A l'inverse NIcolas Werth débute fautivement la terreur blanche à décembre 1918 et ignore le grand massacre à Maikop de septembre

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
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« ==LA TERREUR BLANCHE DANS LES RÉGIONS ORIENTALES (OURAL, SIBÉRIE) CONTRÔLÉES PAR L’AMIRAL KOLTCHAK (FIN 1918-MI 1919)==

À la différence de la Terreur rouge, la Terreur blanche ne fut jamais érigée en système. Le plus souvent incontrôlée, perpétrée par des « chefs de guerre » tels que les Atamans cosaques Semenov ou Annenkov, elle n’en eut pas moins ses « cibles » privilégiées : militants socialistes, couches populaires soupçonnées de sympathies bolcheviques, Juifs (assimilés aux bolcheviques), dans le droit fil des discriminations et des répressions qui avaient eu cours sous l’Ancien régime tsariste. Les plus grands massacres d’opposants et de civils « ennemis » eurent lieu, comme ce fut aussi souvent le cas avec la « Terreur rouge », au moment où les forces blanches étaient sur le point d’abandonner telle ou telle ville, telle ou telle position. Parmi les massacres les plus notables :

25-26 décembre 1918 : Massacre de plusieurs centaines de militants socialistes et d’ouvriers arrêtés et emprisonnés à Omsk, par des unités du général I.N.Krasilnikov (Armée de l’Amiral Koltchak).

Mi-avril 1919 : Massacre de 670 prisonniers (militants socialistes-révolutionnaires, ouvriers) incarcérés dans la prison de Oufa.

Mai 1919 : Massacre de 350 prisonniers incarcérés à la prison de Tchita.

10-14 juillet 1919 : Pogrom à Ekaterinbourg. Environ 2 200 victimes, juives pour la plupart.

(Sources : V.Brovkin, Behind the Front Lines of the Civil War: Political Parties and Social Movements in Russia, 1918-1922, 1994, p. 205-206 ; S.Melgunov, Tragedia Admirala Koltchaka, Berlin, 1923, p. 78-90). »

Nicola Werth, Crimes et violences de masses des guerres civiles russes (1918-1921), Sciences Po Violence de masse et résistance, 2009.

« ==LA « DÉCOSAQUISATION » : 1ÈRE PHASE (FÉVRIER-MARS 1919)== ==La « décosaquisation » - c’est à dire l’élimination des Cosaques du Don et du Kouban en tant que groupe social- occupe une place particulière dans le projet et les pratiques révolutionnaires bolcheviques. Pour la première fois, en effet, le nouveau régime prit un certain nombre de mesures radicales pour anéantir, par des massacres et des déportations, suivant le principe de la responsabilité collective, toute la population d’un territoire que les dirigeants bolcheviques appelaient la « Vendée soviétique ». La « décosaquisation » ne fut pas le résultat de mesures de rétorsion militaire prises dans le feu des combats, mais d’une décision politique, prise par la direction du parti bolchevique.== »

Nicolas Werth, Crimes et violences de masses des guerres civiles russes (1918-1921), Sciences Po Violence de masse et résistance, 2009.

« La terreur blanche, commencée dès le mois de novembre 1917 avec les massacres du Kremlin, s'était renforcée au cous de l'année 1918 ; exécutions sommaires, assassinats, dévastations étaient devenus une habitude quotidienne. Elle s'amplifiera par la suite […] Après les massacres du Kremlin de Moscou de novembre 1917, on pourrait citer des milliers d'exemples de la terreur blanche de masse. Ce sont les 4.000 habitants de Maikop exécutés en septembre 1918 par les troupes du général Pokrovski […] »

Jean Elleinstein, Histoire de l'URSS tome 1 (1917-1921 ), p.189-190, Editons Sociales, Paris, 1975.

« Tôt dans la matinée du 21 septembre (1918), alors que Pokrovsky participait au prochain grand événement de la capture de Maykop (un service de prière dans la cathédrale de l'Assomption), sur ses ordres, les Cosaques ont fait irruption dans des colonies de travail. À cette époque, peu de gens savaient que même la nuit, les Cosaques blancs avaient découpé des centaines de personnes, et dans l'après-midi, ils avaient l'intention de nettoyer complètement les zones de travail de la ville. Slobodki ne pouvait pas payer l'indemnité que le général attendait et donc, comme il le menaçait, les faubourgs étaient exposés au feu et au pillage […] Ils ont été exterminés non seulement pour des motifs idéologiques et de classe, mais aussi sur la base de critères d'âge. Ainsi, les hommes en âge de projet qui ont réussi à rester dans leurs familles et à éviter la conscription ont été exécutés sans jugement dans leurs propres maisons devant leurs mères, leurs épouses et leurs enfants. Les parties coupées des corps gisaient presque partout dans la ville. Des chiens affamés ont séparé les corps, se transformant en anthropophages agressifs pour en faire des humains. »

Auteur non renseigné, « Trois jours et trois nuits du massacre de Maykop », Top War, Trois jours et trois nuits d'exécutions, 4 mars 2020.

« Après le massacre de Maykop en septembre 1918, étrangement, le général Viktor Leonidovich Pokrovsky non seulement n'a pas perdu son rang et sa position, mais il a également gravi les échelons de sa carrière. Au début de 1919, Pokrovsky, qui était déjà appelé un bourreau pour ses yeux, est devenu le commandant du 1er Corps de Kouban, unité des forces armées du sud de la Russie. De plus, le discrédit qu'il a jeté sur le mouvement blanc était déjà clair pour tout le monde. Plus tard dans de nombreux mémoires, on l'expliquera par un manque flagrant de bonne volonté de Denikine et par son indulgence à l'égard des officiers supérieurs. Mais, d'une manière ou d'une autre, Pokrovsky a continué son itinéraire sanglant. »

Auteur non renseigné, « La mémoire du massacre de Maikop et de l'inconscience historique », Top War, 12 mars 2020.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourDes crimes furent déjà commis par Porovski en juillet et aout 1918
  • Argument pourEn mai 1918 dans le Don sur une base de classe une terrible répression de cosaques blancs frappe des cosaques rouges
  • Argument pourEn janvier 1918 à Kiev 1.500 ouvriers bolcheviques sont massacrés par les troupes de Simon Petlioura
  • Argument pourEn juillet 1918 Lénine dénonce la répression contre-révolutionnaire dans le Don dont il il attribue une partie de la responsabilité à la naiveté généreuse des bolcheviks abolitionnistes
  • Argument pourEn 1938 Trotsky fait la même analyse

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