L'idéologie multiculturaliste conduit à l'inversion du devoir d'intégration

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat L'Europe occidentale est-elle en déclin ?.
Mots-clés : déclinisme, déclin, décadence, effondrement, Crise, immigration massive, immigration, crise morale, Onfray, Houellebecq, Occident, Europe, prospective[ modifier ].

RésuméRésumé

En prétendant que le pays d'accueil doit s'adapter à la culture des nouveaux arrivants, l'idéologie multiculturaliste favorise l'émergence d'enclaves qui vivent différemment. A terme, cette politique aboutit à fracturer la communauté nationale au profit de "communautés", voire de territoires qui vivent avec des mœurs et des règles différentes.

CitationsCitations

« Le multiculturalisme a fait son apparition politique au Canada avec la Charte canadienne des droits et libertés en 1982, promue par le Premier ministre Pierre Elliott Trudeau. En France, c’est plutôt le débat autour de l’immigration qui a entraîné dans les années 1980 ce discret mais définitif séisme sémantique que fut le passage du modèle de l’assimilation culturelle au multiculturalisme, jusqu’à prôner, explique l’auteur du Multiculturalisme comme religion politique, une inversion de la notion d’intégration, puisque ce n’est plus à l’immigré, figure idéologiquement sacralisée, d’adapter sa culture et ses valeurs à la société d’accueil, mais bien à cette dernière d’adapter constamment les siennes aux populations arrivantes. Une logique qui dépasse la seule question des politiques d’intégration mais reflète plus largement un rapport très problématique des sociétés occidentales à l’Histoire. En effet, le multiculturalisme, comme projet ou religion politique, a pour horizon l’indifférenciation culturelle généralisée, dans des sociétés modernes où le rapport à l’Histoire tend à être remplacée par l’idéologie du compassionnel et du développement personnel, une sorte de meilleur des mondes post-modernes : « A partir du moment où les nations ne sont plus que des labels recouvrant, tout au plus, une simple réalité administrative, à ce moment nous pourrons dire que la véritable diversité culturelle aura été pulvérisée », assène encore l’orateur. »

Laurent Gayard, Mathieu Bock-Côté, « Bock-Côté à l’avant-garde de la critique du multiculturalisme », Causeur, 29/04/2016.

« […] il y a deux manières d'envisager la cohabitation de cultures différentes au sein d'une même société: le modèle français traditionnel d'intégration, appliqué pendant des décennies, demandait aux immigrés d'apprendre à connaître et de respecter la culture française, et, en cas de conflit avec leur culture d'origine, de faire prévaloir les normes et valeurs françaises. Ce modèle n'entrave ni n'interdit l'évolution de l'identité culturelle de la population majoritaire, évolution qui dépend naturellement aussi de l'influence des cultures importées, mais cette influence ne peut affecter certaines valeurs qui font consensus dans la société et qui sont jugées indépassables et inaltérables, telles l'égalité des droits des citoyens ou le respect de l'intégrité physique des individus. […] A l'opposé, le Canada a décidé il y a quarante-six ans que ce qui le caractérisait ne serait plus sa culture propre, celle de ses peuples fondateurs (Canadiens-Anglais et Canadiens-Français) mais son ouverture à la diversité. Les conflits culturels ne se résolvent pas par un principe hiérarchique de la prééminence de la culture de l'accueillant sur celle de l'accueilli mais par l'accommodement que l'accueillant mettra à disposition de l'accueilli pour lui permettre de vivre sa culture comme il la vivait dans son pays d'origine. Toutes les cultures représentées sur son territoire peuvent coexister, car elles sont toutes aussi légitimes les unes que les autres, toutes aussi valables les unes que les autres. Dès lors, comme l'explique très bien le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté, le modèle multiculturaliste canadien se caractérise par «l'inversion du devoir d'intégration. Ce n'est plus aux immigrants de prendre le pli identitaire de la société d'accueil. C'est à cette dernière de se reconstruire pour accommoder la diversité». »

« Dans toute l'Europe, des voix se font entendre qui expriment une forte inquiétude devant les évolutions erratiques de nos sociétés. En France, Éric Zemmour, en Allemagne, Henryk Broder et Necla Kelek, aux Pays-Bas, Geert Wilders et Ayan Hirsi Ali, au Danemark Nicolai Sennels, en Italie Oriana Fallaci sont les porte-voix d'angoisses et de peurs populaires, ignorées, disent-ils, par des élites inconscientes, irresponsables et cyniques. Sont en cause, selon en eux, une idéologie multiculturaliste qui ignore les réalités d'une cohabitation difficile entre des populations vivant sous le même toit national, la disparition progressive des civilités qui permettent un vivre ensemble paisible, enfin et surtout, la montée d'un Islam radical, meurtrier et revendicatif. »

Charle Rojzman, « A propos d'Éric Zemmour et de la guerre civile », Blog HuffPost, 5/10/2016.

RéférencesRéférences

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