Il arrive que les gens défendent consciemment ou non des idéologies qui ne servent pas leurs intérêts

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Argument pourCet argument est une justification de Les gens votent de façon irrationnelle.
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RésuméRésumé

Il est naïf de penser que les électeurs votent toujours pour ce qui est bon pour eux. Le nombre de personnes précaires qui votent pour des partis annonçant explicitement des mesures destinées à les appauvrir encore plus, où qu'un politicien puisse préconiser de traiter les femmes "comme des merdes" (sic) sans s'aliéner l'électorat féminin sont suffisamment éloquents.

CitationsCitations

« Depuis sa création, L’Île des esclaves a donné lieu à des dizaines d’interprétations, souvent associées aux idéologies et contingences historiques du moment. Par sa dénonciation de l’arbitraire du pouvoir, elle a été considérée comme une œuvre prérévolutionnaire, et plus tard marxiste. Par sa valorisation des vertus et du repentir, elle a été vue comme une défense de l’humanisme chrétien. Par son dénouement surprenant, elle a souvent été dénoncée comme réactionnaire et conservatrice. Bref, tout le monde a trouvé de quoi satisfaire son point de vue dans cette drôle d’utopie… Les recherches récentes l’éclairent toutefois d’une lumière nouvelle : on peut en effet y voir une réflexion douce-amère sur un phénomène psychologique étudié seulement depuis les années 1990 sous le nom de « théorie de la justification du système ». Cette théorie, développée surtout par le psychologue politique John Jost, de l’université de New York, propose de façon contre-intuitive que les gens les plus défavorisés cherchent souvent à défendre le système socioéconomique qui les opprime. Elle rejoint ce que les théoriciens marxistes désignaient par le terme de « fausse conscience » : l’idée que les classes inférieures se satisfont de leur condition injuste par l’intériorisation du système de valeurs imposé par les classes dominantes. »

Sebastian Dieguez, « L’Île des esclaves ou les pièges du pouvoir », Cerveau & Psycho, 18 juin 2023.

« S’il n’est pas tellement étonnant de voir ce genre de discours dans les grands médias qui appartiennent aux plus fortunés et qui défendent donc leurs intérêts, il peut en revanche être plus surprenant de retrouver ce type d’argumentaires dans la bouche des classes populaires.

À ce titre, on peut rapprocher le phénomène du syndrome de Stockholm, mais également de la « servitude volontaire » théorisée par Étienne de la Boétie au XVIe siècle. Ce dernier rappelle dans son unique ouvrage que les dominés le sont de leur plein gré parce qu’ils y trouvent une certaine forme de confort (habitude, abandon de sa responsabilité…).

Il n’est pas rare de voir un smicard soutenir ardemment la suppression de l’impôt sur la fortune, et ce même s’il n’a aucune chance d’y être soumis un jour. Ce comportement peut sans doute s’expliquer par la difficulté de certains à évaluer le gouffre qui existe entre eux et les plus aisés.

Une étude indiquait d’ailleurs que plus quelqu’un surestimait sa situation sociale, plus il justifiait les inégalités et trouvait la société juste. Ainsi, une fraction de la population défend les privilèges d’une classe contre ses propres intérêts parce qu’elle pense, à tort, faire partie de la même catégorie qu’eux. »

Simon Verdiere, « Syndrome du larbin : les pauvres qui défendent les bourgeois », Mr Mondialisation, 7 juin 2023.

RéférencesRéférences

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