En attisant les sentiments nationalistes, les sanctions engagées contre la Russie pour son invasion de l'Ukraine dressent les peuples les uns contre les autres plutôt que contre leurs dirigeants
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Les sanctions contre la Russie attisent les sentiments anti-russes au sein des populations de l'OTAN
« Je voudrais vous faire part d’un témoignage, qui illustre un des aspects détestables du nationalisme à l’œuvre ces jours-ci. Ma collègue a la double nationalité, française et russe. Cela faisait plusieurs mois qu’elle travaillait en prestation pour le CNRS comme ingénieure informatique. Elle était dans un secteur qui ne nécessitait aucune habilitation, c’est-à-dire qui n’impliquait pas des informations « sensibles ». Et pourtant le CNRS a brutalement mis fin à sa mission pour cause de guerre en Ukraine. Faut-il comprendre que, selon le CNRS, être d’origine russe c’est être suspect ou dangereux ? De plus, il s’avère que cette collègue, loin d’être un soutien de Poutine, se montrait même choquée par le rapprochement des États européens « démocratiques » avec Poutine, et elle nous expliquait qu’il était l’homme du KGB, la police de Staline. Et quand on sait qu’elle avait dû quitter la Russie avec sa famille pour éviter à son fils – en âge d’être enrôlé – de partir faire la guerre en Tchétchénie, on ne peut qu’être révolté par ce qui lui arrive aujourd’hui. »
Lutte ouvrière, « Nos lecteurs écrivent : délire anti-russe », Lutte ouvrière, n°2798, 16/03/2022.
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« Des travailleurs ont été insultés dans certains établissements Leroy Merlin de France, sous prétexte que l’entreprise a décidé de laisser ses magasins ouverts en Russie. Ces salariés ont été traités de « collabos de Poutine », voire « d’assassins ». C’est imbécile, mais c’est aussi une retombée de la propagande nationaliste diffusée à outrance par les médias. Des individus se sentent autorisés à agresser des travailleurs – heureusement pour l’instant uniquement verbalement – comme si ces derniers avaient voix au chapitre concernant les décisions du groupe dans lequel ils travaillent ! Qu’ils choisissent de rester en Russie ou d’en partir, le choix des capitalistes n’a rien à voir avec le sort du peuple ukrainien, pas plus qu’avec celui du peuple russe. Il est uniquement dicté par leur soif de profits. Comme toutes leurs décisions, ils l’imposent à tous leurs salariés, ici comme en Russie. Mais certains estiment évidemment plus facile d’agresser l’employé ou la caissière que de demander des comptes à leur patron. »
Lutte ouvrière, « Leroy Merlin : la bêtise nationaliste et ses dégâts », Lutte ouvrière, n°2800, 30/03/2022.
Les sanctions contre la Russie soudent la population russe derrière Poutine, y compris ses opposants
« Alors que les grandes puissances multiplient les sanctions contre la Russie, prétendant que cela doit la forcer à négocier, la situation ainsi créée joue plutôt en faveur de Poutine. Ces sanctions frappent en effet plus lourdement le Russe de la rue, ou le « migrant » tadjik, moldave ou ukrainien venu gagner quelques roubles en travaillant en Russie, que l’oligarque ou le haut bureaucrate que sa fortune met à l’abri du besoin pour longtemps. Or la population constate que l’Occident la met dans le même sac que le régime. Sanctionnée par les gouvernants européens et américains pour une guerre fratricide qu’elle n’a pas voulue et dont elle ne voit pas ce qui pourrait y mettre un terme, elle se trouve rejetée dans le camp de « son » État et de « ses » privilégiés, les nantis de l’oligarchie et de la haute bureaucratie. C’est cela qui la pousse, pour un temps que l’on peut espérer le plus bref possible, mais avec plus d’efficacité que toute la propagande officielle, à faire bloc avec ce régime dont elle est la première victime depuis des décennies. »
Lutte ouvrière, « Russie : Poutine, sa guerre et ses comparses occidentaux », Lutte ouvrière, n°2801, 06/04/2022.
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« Il faut prendre avec des pincettes les sondages qui affirment, tel celui du Centre panrusse d’opinion publique (pro-Kremlin), que 74 % des Russes soutiennent l’opération militaire de Poutine, dont la cote de popularité aurait ainsi grimpé de 62 % à 80 %. Mais les sondages du centre Levada, indépendant du Kremlin, font le même constat. La cause en est bien moins la politique de Poutine que celle des États membres de l’OTAN. »
Lutte ouvrière, « Russie : Poutine, sa guerre et ses comparses occidentaux », Lutte ouvrière, n°2801, 06/04/2022.
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Débat parent
- Les pays de l'OTAN doivent-ils sanctionner la Russie pour son invasion de l'Ukraine ?