Ce fut par centaines de milliers et non par dizaines de millions que l'on compte le nombre de morts du communisme stalinien
Résumé
Citations
« J'ajoute des données tirées d'une source qu'utilise Kurassvili. Il s'agit d'un chercheur de Moscou , V. S. Zemskov, connu pour avoir publié des données fiables sur les camps et les purges. Zemskov polémique avec Roy Medvedev et Olga Satnovskai […] Medvedev affirmait que durant les purges de 1937-1938, le nombre de détenus au goulag avait augmenté de plusieurs millions et que 5 à 7 millions de personnes avaient été victimes de la répression […] Il y a bien eu une explosion du nombre de détenus en 1937-1938 mais elle se chiffre en centaines de milliers et non en millions. Krjuckov (chef du KGB sous Gorbatchev) a déclaré qu'il n'y a pas eu plus d'un million d'arrestations" en 1937-1938 […] environ 700. 000 arrêtées pour des raisons politiques ont été exécutées entre 1921 et 1953. Satunovskaia (elle-même victime de la répression et qui a participé à la campagne de réhabilitation sous Khrouchtchev) a affirmé que pour la seule période 1935-1941, plus de 19 millions de personnes avaient été arrêtées et 7 millions fusillées (des chiffres repris avac enthousiasme à l'Ouest)- les autres ayant disparu dans les camps. Or Zemskov écrit que Satunovskaia a multiplié les chiffres par dix - une exagération de taille ! Des données fiables existent pour la période du 1er janvier 1934 au 31 décembre 1947, montrant que dans l'ensemble des camps du goulag, 963. 766 prisonniers sont morts - ce chiffre concerne les "ennemis du peuple", mais aussi les détenus de droit commun. Ce dernier chiffre, ainsi que celui des personnes décédées lors de la déportation des koulaks, peut être ajouté au "terrible prix" qui a été payé. »
« Le Purgatoire est représenté par les camps de travail en Union soviétique, où l'abandon se combine avec un travail forcé chaotique. L'Enfer, au sens littéral du terme, a été incarné par ces types de camps, réalisés à la perfection par les nazis : là l'ensemble de la vie fut minutieusement et systématiquement organisé en vue des plus grands tourments […] Point important à préciser : en aucun lieu, ni à aucun moment, la mortalité des camps de travail soviétiques n’a atteint celle que l’on a pu observer dans les camps de concentration nazis durant la guerre, et qui était de l’ordre de 50 à 60 % »
« Selon Conquest, entre 1939 et 1953, il y eut, dans les camps de travail, 10 % de décès par an, au total 12 millions. Une moyenne de 855.000 morts par an. Le chiffre réel, en temps ordinaire, était de 49.000. Conquest a « rêvé » un surplus de 806.000 morts par an. Pendant les quatre années de la guerre, quand la barbarie nazie a provoqué des conditions insupportables pour tous les Soviétiques, la moyenne des décès était de 194.000. Ainsi, en quatre ans, les nazis causèrent un surplus de 580.000 décédés, mis sur le dos de Staline… Werth, qui dénonce les falsifications de Conquest, s’efforce quand même de maintenir autant que possible le mythe des « crimes » staliniens. « En quatorze ans (1934-1947) 1 millions (sic) de morts furent enregistrées dans les seuls camps de travail. » Ainsi, Werth aussi met les 580.000 morts supplémentaires, dus aux nazis, sur le compte du socialisme ! »
« Dans son article “les victimes du stalinisme et de la police secrète soviétique : la comparabilité et la fiabilité des données d’archives – ce n’est pas le dernier mot” paru en 1999 dans la prestigieuse revue Europe Asia studies l’historien spécialiste de l’URSS Stephen G. Wheatcroft décrit les enjeux pour les historiens, des enjeux qui n’ont guère changé à ce jour plus de 20 ans après l’ouverture des archives :
Allons-nous progresser dans notre niveau de compréhension ? Allons nous répondre de façon positive aux nouvelles circonstances créées par l’ouverture d’une très grande masse d’archives désormais disponibles ? Allons-nous essayer d’évaluer de manière critique la fiabilité de ces données ? Allons-nous essayer d’établir des indicateurs crédibles descriptifs du cas soviétique que nous pourrons comparer à d’autres sociétés ?
Ces questions se posent avec force et Wheatcroft de souligner à propos de la machine de propagande visant à donner une apparence de sérieux au slogan des 100 millions de morts du communisme qu’elle est désormais totalement démentie par l’analyse des sources historiques. »
« S’agissant des condamnations à mort, Wheatcroft les évalue d’après les archives à 799 000 sur la période 1921-1953 dont 682 000 durant la période des grandes purges de 1937 1938. On est ici très loin du slogan des “20 millions de morts de Staline” propagé par l’extrême-droite et repris en cœur par la propagande anti-communiste durant la guerre froide. »
Références
Justifications
Objections
Débat parent