans filiation encombrante, qu’ils paraissent neufs alors, ce qui leur permet de se revendiquer des traditions nationales les plus nobles, comme le fait sans vergogne le FN avec De Gaulle et Jaurès. »