Crier au loup fasciste avec le RN sert les intérêts politiciens d'une gauche qui a oublié ses fondamentaux
Résumé
Citations
Au Parti socialiste, on n’a pas d’idées ni de projets (à l’exception du mariage pour tous et de l’augmentation des impôts), mais on a le FN. Le parti de Marine Le Pen était d’ailleurs au centre des préoccupations de l’université d’été du PS, le week-end dernier à La Rochelle. La «lutte contre l’extrême droite» et le «fascisme» : rien de tel pour motiver et ressouder les troupes quand on n’a rien d’autre à dire. Entre l’extrême droite et la gauche, c’est une vieille histoire d’amour en forme de passion adultérine.
Ces deux-là ne peuvent convoler aux yeux de tous, mais chacun a besoin de l’autre. Sans la gauche refusant de prendre à bras le corps l’insécurité, la montée du communautarisme et l’immigration clandestine, le FN ne prospérerait pas autant et ne gênerait pas la droite. Sans le FN qui lui sert d’épouvantail, la gauche de gouvernement aurait du mal à différencier sa politique économique – dictée par l’Union européenne – de celle de la droite, sinon à des variables d’ajustement. »Caricatural sous la guerre froide, le mouvement antifasciste s’est professionnalisé à partir des années 80. La création d’associations antiracistes et communautaires et la percée du Front National aux municipales de 1984 expliquent cette transformation. La Gauche mitterrandienne dont la gauche actuelle est largement issue saura dès lors utiliser habilement l’antifascisme à des fins proprement politiques. Dorénavant, le FN sera encarté comme parti fasciste sans aucune explication. Comme le soulignait Taguieff, cet antifascisme d’opérette permet d’une part de faire oublier les crimes du communisme en se concentrant exclusivement sur « le péril brun » et d’autre part de délégitimer un adversaire politique et au-delà de ça de délégitimer certaines de ces idées.
Ainsi, il suffit que le FN soit pour le contrôle des frontières pour qu’instantanément cette idée devienne « fasciste » et donc dangereuse in fine pour la démocratie. Cette délégitimation ne s’arrête pas à l’extrême-droite puisque si la droite s’avise comme sous Sarkozy à se montrer favorable aux contrôles aux frontières, elle sera immédiatement accusée « de faire le jeu du FN », c’est-à-dire pour eux du fascisme.
Ainsi, toute idée partagée, issue ou reprise par le Front National est frappée de contamination tel un virus qu’il faut circonscrire. Dites que vous êtes eurosceptique, défavorable à l’immigration ou que vous êtes préoccupés par les effets de la globalisation, et vous serez alors contaminé par la « lepénisation des esprits », voire pire, vous serez sans le savoir « un fasciste ». »
Références
Sous-arguments
Contre-arguments
Débat parent